Afrique du Sud: Nelson Mandela, symbole de la lutte
L’apartheid est une période de ségrégation qui a profondément marqué l’Afrique du Sud. Elle a pris fin avec l’accession à la présidence de la république de Nelson Mandela.

Pour une société démocratique et libre
Début des années 60, après un massacre durant lequel des militants qui protestaient pacifiquement contre la loi de la circulation furent tués, la lutte contre l’apartheid prit plus d’ampleur. En 1963, Mandela fut arrêté, jugé pour trahison avec d’autres et condamné à la prison à perpétuité. Au cours de son procès, il déclara « J’ai lutté contre la domination blanche et contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle tous vivent ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre, afin de le réaliser. Mais si cela s’avérait nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis aussi prêt à mourir ». S’en suit des années sombres durant lesquelles la législation de l’apartheid est considérablement renforcée et des barrières ne cessent de s’élever.
Début des années 80, un vent de changement souffle sur l’Afrique du Sud. Les manifestations et la résistance s’intensifient. En 1985 le gouvernement déclara l’État d’urgence qui restera en vigueur durant 5 ans. Selon les estimations, durant cette période, 30.000 personnes sont détenues sans jugement et des milliers d’autres subissent des tortures. En 1989, malade, le président Botha en fonction, fut remplacé par Frederik Willem De Klerk. Celui-ci déclara vouloir abroger les lois discriminatoires. La censure des médias fut abolie et les prisonniers politiques non coupables furent libérés.
Le 11 février 1990, après 27 ans d’incarcération dont 18 ans sur Robben Island (de 1964 à 1982), Nelson Mandela sorti libre de la prison de Victor Verster.
Vers une nouvelle Constitution
Entre 1990 et 1991, la législation de l’apartheid fut abolie. Un référendum, dernier réservé uniquement aux blancs, accorda au gouvernement le droit d’élaborer une nouvelle Constitution. Néanmoins, la période de transition entre le régime de l’apartheid et la démocratie fut l’une des plus violentes de l’histoire sud-africaine. Dans chaque camp, certains n’acceptaient pas de voir leur leader chercher un accord avec l’ennemi et ils firent tout ce qu’ils pouvaient pour saper les pourparlers de paix. Entre 1990 et 1994, plus de 12.000 assassinats politiques eurent lieu en Afrique du Sud.
En 1993, une constitution provisoire fut promulguée. Elle garantissait la liberté d’expression et de religion, l’accès à un logement décent et nombre d’autres droits, tout en interdisant explicitement la discrimination dans presque tous les domaines. En 1994, à l’issue des premières élections démocratiques, Nelson Mandela devint président. En 1993, Mandela et De Klerk reçurent aussi conjointement le prix Nobel de la paix pour leurs efforts en faveur de la réconciliation nationale.
Nelson Mandela mourut en 2013, d’une insuffisance respiratoire.