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La qualité du lait wallon se maintient, malgré la situation sanitaire

Voici peu, le Comité du Lait a publié le rapport de ses activités menées en 2024 avec, comme de coutume, un focus sur la qualité et la composition du lait cru. On y découvre que la production moyenne par exploitation a, une nouvelle fois, augmenté mais que la qualité du lait produit en Wallonie se maintient à un très haut niveau, malgré que la fièvre catarrhale ovine ait lourdement pesé sur les exploitations.

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Si la production moyenne de lait par éleveur s’affiche en hausse, cela se traduit également par l’érosion du nombre d’exploitation. En effet, on recensait 2.282 fermes laitières en 2024, contre 2.390 en 2023, soit une baisse de 4,5 % (108 exploitations). Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau et est constaté, chaque année, par le Comité du lait (CdL)… Toutefois, cette année, celui-ci s’alarme de constater qu’il faut remonter aux années 2014 à 2017 pour retrouver une diminution plus importante, période où le prix et le marché du lait étaient particulièrement mauvais.

En parallèle, les résultats des analyses menées par le CdL sur les critères officiels de la qualité du lait cru se maintiennent à un très haut niveau, quoi que l’impact de la fièvre catarrhale ovine (FCO) se fait ressentir sur certains paramètres.

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Une production moyenne dépassant 540.000 l par éleveur

Comparativement à 2023, la collecte laitière wallonne recule et atteint à 1,275 milliard de litres de lait (-4 %) fournis aux acheteurs. En détail, la baisse de production a été très légère au premier semestre mais s’est fortement accentuée dès le mois d’août en raison de l’expansion massive de la FCO. La production moyenne par exploitation s’en trouve affectée, même si cela ne se ressent pas dans les chiffres. La hausse observée par rapport à l’année précédente est, en effet, moindre qu’attendue. La production moyenne s’élève à 541.201 l, en croissance de 1,9 %. Au niveau national, 4,350 milliards de litres ont été produits, soit un léger recul de 0,8 %, selon la Confédération belge de l’industrie laitière.

Du côté de la certification QFL, le nombre d’audits réalisés l’année dernière s’élève à 1.003, en très léger retrait par rapport à 2023 (1.008). Sur ce total, 849 ont été menés en Wallonie et 837 se sont soldés par un résultat favorable, soit un taux de 98,60 %. Durant ces audits, une attention particulière est apportée à l’enregistrement des antibiotiques dans Bigame puisque ce critère est obligatoire pour la QFL depuis 2022 et pour toutes les exploitations bovines depuis le 10 août 2023.

L’accent est également mis sur le « score hygiène » (point « H »). En la matière, un score total inférieur à 5/10 entraîne une perte de certificat (0,23 % des exploitations), un score compris entre 5 et 6,5/10 donne lieu à un certificat de 18 mois (0,59 %) tandis qu’un score supérieur à 6,5/10 entraîne l’octroi d’un certificat de 3 ans (99,18 %).

La FCO pèse sur les cellules somatiques

Pour ce qui est des germes totaux, 94,89 % des 67.065 analyses officiellement attribuées aux producteurs ont révélé des résultats inférieurs à 100.000 germes/ml. Il s’agit là d’un résultat similaire à 2022 (94,73 %). La moyenne géométrique de tous les résultats effectifs confirme cette stabilité. Elle était de 15.400 germes/ml en 2024 contre 15.900 germes/ml l’année précédente.

Le taux de producteurs non pénalisés s’améliore quelque peu. Il s’élève à 97,54 %, contre 97,49 % un an auparavant. Notons que la moyenne est meilleure (98,71 %) à l’échelle nationale.

Du côté des cellules somatiques, on observe, a contrario, une légère dégradation s’expliquant notamment par la FCO qui a eu un impact considérable sur les résultats en août, mais aussi en septembre. Les 164.010 analyses réalisées montrent que le pourcentage de résultats à moins de 400.000 cellules/ml s’établit à 90,6 %, ce qui est inférieur à 2023 (92,1 %). La moyenne géométrique de tous les résultats effectifs corrobore cette tendance : 219.000 cellules/ml en 2024 pour 210.200 cellules/ml en 2023.

In fine, le pourcentage de producteurs non pénalisés pour le critère cellules a légèrement diminué. Il était, en moyenne, de 94,79 % en 2024, après avoir atteint 95,98 % en 2023. Ici aussi, les producteurs wallons font un peu moins bien qu’au nord du pays puisque la moyenne nationale est de 96,99 %.

Rares résidus de médicaments vétérinaires

La détermination du point de congélation (cryoscopie) témoigne d’une sensible détérioration. L’an dernier, on a dénombré 0,70 % de producteurs pénalisés, alors qu’ils étaient 0,38 % en 2023. En Belgique, le pourcentage de producteurs pénalisés s’élève à 0,36 %.

L’évolution est similaire pour les résidus de médicaments vétérinaires. Sur les 331.547 analyses menées l’an dernier, 134 (ou 0,04 %) se sont révélées défavorables, soit un nombre quelque peu supérieur à 2023 (96). À l’échelle belge, le nombre de résultats défavorables est de 0,02 %.

En moyenne, chaque mois, l’énorme majorité des éleveurs laitiers wallons n’a pas de problème de résidus de médicaments vétérinaires. Le nombre de récidives (plusieurs fois sur le mois) reste également très limité. 95,2 % des producteurs (96,77 % en 2023) n’ont pas eu de problème de résidus de médicaments vétérinaires sur l’ensemble de l’année écoulée. Les pourcentages de producteurs pénalisés plusieurs fois sur un an sont, eux, en baisse.

Enfin, l’an dernier, dix producteurs ont été pénalisés pour un mauvais résultat filtration. Ils étaient autant en 2023.

Huit interdictions par mois

Hors résidus de médicaments vétérinaires, ces contrôles qualitatifs se sont soldés par l’attribution de 3.393 points de pénalisation (3.360 en 2023). Un peu moins de 70 % des points attribués sont dus aux cellules, 25 % aux germes, 5 % à la cryoscopie et 0,5 % à la filtration. Au-delà de ce détail, on retiendra surtout que 70,10 % des producteurs n’ont obtenu aucun point de pénalisation en 2024 (74,56 % en 2023).

L’an dernier, 98 exploitations ont été interdites pour germes ou cellules (77 en 2023 et 79 en 2022), soit une moyenne de 8 par mois. Seules deux exploitations ont été interdites pour cause de présence de résidus médicamenteux vétérinaires (une en 2023).

On note cependant que les interdictions de livraison ont été un peu plus courtes en 2024 qu’en 2023. En effet, sur les exploitations concernées, 56,3 % ont eu une interdiction de moins de 3 jours (et n’ont donc pas perdu de livraison), contre 52,9 % un an auparavant. De manière plus globale, près de 85 % des élevages concernés écopent d’une interdiction de livraison inférieure à 14 jours.

Jérémy Vandegoor

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