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Première demande déposée dans l’UE

pour de la graisse de bœuf

L’entreprise néerlandaise Mosa Meat

a annoncé, le 22 janvier dernier, avoir

soumis à la commission la première

demande d’autorisation de mise sur le marché en tant que nouvel aliment pour de la graisse de bœuf cellulaire.

Temps de lecture : 3 min

Ce spécialiste de la viande de laboratoire espère, « en commençant par la graisse cultivée, ouvrir la voie » à une autorisation plus large de la viande cellulaire dans l’UE. La première (et seule autre) demande d’approbation pour de la viande in vitro dans l’UE a été déposée en juillet 2024 par l’entreprise française Gourmey, pour du foie gras à partir de cellules cultivées.

Burgers végétaux en vue

Mosa Meat indique commencer par un seul ingrédient (la graisse) car « contrairement à Singapour, par exemple, où des produits entiers sont évalués, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) examine chaque nouvel ingrédient individuellement ».

Or, le Néerlandais estime que la graisse cultivée est essentielle pour donner le goût, l’arôme et la sensation en bouche que les consommateurs attendent d’une viande de bœuf « ce qui en fait une première étape naturelle sur la voie de l’introduction du bœuf cultivé auprès des consommateurs européens ». Il compte donc, dans un premier temps, commercialiser cette graisse de bœuf cultivée avec des ingrédients d’origine végétale pour créer des burgers végétaux « qui ont souvent du mal à reproduire l’expérience sensorielle complète de la viande ».

Une fois que la demande aura passé le contrôle de validité de la commission européenne, elle sera transmise à l’Efsa pour une évaluation approfondie des risques puis, si un avis positif est rendu, Bruxelles présentera aux États membres une proposition de règlement visant à autoriser sa mise sur le marché de l’UE. L’ensemble de la procédure prend généralement autour de18 mois.

Une saveur proche de la viande

Toujours au rayon de la viande et toujours en matière de substitut, nous apprenions que l’Office européen des brevets (OEB) était revenu fin décembre sur sa décision, prise en 2022, de retirer le brevet européen accordé à Impossible Foods pour sa protéine Heme utilisé dans ses substituts de viande, confirmant une information d’AgFunder News. Appelée aussi léghémoglobine, cette molécule qui se trouve dans la racine du soja est produite industriellement par une souche de levure génétiquement modifiée.

Elle donne au substitut carné d’Impossible Foods une saveur proche de la viande. L’OEB avait initialement estimé que cette molécule n’était pas suffisamment nouvelle pour bénéficier d’un brevet, mais l’organe d’appel a finalement donné raison à Impossible Foods. L’entreprise espère maintenant obtenir une autorisation de mise sur le marché européen. Le groupe de travail de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur les additifs alimentaires en juin, puis celui sur les OGM en novembre, a d’ailleurs émis des avis positifs. L’Efsa termine désormais son évaluation des risques.

La commission devrait ensuite proposer aux États membres (dans le cadre du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux) de permettre sa commercialisation dans l’UE, ce qui ouvrira la porte à la vente des substituts carnés d’Impossible Foods.

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