Douze louveteaux nés en Wallonie en 2024
Aucun louveteau n’a pointé le bout de son museau en Flandre en 2024, a indiqué fin décembre l’association Welkom Wolf. La Wallonie a, elle, vu l’est de son territoire se peupler d’une douzaine de jeunes.

« C’est un nombre ridiculement bas, sachant que le sud de la Belgique est plus propice (à l’établissement des loups, ndlr) que les territoires de la Flandre et des Pays-Bas réunis », selon Welkom Wolf. Chez nos voisins néerlandais, les meutes se sont agrandies de 55 individus cette année.
En Wallonie, le sud des Hautes Fagnes a vu naître au moins cinq petits (contre minimum quatre en 2023), tandis que la meute de l’Eifel s’est enrichie de sept louveteaux (au moins six en 2023). Dans le nord des Hautes Fagnes, la louve Maxima, qui avait été repérée pour la première fois en décembre 2020 dans le massif, a été tuée accidentellement le 27 mars dernier, a priori dans une collision avec un véhicule. Le mâle Akela, âgé d’environ 8 ans et installé sur le territoire wallon depuis juin 2018, a déjà atteint un âge avancé pour un loup, dont la longévité serait d’une dizaine d’années.
Ensemble, le couple a donné naissance à trois portées entre 2021 et 2023. Cette même année, la femelle et le mâle avaient encore eu une portée d’au moins cinq jeunes. Une partie de leur descendance née en 2021 est à la base de la création, en 2023, des deux meutes adjacentes, celles du Nord-Eifel et du sud des Hautes Fagnes. Ces trois territoires sont compris dans une zone de présence permanente unique comptant 60.000 ha en Wallonie et prolongée au-delà de la frontière allemande.
Des naissances en Limbourg ?
Du côté de Welkom Wolf, le spécialiste Jan Loos estime que « Si tout se passe bien, on peut s’attendre à ce que le Limbourg accueille de nouveaux louveteaux au printemps prochain ». Cette potentielle descendance ne tient néanmoins qu’à un fil : « si un adulte meurt renversé, les chances de voir naître de nouveaux louveteaux chute drastiquement ».
Pour l’asbl, qui œuvre pour la protection de l’espèce, des infrastructures sont nécessaires pour permettre aux loups de se mouvoir en toute sécurité. « Nous savons où ils se trouvent, quelles routes ils ont l’habitude de traverser. Cela fait des années que nous plaidons pour l’instauration d’écoducs ou de grillages aux points particulièrement dangereux, sans succès. »
Autre cause de mortalité chez le canidé : le braconnage. Cette chasse aux loups aurait lieu principalement sur des domaines privés. « La Wallonie offre des territoires particulièrement adaptés à ces animaux, mais ils y sont abattus. Il n’y a pas de surveillance sur les domaines privés, et les autorités wallonnes se contentent de regarder ailleurs », estime l’asbl.
Une vingtaine d’individus
« Début décembre, le loup a été rétrogradé d’espèce « strictement protégée » à « protégée » par les 49 États membres de la Convention de Berne, au motif que les populations de loups progressent, constat auquel s’ajoutent les attaques sur le bétail, estimées à 65.500 par an », relève Natagora. Pour l’organisation de protection de l’environnement, le loup a cependant peu d’impact sur les troupeaux et cette décision est strictement politique.
Une vingtaine de loups vit actuellement en Belgique : entre 20 et 25 individus répartis en trois meutes déambulent dans les Hautes Fagnes et dans l’Eifel, tandis que la présence de trois spécimens a été confirmée en Flandre.