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FCO: force, courage et… optimisme?

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FCO, trois lettres synonymes de fièvre catarrhale ovine (ou maladie de la langue bleue), mais aussi de péril et de détresse pour de nombreux éleveurs ovins et bovins. Alors que notre pays a déjà été confronté à plusieurs reprises au sérotype 8, le sérotype 3 actuellement présent engendre des symptômes bien plus sévères chez les animaux contaminés. Transmis lui aussi par des petits moucherons du genre Culicoïdes, il se répand actuellement comme une traînée de poudre à travers tout le pays.

En Wallonie, aucune province n’est épargnée. Selon l’Arsia, le nombre de foyers augmente jour après jour. Ce que confirment les chiffres de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Chez les éleveurs, l’inquiétude n’a de cesse de grimper et ce, depuis plusieurs semaines. Pour preuve, le nombre de moutons participant aux concours dans le cadre de la Foire de Libramont était en recul et toutes les confrontations à venir sont annulées. Mais si les ovins sont particulièrement touchés par ce pathogène, celui-ci n’épargne pas les bovins. Tous les éleveurs se retrouvent donc dans le même bateau et peuvent être confrontés à la maladie voire, dans les situations les plus dramatiques, à la mort des individus les plus sévèrement atteints. De nombreux témoignages publiés sur les réseaux sociaux l’attestent déjà.

La situation est alarmante ! Pas uniquement en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas, d’où le virus est arrivé après avoir contaminé plusieurs centaines d’élevage depuis qu’il y a été identifié pour la première fois en septembre dernier ; en Allemagne, où le pathogène est également présent ; et en France, où un premier foyer a été confirmé le 5 août dans le Nord malgré l’instauration d’une zone régulée le long de la frontière belge.

Pour faire face à cette situation, les mesures se multiplient : désinsectisation, mouvements d’animaux restreints, vaccination… Le recours aux produits insecticides est cependant peu efficace à l’échelle du troupeau ou du pays. Du côté des vaccins, trois produits sont actuellement disponibles et peuvent être administrés par les vétérinaires. Toutefois, ces derniers réduisent la virémie et protègent contre la mortalité, mais pas complètement contre tous les signes cliniques. Les animaux vaccinés peuvent donc encore présenter des symptômes.

Dans les zones actuellement encore indemnes et en l’absence de tableau clinique évocateur, l’Arsia conseille aux éleveurs de vacciner leur cheptel et ce, sans tarder. Il faudra maintenant que les stocks suivent afin de satisfaire tout un chacun, à travers l’Europe…

Face à cette sombre situation, dont ils se demandent quand et comment ils se sortiront, les éleveurs devront essayer de faire rimer FCO avec trois autres mots. Avec force, tout d’abord, tant ils en auront besoin pour mettre en place les mesures nécessaires à la protection de leurs troupeaux. Avec courage ensuite, tant il en faudra pour affronter les semaines à venir et ses éventuelles morts. Avec optimisme, enfin, pour ne pas baisser les bras, poursuivre l’activité et attendre le retour d’une météo automnale plus fraîche. En effet, de la fin de l’automne au début du printemps, lorsque les températures sont inférieures à 10°C et que le vecteur n’est pas actif, aucun nouveau cas n’est identifié.

Jérémy Vandegoor

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