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Nos questions aux politiques : les alternatives au produits de protection des cultures

En matière de protection des cultures, le nombre de substances actives agréées diminue alors que de nouvelles techniques peinent à voir le jour… Selon votre parti, comment concilier aspects environnementaux et développement d’alternatives de terrain techniquement et économiquement viables pour les agriculteurs ?

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MR

Pour le MR, tous les modèles agricoles doivent évoluer vers plus de durabilité. Nous déplorons les démarches politiques visant à favoriser un modèle agricole au détriment des autres. Pour s’inscrire dans la durabilité, il faut intégrer les trois dimensions que sont l’économique, le social et l’environnement. Concilier toutes ces dimensions passera immanquablement par de la recherche et de l’innovation. Il faut par exemple trouver des alternatives aux molécules identifiées comme étant celles dont il faut se libérer (cf. plan de réduction des produits phytosanitaires) et il faut continuer à améliorer les moyens de fertilisation et d'amendement des sols afin de limiter les externalités négatives. L’accès aux technologies, aux savoir-faire et aux bonnes semences permet d’atteindre nombre d’objectifs que nous poursuivons : moins d’engrais, moins de pesticides, moins d’antibiotiques, plus d’humus dans les sols, moins de dégradations de la structure et d’érosion, plus de carbone capté, etc.

PS

Parmi les mesures, le PS propose notamment de :

- Renforcer les recherches en agroécologie et créer davantage d’interactions entre les centres de recherche européens et les centres de recherche nationaux et régionaux afin de coordonner les acquisitions des connaissances sur la transition agroécologique.

- Définir un cadre légal de priorités agricoles. Il s’agit d’un cadre permettant d’organiser la vision politique agricole wallonne et de fixer les priorités d’une manière transversale et intégrée. Ces orientations doivent être fixées en décloisonnant les politiques publiques en matière d’agriculture, de santé, d’alimentation, d’énergie et d’aménagement.

Engagés

Nous proposons la conclusion d’un nouveau « Contrat agricole et alimentaire » qui engagerait les consommateurs, les producteurs et les pouvoirs publics. Le relèvement des attentes des consommateurs et des exigences environnementales ne peut se concevoir que dans le cadre d’une trajectoire claire et en garantissant la rémunération des producteurs. La réduction de l’usage de produits phytonocifs doit s’accompagner d’une mobilisation de la recherche agronomique et de la compensation des pertes en cas de baisse de rendements. Chacune des étapes de la réduction de ces produits devra faire l’objet d’un suivi pour en assurer la faisabilité de la mise en œuvre et en mesurer l’impact sur la production agricole.

PTB

Nous encourageons les techniques agroécologiques et la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM). L'utilisation de techniques de fertilisation et de protection biologiques diminue la dépendance des agriculteurs par rapport aux monopoles qui contrôlent le marché des intrants et dictent des prix qui explosent les coûts de production. Les centres publics de recherche agricole doivent être renforcés, développer et tester des nouvelles méthodes de production qui puissent diminuer l’impact environnemental des pratiques agricoles, tout en sachant que l’impact zéro n’existera jamais et qu’il faut garantir une production suffisante pour que l’agriculteur soit correctement rémunéré pour son travail.

DéFI

1. Garantir une meilleure intégration des produits européens et, surtout, locaux dans l’ensemble des marchés publics opérés en Europe. 2.Tendre vers l'autosuffisance alimentaire en valorisant chaque avancée technologique permettant de réduire l'empreinte carbone. 3. Développer les différentes stratégies permettant de stocker le carbone dans nos sols. 4. Veiller à ce que l'agriculture soit partie prenante de la transition énergétique. 5. Adopter des stratégies de substitution aux produits chimiques. 6. Soutenir la recherche scientifique dans les domaines de la botanique. 7. Acquérir des outils permettant de réduire les coûts de surveillance pour, in fine, améliorer les performances énergétiques des exploitations agricoles. 8. Favoriser l’implantation d’exploitations neutres en carbone 9. Réorienter l’Afsca vers des missions transversales en matière de santé publique. 10. Développer une filière de culture du chanvre, y compris textile, et encadrer ses usages.

Ecolo

Ecolo soutient une agriculture durable et saine en faveur de l’environnement et de la santé des agriculteurs., des consommateur-trice.s. Il faudra investir massivement dans la recherche en agriculture biologique. De nombreuses pratiques durables existent, portées en Wallonie par plus de 2.000 agriculteurs bio. Des groupements d’agriculteurs ont été financés pour un partage d’expériences positives et le Conseil agricole indépendant, a été développé pour renforcer la durabilité des fermes. Il faudra augmenter le financement des éco-régimes et des MAEC pour valoriser les services écosystémiques, les gains sanitaires et augmenter l’attractivité de ce métier durable ; séparer aussi les métiers de conseillers agronomes et de vendeurs de produits phytos. La mise en place de chèques d’accompagnement par des conseillers agronomes indépendants des firmes qui vendent les intrants constituera un levier important pour redonner de l’autonomie au monde agricole.

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