Barèmes forfaitaires 2020: les éléments à prendre en compte pour la déclaration fiscale
Le moment est venu de rassembler tous les documents et données nécessaires pour pouvoir introduire à temps sa déclaration fiscale. Celle des agriculteurs imposés sur base du forfait agricole doit être introduite pour le 10décembre 2020, que ce soit sur papier ou via Tax-On-Web. Un délai supplémentaire, au 11 janvier 2022, est accordé si la déclaration est introduite via un conseiller ou un comptable.

Cet
Le principe du forfait
Attention à l’abus
Le bénéfice semi-brut
Trois chiffres par région
Calcul du bénéfice semi-brut lait, viande, cultures
Exemple de calcul
Surface « lait » de plus de 25 ha
Le bénéfice semi-brut en élevage porcin
Au bénéfice semi-brut agricole, il
Porcs et surface agricole
L
Autres revenus imposables à ajouter
Outre le bénéfice semi-brut agricole
Autres bénéfices
D
Frais déductibles et pertes
Le montant du bénéfice semi-brut, augmenté d’une série de bénéfices complémentaires, peut être diminué par la soustraction de certaines dépenses ou pertes, individuellement déductibles. Seules les pertes et dépenses reprises dans le forfait agricole sont déductibles. Les autres frais, qui surviennent dans l’exploitation agricole, sont considérés comme étant inclus dans le calcul du bénéfice semi-brut.
Pertes exceptionnelles en cultures et bétail
Seules les pertes exceptionnelles peuvent être déduites. Dans le domaine des cultures, il s’agit de pertes dues à des faits survenant dans quelques communes ou exploitations, ou de pertes qui ont comme conséquence que la récolte de la parcelle considérée est perdue. Dans le premier cas, la perte doit être constatée par la commission de constatation des dégâts agricoles. Dans le deuxième cas, seul le contrôleur des contributions doit être contacté pour vérifier la perte.
Il faut retirer 20 % de la perte constatée par la commission de constatation des dégâts ou par le contrôleur.
Le résultat est multiplié par la surface atteinte pour calculer la surface à prendre en considération. Sur cette surface, on applique le bénéfice semi-brut correct et un coefficient de perte (1 pour le foin, 1,5 pour les céréales, le lin, les chicorées, les légumineuses et le colza, 2 pour les betteraves, les pommes de terre et le maïs fourrage), pour aboutir à la perte déductible.
Les pertes qui surviennent dans les cultures fourragères peuvent éventuellement être réparties sur 2 années, (2 x 50 %) car on considère que ces pertes portent leurs préjudices sur 2 ans. Les cultures fourragères considérées sont : les céréales fourragères, les betteraves fourragères, les fourrages verts, les foins, les pommes de terre.
Pour le volet animal de l’exploitation, les pertes se présentent sous la forme de maladies ou mortalités. Ces pertes doivent être prouvées, par exemple, par les documents délivrés par les entreprises de destruction agréées (Rendac), les vétérinaires, l’abattoir…
Le texte du barème mentionne les montants à prendre en compte pour calculer les pertes déductibles. À noter que certaines pertes (chez les porcs, chez les bovins dans les exploitations touchées par le botulisme…) peuvent être déduites sur deux années.
Les fermages
Les fermages afférents à l’année 2020 et se rapportant aux terrains pris en location peuvent être déduits du bénéfice semi-brut ; le loyer afférent aux bâtiments professionnels a été pris en compte lors de la détermination du forfait et ne peut donc être déduit individuellement. Notez qu’il peut en être différemment en horticulture et en arboriculture.
L’exploitant locataire doit annexer à sa déclaration un relevé indiquant les bénéficiaires, le montant du fermage et la superficie.
Les frais payés en vertu d’un contrat de culture (parfois appelé bail saisonnier) sont déductibles jusqu’à un maximum de base du bénéfice semi-brut applicable à la zone concernée.
Salaires et travaux déductibles
Le travail dans une exploitation agricole est constitué du travail de l’exploitant et de son conjoint par exemple (travail interne) et du travail d’un personnel rémunéré (travail externe). Seul le travail externe constitue un coût professionnel déductible. Il est déductible à hauteur d’un maximum forfaitaire. La déduction effective du salaire est déterminée dans la mesure où on peut prouver le coût salarial externe, le montant maximal absolu étant de 430 euros par ha.
La justification ou la preuve des salaires déductibles peut se faire par le truchement des fiches salariales 281.10 ou 281.50 (salaires ouvriers, employés, aidants). Des prestations peuvent être payées à l’aide de chèques ALE et titres services. Certaines factures de travaux agricoles réalisés en 2020 peuvent également servir de justificatif pour la déduction de salaires.
Toutefois, certains travaux sont déjà inclus dans le calcul du bénéfice semi-brut et ils ne peuvent donc pas intervenir dans la déduction salariale. C’est le cas des coûts du labour, du coût des produits utilisés (semences et plants, engrais et produits phytopharmaceutiques), des frais de récolte de lin et de pois verts, du chargement des betteraves, de la déshydratation pour la transformation de fourrages en aliments concentrés, des frais de transport (21 % de TVA), des travaux agricoles non soumis au taux de TVA réduit de 6 %, à l’exception des frais de transformation et de séparation du lisier qui malgré le taux de 21 % sont bien déductibles.
Le tarif maximum de 430 euros par ha est calculé sur la surface déclarée (ha fictifs « lait » inclus), total à réduire éventuellement des surfaces concernées par les pertes exceptionnelles.
Un calcul fictif est réalisé pour les éleveurs de porcs et de truies : la surface fictive est calculée en appliquant le coefficient 0,6 sur le nombre de truies productives et le coefficient 0,03 sur le nombre de porcs engraissés vendus. On peut déduire les salaires justifiés sur cette surface, toujours à raison de 430 euros par ha. Cette limitation ne s’applique pas aux coûts salariaux facturés des services de soins aux entreprises en raison de circonstances familiales (maladie/vacances). Ceux-ci sont déductibles sans restriction.
En horticulture, on détermine un salaire saisonnier en fonction de la culture. Outre les moyens ordinaires de preuve (fiches 281.10…), il est prévu spécifiquement pour ce secteur que des salaires saisonniers peuvent être déduits via le paiement d’un précompte de 20,20 % (avant le 15 janvier 2021) sans qu’il soit nécessaire de rédiger des fiches individuelles.
Charges sociales et cotisations
Les sommes versées à l’Office national de la sécurité sociale (ONSS) pour les travailleurs occupés ne peuvent être déduites que dans la mesure où elles ne dépassent pas 58 % du montant des salaires sur lesquels la cotisation ONSS est due et qui sont déduits effectivement du bénéfice prévu au barème agricole.
Les cotisations au statut social des travailleurs indépendants ainsi que les cotisations pour la pension complémentaire libre des indépendants (PCLI) sont également déductibles. La prime pour le revenu garanti peut également être déduite.
Taxes et prélèvements
Le forfait agricole ne prévoit pas de dispositions spécifiques en matière de taxes et d’impôts. On se reportera aux règles générales de l’imposition des personnes physiques. Un certain nombre de taxes et d’impôts que l’exploitation agricole doit payer sont déductibles du bénéfice semi-brut. Voici une liste non exhaustive de charges déductibles :
– précompte immobilier (pour les immeubles à usage professionnel comme les terrains agricoles et les bâtiments d’exploitation) ;
– taxe de circulation ;
– prélèvement kilométrique ;
– taxe sur les eaux usées…
Intérêts d’emprunt
Tous les intérêts d’emprunts qui sont engagés professionnellement sont déductibles du bénéfice semi-brut. Il importe peu qu’ils soient hypothécaires ou sous seing privé, ou encore qui en est le prêteur.
L’important, c’est que l’intérêt brut soit déductible. Cela signifie que la subvention-intérêt que la banque reçoit doit être ajoutée à l’intérêt net qui doit être payé, comme il ressort de l’attestation qui est délivrée par la banque.
Cotisations professionnelles
Les cotisations syndicales payées aux associations professionnelles d’agriculteurs reconnues (Algemeen Boerensyndicaat, Boerenbond, Fédération wallonne de l’agriculture), les cotisations au Service de remplacement à l’exploitation pour les agriculteurs et les cotisations payées aux associations, groupements ou autres instances s’occupant de l’organisation des vacances à la ferme sont déductibles.
Honoraires
Peuvent être déduits :
– les honoraires payés aux conseillers fiscaux ;
– les honoraires et les frais de médicaments, à l’exclusion des frais d’insémination artificielle et de transfert d’embryons, payés en 2020 au vétérinaire et au châtreur ;
– les frais de médicaments payés au pharmacien, à condition qu’une facture soit délivrée par livraison et que cette facture donne l’énumération détaillée des produits livrés ;
– les frais d’analyse, de recherches et d’expertises payés et le prix des vaccins achetés, soit à l’I.N.R.V., soit aux Centres de dépistage des maladies du bétail.
Amortissement de quotas de production ou de quotas de primes
Les amortissements des actifs matériels sont déjà calculés dans le bénéfice semi-brut, de sorte que seuls les amortissements sur les actifs immatériels, comme les quotas de production et quotas de primes, sont encore individuellement déductibles.
Le forfait agricole rejoint les règles générales de l’imposition des personnes physiques, de sorte que la durée d’amortissement de ces quotas doit s’étaler sur au moins 5 ans. Il n’est pas permis d’amortir sur une période plus courte.
Non-paiement de livraisons
Les pertes à caractère professionnel qui résultent du non-paiement de livraisons faites par des agriculteurs peuvent, en principe, être déduite du bénéfice semi-brut pour autant qu’elle soit « liquide et certaine » et que son montant soit connu à la fin de l’année. Il n’est pas permis de prévoir dans la déclaration forfaitaire une provision pour des pertes vraisemblables.
Vol ou détournement d’un élément d’actif
Outre les éléments cités plus avant, un certain nombre d’autres frais peuvent être déduits :
– les frais d’analyse ;
– la contribution payée à l’Afsca et/ou aux organismes d’inspection et de certification agréés ;
– les rémunérations des conjoints aidants (le maxi-statut offre une couverture complète en matière de protection sociale) ;
– La prime d’assurance payée pour une assurance contre les intempéries dans le secteur agricole ;
– les frais pour des cultures spéciales (cultures légumières, cultures fruitières, etc.). Il faut vérifier dans chaque texte de barème quels coûts peuvent être individuellement déduits
Calculs du bénéfice semi-brut
Il faut d’abord se souvenir que la « superficie fourragère affectée à la production laitière » est le résultat de la division de la quantité de lait de vache commercialisé (tous les produits laitiers vendus : lait, crème, beurre, fromage, yoghourt, boissons lactées, etc.) par :
a) 8.200 en région herbagère (Fagne), en Famenne, en Ardenne et en région jurassique ;
b) 8.700 dans les Dunes, en région limoneuse et en Condroz ;
c) 9.200 en région sablo-limoneuse : enclave du centre du Hainaut (sauf Campine hennuyère), en Campine hennuyère et en Haute Ardenne ;
d) 9.700 en région herbagère (Liège) – Sous-régions C et D ;
e) 9.800 en Polders, en région sablonneuse (sauf Brabant), en Campine (Brabant et Limbourg) et en région herbagère (Liège) – Sous-région A-B ;
f) 10.400 en Campine (Anvers) ;
g) 9.300 dans les autres régions ou sous-régions du Royaume.
Pour cette superficie fourragère affectée à la production laitière (SL), il convient d’appliquer les bénéfices semi-bruts repris dans le tableau.
La « superficie fourragère non affectée à la production laitière » est censée correspondre à la différence entre :
– la superficie fourragère (tant celle faisant l’objet de la déclaration de superficies en Belgique que, le cas échéant, celles situées à l’étranger) ;
– et la « superficie fourragère affectée à la production laitière ». Le bénéfice semi-brut de cette superficie fourragère non affectée à la production laitière (SN) dans les régions de 6 à 20 est calculé au moyen de la formule suivante :
Bénéfice semi-brut = SN x B
L’« autre superficie agricole ordinaire » est censée correspondre au solde éventuel de la superficie réelle de l’exploitation.
Le bénéfice semi-brut de cette autre superficie agricole ordinaire (AS) est calculé au moyen du tableau et de la formule suivante :
Bénéfice semi-brut = AS x C
Calcul du bénéfice semi-brut total
Le bénéfice semi-brut total est simplement égal à la somme des bénéfices semi-bruts se rapportant aux superficies SL, SN, AS.
Salaires forfaitaires et travaux agricoles
Lorsque le montant des salaires justifiés excède celui des salaires forfaitaires, le montant des salaires justifiés est déductible dans la mesure où il ne dépasse pas le résultat de l’opération suivante : S x 430,00 euros pour les régions 1 à 11 ; S x 320,00 euros, pour les régions 12 à 17 ; S x 215,00 euros pour les régions 18 à 20.