L’entreprise Xavier Schoonbroodt, à Thimister-Clermont : un service complet, grâce à trois pôles complémentaires
Les travaux du semis à la récolte, tant de l’herbe que du maïs, et le transport, l’épandage et l’injection du lisier constituent les deux piliers de l’entreprise Xavier Schoonbroodt, établie en Pays de Herve. Mais en vingt ans d’existence, elle a également déployé d’autres services, comme le transport et le commerce d’aliments pour animaux et la vente de matériels neufs de diverses marques. Une nécessité pour son fondateur, qui voit en ces trois domaines d’activité une grande complémentarité.

Fils d’éleveur laitier installé au cœur du Pays de Herve et passionné d’agriculture, Xavier Schoonbroodt avait devant lui une destinée toute tracée… C’est pourtant vers le métier de chaudronnier-soudeur qu’il s’est orienté une fois ses études terminées. Mais… ses origines l’ont très rapidement rattrapé !
« Très jeune, je roulais déjà pour une entreprise de la région. C’est réellement ce qui m’a donné goût au métier d’entrepreneur. À 18 ans, j’ai donc pris un registre de commerce afin de proposer mes services après journée », se remémore-t-il. Le jeune entrepreneur qu’il est se concentre alors sur les travaux de pressage d’herbe et taille de haies. Une évidence dans cette région bocagère principalement dédiée à l’élevage laitier.
Cette situation n’a cependant duré que trois ans. « La demande ne cessait de croître et je souhaitais réellement orienter ma carrière vers l’agriculture. En 2004, j’ai donc décidé de m’installer à temps plein en tant qu’entrepreneur de travaux agricoles. »
L’achat d’une ensileuse, un véritable tournant
L’entreprise grandit petit à petit, tout en faisant évoluer son offre de travaux de fauche, de pressage d’herbe, d’épandage et d’injection de lisier et de transport. Un bâtiment voit le jour en 2006, année qui est aussi synonyme pour Xavier du premier engagement d’un collaborateur.
En 2008, arrive une ensileuse. Une révolution pour l’entreprise ! « L’achat de cet engin a été un véritable tournant. Cela a demandé de revoir notre organisation, mais nous a également conduits à proposer de nouvelles prestations. Assez naturellement, notre offre s’est étendue vers le semis de maïs. Avec, en sus, l’acquisition de caisses d’ensilage, d’une chargeuse sur pneus et d’un pulvérisateur », détaille-t-il.
La même année, un deuxième ouvrier rejoint l’entreprise. Il sera suivi d’un troisième en 2013, puis d’un quatrième… Aujourd’hui, l’entreprise emploie seize personnes. En parallèle, deux autres bâtiments sont sortis de terre en 2015 et 2017.
Autres signes de cette évolution constante : la société, qui ne disposait que d’un tracteur en 2003, en compte 28 aujourd’hui. Le pôle transport recense, quant à lui, neuf camions contre un en 2018.
Plusieurs pôles, pour davantage d’efficacité
Pour gagner en efficacité, l’entreprise est, en effet, structurée en différents pôles. « C’était nécessaire, tant pour la société que pour moi-même. Je supervise le tout, mais suis épaulé dans certains domaines. Cela me permet de continuer à rouler et de rester au contact du terrain, des machines, des clients et de mes hommes », explique Xavier.
Sous la coupole Xavier Schoonbroodt Srl se cache ainsi XS Agri, chapeauté par l’entrepreneur lui-même. Sa mission : assurer tous les travaux du semis à la récolte, tant de l’herbe que du maïs, et le transport, l’épandage et l’injection du lisier. Pour ce faire, la société dispose d’une large gamme de machines : quatre ensileuses, deux faucheuses automotrices, deux épandeurs de lisier automoteurs, plusieurs tonnes à lisier, ainsi que des faucheuses, presses, enrubanneuses et autochargeuses, entre autres. Lors des travaux, une attention particulière est apportée à la pression exercée au sol : pneus de grandes dimensions et télégonflage sont donc de la partie.
Une citerne à lisier d’une capacité de 5.000 m³ a également été construite. « Cela me permet de stocker le lisier en hiver, pour l’épandre durant la bonne saison. »
In fine, le département agricole est actif dans un rayon de 100 km autour de Thimister-Clermont, y compris en Allemagne et au Luxembourg.
À ses côtés, on retrouve XS Trans, placé sous l’égide de Caroline Jacquet. Ce pôle, qui a vu le jour en 2018, est dédié au transport mais aussi au commerce de fourrages et autres aliments pour animaux (drêches de brasserie, mix protéiné, pulpes surpressées…) en vrac ou mis en boudin.
« L’objectif initial était de se consacrer au transport de lisier. Les camions étant là, j’ai ensuite acheté un plateau, une benne TP, une toupie à béton… afin de mieux rentabiliser l’investissement et d’en tirer parti en morte-saison également. En 2022, j’ai eu l’opportunité de reprendre la société Vanaubel, spécialisée dans le commerce d’aliments pour bétail. De quoi compléter l’offre de l’entreprise mais aussi donner le véritable coup d’envoi de XS Trans. »
Entrepreneur et vendeur, deux casquettes complémentaires
Un troisième pôle, appelé XS Terra, a été fondé en 2019 pour occuper un secteur de niche, celui du démantèlement de pylônes haute tension. « Ici encore, l’ambition était de diversifier les activités de la société. Mais, malgré le succès, cela s’éloignait trop de notre cœur de métier qu’est l’agriculture. J’ai donc décidé de m’en séparer en 2022 », relate l’entrepreneur.
Cela ne le détourne toutefois pas de son but. Et c’est quelque peu aidé par la chance qu’il a l’occasion de déployer XS Méca. « Début 2023, Jean-Marie Nix, entrepreneur à Welkenraedt, m’a proposé de reprendre son activité, mais également sa concession. » En ce qui concerne les travaux agricoles, aucune hésitation : Xavier accepte la proposition et le personnel de son confrère le rejoint à Thimister-Clermont.
Quant à la vente de matériel, c’est une autre histoire… « Certains clients nous confiaient déjà leurs machines à entretenir ou réparer en morte-saison. Mais ouvrir et gérer un tel département, c’est une tout autre aventure ! » Il prend alors le temps de la réflexion, « afin de faire les choses comme il faut », dit-il. C’est finalement en septembre 2023 que la concession ouvre ses portes.
Elle est dédiée à la vente de matériels neufs, pièces détachées, accessoires… et à l’entretien et la réparation de matériel toutes marques. Outre la gamme Kuhn, première à être distribuée, le portefeuille s’est rapidement étendu à Valtra, JCB, Fliegl, Bergmann, Kaweco, MX et Peecon. « Je ne m’attendais pas à un développement si soudain », concède-t-il, bien qu’il s’agisse de l’activité qu’il compte le plus promouvoir dans les années à venir.
Au sein de ce département, Xavier est épaulé par Geoffrey Houbben. En quelques semaines, il a dû apprendre un nouveau métier, celui de vendeur, qu’il estime être complémentaire à celui d’entrepreneur. « Continuer à rouler, à aller sur le terrain, est un véritable atout. Cela me permet de mieux comprendre les besoins de nos clients et, ainsi, de les orienter vers le matériel qui correspond le mieux à leur ferme », illustre-t-il.
Cette complémentarité entre XS Agri et XS Méca se matérialise également lorsqu’un client est confronté à une panne. « Nous avons une grande capacité de dépannage, soit en fournissant de quoi remplacer le matériel défectueux, soit en prestation de travaux agricoles. »
Se diversifier, une question de pérennité
En débutant ses activités à l’aube des années 2000, Xavier ne s’attendait pas à se retrouver à la tête d’une telle entreprise. « Surtout en débutant seul, quelques heures par semaine, après mes journées de travail… Ma femme et mes clients m’ont toujours suivi. J’ai le bonheur d’avoir recruté du personnel compétent. Les banques m’ont également soutenu. Sans oublier la chance… même si je l’ai provoquée également », sourit-il.
En portant un regard sur le passé, il pointe la nécessite de diversifier ses activités, tant pour assurer la pérennité de l’entreprise que pour proposer des tarifs accessibles aux agriculteurs. « Financièrement, il n’est plus possible de se consacrer exclusivement aux travaux agricoles », constate-t-il. Et de détailler : « Auparavant, l’entreprise tournait dix mois par an. Le reste du temps était consacré aux entretiens et réparations. Aujourd’hui, les prestations agricoles ne représentent plus que cinq mois de travail… En cause ? Les réglementations toujours plus contraignantes que l’on nous impose. »
En outre, le matériel, plus grand et plus performant, permet de gagner en efficacité. Ce qui se ressent aussi sur le planning.
« Se diversifier est essentiel ! D’une part, pour occuper le personnel toute l’année. D’autre part, pour amortir l’ensemble du parc machines et conserver des tarifs raisonnables pour les agriculteurs. »
Il constate pourtant que les entrepreneurs ont parfois la réputation d’être chers. « C’est une étiquette contre laquelle nous devons nous battre. Il ne sert à rien de regarder le prix à l’heure de travail… Ce qui compte, c’est le volume ou le tonnage rendu à la ferme. » Il faut encore se souvenir que les entrepreneurs investissent dans du matériel de plus en plus performant. Afin de faire face à des fenêtres de travail raccourcies, que ce soit en raison des législations ou de la météo, mais aussi pour répondre aux attentes croissantes de leurs clients. L’expérience de leurs chauffeurs, parfois difficiles à recruter tant la profession fait face à une pénurie de main-d’œuvre, doit également être appréciée à sa juste valeur.
« Je pense qu’il faut se forger une opinion sur base du prix global de la prestation et, surtout, de la qualité des travaux effectués. Mes hommes et moi y mettons un point d’honneur. »
Et ce, d’autant que Xavier estime que le rôle des entrepreneurs va aller croissant. « Le matériel devient de plus en plus coûteux… Les agriculteurs rencontreront davantage de difficultés à rentabiliser leurs achats si leur ferme n’atteint pas une taille minimale. » Par ailleurs, eux aussi seront confrontés à la pénurie de personnel. Et de conclure : « Dans ce contexte, il est indéniable que nous aurons un rôle à jouer, en tant que partenaires des agriculteurs ».