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Évolution de la matière sèche du maïs fourrage: aucune récolte à l’horizon!

Pour s’assurer de disposer d’un ensilage de maïs de qualité, il est primordial de ne pas échouer à l’ultime étape qu’est la récolte. Le stade de maturité optimal qui permet de remplir cet objectif se situe entre 32 et 35 % MS.

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Choisir le bon moment pour récolter reste souvent une décision difficile tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux. Pourtant, une mauvaise décision peut avoir de très lourdes conséquences sur les performances zootechniques et économiques des élevages.

Afin d’apporter une aide à la décision, le Centre Pilote Maïs a mis en place un réseau d’observation de l’évolution de la maturité du maïs ensilage. Ce réseau compte 54 sites représentatifs des différentes zones agricoles de haute et moyenne Belgique. La région wallonne a été subdivisée en sept zones agricoles, chacune représentée par 4 à 12 sites d’observation selon son importance.

Un relevé hebdomadaire est effectué sur l’ensemble du réseau par les organismes actifs au sein du Centre Pilote Maïs (Carah, Cipf, Opa Ciney, Centre de Michamps et Cpl-Vegemar). Les résultats sont immédiatement consultables sur le site internet des centres pilotes (www.centrespilotes.be).

Une année plus que compliquée !

« Les semis de maïs ont été très compliqués en 2023 après des mois de mars et avril très arrosés. Il a généralement fallu attendre la première semaine de mai pour débuter les travaux. » Voici un extrait du premier avertissement de l’année dernière. À l’époque, après plusieurs printemps plutôt secs, on était loin de se douter que le printemps 2024 allait de loin surclasser le précédent.

Les pluies incessantes de l’hiver et du printemps ont eu comme conséquence des semis relativement tardifs. Ceux-ci ont débuté très timidement fin avril et tout début mai sur les terres les plus portantes. De nombreux semis se sont ensuite concentrés aux alentours du 10 mai. Une seconde vague a eu lieu fin mai et il n’était pas rare de voir du maïs être emblavé en juin. La période de semis s’est donc étalée sur deux mois… Du jamais vu !

La culture a ensuite été bloquée par le temps froid et humide de la fin mai et de début juin. Il aura fallu attendre mi-juin pour une réelle augmentation des températures. L’humidité du sol, les pluies régulières ainsi que les températures plutôt clémentes qui s’en sont suivies ont permis un bon développement végétatif des plantes.

Les floraisons ont débuté aux alentours du 20 juillet et se sont étalées sur une longue période suite aux différentes dates de semis. Par ailleurs, les conditions météorologiques du mois d’août ont favorisé le développement des épis.

Pas de récolte en vue

Bref, l’année s’annonçait tardive ! Les récentes périodes de forte chaleur n’ont permis de rattraper le retard accumulé que dans une certaine mesure. En ce début du mois de septembre et suite à ces événements météorologiques, nous nous retrouvons dans une situation tardive en ce qui concerne les maturités (surtout par rapport à 2022 qui avait vu les récoltes débuter très précocement, dès le mois d’août).

En effet, les régions limoneuses se situent entre 21 et 29 % de matière sèche pour des semis de début mai, toutes gammes de précocité confondues. À noter que les parcelles emblavées en juin accusent parfois des retards de maturité allant jusqu’à 10 % de matière sèche, avec des valeurs se situant entre 18 % et 23 % actuellement.

En Campine hennuyère, les premiers résultats indiquent une situation similaire, avec des valeurs entre 22 et 29 % de matière sèche pour les premiers semis, toutes gammes de précocité confondues.

Dans la Région jurassique, les premiers prélèvements donnent une matière sèche comprise entre 19 et 26 %.

Les conditions météorologiques de cette semaine vont contribuer à une faible progression des maturités. Il n’y a donc pas lieu de s’affoler, aucune récolte n’est à prévoir pour l’instant.

37-Situation des maturités du maïs ensilage- (2)

D’après le Centre Pilote Maïs

le 10 septembre

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