Pac : de nouvelles mesures de simplification
Sans attendre les propositions sur la future Pac, la commission européenne prépare déjà un nouveau paquet de simplification pour que les agriculteurs sentent vraiment « la différence en ce qui concerne leurs formalités administratives ». Les États membres aussi ont quelques idées en stock.

Le commissaire européen à l’Agriculture Christophe Hansen prépare – en parallèle du choc de simplification que dévoilera fin février la commission –
Combiner durabilité et productivité
Ce nouveau paquet devra être « plus ciblé » pour que les agriculteurs sentent « la différence en ce qui concerne leurs formalités administratives », a confirmé le commissaire le 16 janvier dernier dans le cadre de la Grüne Woche, à Berlin.
Il est, selon lui, « temps de mettre en œuvre cette simplification
La présidence polonaise a compilé quelques pistes dans un document sur la « révision nécessaire de la procédure de déclaration de la performance, de l’architecture verte ainsi que sur des simplifications supplémentaires ». Varsovie reprend notamment une demande déjà exprimée il y a quelques mois de simplifier la procédure d’apurement des comptes, notamment en révisant (voire éliminant) l’approche fondée sur les montants unitaires afin de permettre des écarts par rapport aux engagements prévus pour les interventions dans leurs plans stratégiques.
La Pologne suggère également d’accorder une plus grande flexibilité dans la mise en œuvre des bonnes conditions agricoles et environnementales (Bcae) notamment la gestion des tourbières (Bcae2), de simplifier les exigences environnementales dans les programmes opérationnels pour le secteur des fruits et légumes ou encore de prévoir une procédure de modification plus rapide et plus souple des plans stratégiques.
Simplifier aussi la législation sur le bio
L’Allemagne, soutenue par une quinzaine de délégations (Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, Tchéquie, Danemark, Estonie, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie), a aussi préparé une déclaration appelant à lancer des initiatives pour simplifier la législation sur l’agriculture biologique et réduire la charge administrative. « La complexité du règlement biologique de l’UE, qui exige une documentation approfondie et des périodes d’adaptation souvent courtes aux nouvelles règles, découragent de nombreuses personnes de passer au bio », alertent les signataires.
Lors de la réunion du Comité spécial agriculture (CSA) du 20 janvier dernier, certains États membres ont aussi demandé une révision plus profonde de la législation de base de la Pac au cours de la période de programmation actuelle.
Mais la commission a mis en garde contre une réouverture précipitée de celle-ci, alors qu’elle se met encore progressivement en place. Et elle a insisté, comme Christophe Hansen avant elle, sur la nécessité de concentrer les efforts de simplification sur les agriculteurs (plutôt que sur les administrations nationales) et de maintenir les ambitions environnementales.
Rendre confiance aux jeunes agriculteurs
Les propositions sur la réforme de la prochaine Pac ne viendront que dans un second temps – probablement après l’été. Mais le commissaire à l’Agriculture y a déjà réfléchi.
Et d’ajouter :
Mais le secteur a un besoin d’investissement pour être à la fois compétitif et durable. La Banque européenne d’investissement a identifié un manque d’investissement dans l’agriculture de 62 milliards €, a-t-il rappelé. Mais la première étape de cet ambitieux plan sera la simplification.
Vers un choc « massif »
Stéphane Séjourné, le vice-président de la commission européenne chargé de la stratégie industrielle, a annoncé une « suppression du reporting » sur le climat dans le cadre du règlement dit « omnibus » qui sera présenté le 26 février.
Il promet « un choc de simplification qui sera massif » en gardant « les objectifs climat mais en changeant le parcours pour les entreprises ». Ce texte ne concernera pas directement l’agriculture. Le projet, que prépare Stéphane Séjourné, pourrait toutefois toucher indirectement l’agriculture, en particulier les coopératives.
Depuis cette année, la mise en œuvre de la directive CSRD (Corporate sustainability reporting directive) impose à environ 150 d’entre elles (celles répondant à au mois deux de ces trois critères : plus de 250 salariés, 25 millions € de bilan ou 50 millions € de chiffre d’affaires) des déclarations de performances extra-financières sur, entre autres, la durabilité et l’impact climatique.