Donald Trump lance ses mesures miroirs tarifaires
À l’occasion de son « Libération Day », le président américain Donald Trump a déclenché une guerre commerciale mondiale en imposant des droits de douane réciproques sur les importations de tous les pays. Pierre angulaire de sa politique commerciale, cette mesure doit permettre de combler les déséquilibres commerciaux, notamment en matière agricole. De son côté, l’UE a immédiatement réagi, se montrant ouverte au dialogue tout en ayant le doigt sur la gâchette de possibles rétorsions.


« L’accès au marché américain est un privilège, pas un droit.
Une « peine » appliquée en deux temps
À l’occasion de son « Libération Day », le locataire de la Maison Blanche a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, sorte de mesure miroir tarifaire qui est appliquée en deux temps. Le 5 avril, l’administration américaine a imposé un droit de douane général de 10 % pour les importations en provenance de tous les pays.
Puis, le 9 avril, ont été appliqués des droits de douane plus élevés et réciproques pour les pays avec lesquels les États-Unis accusent les plus importants déficits commerciaux. Les produits chinois seront ainsi taxés à hauteur de 34 % alors que ceux en provenance de l’UE le seront à un niveau de 20 %. Les produits des cinq grands secteurs, identifiés comme le « Big 5 » par Washington ne sont pas concernés. Le bois de construction, le cuivre, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques sont exclus du champ d’application des droits de douane réciproques alors que l’acier, l’aluminium et les automobiles sont visés par d’autres taxes de 25 %.
Combler les déficits
Le président américain justifie la mise en place de cette mesure par la nécessité de combler les déséquilibres commerciaux, notamment en matière agricole évoquant « un déficit record de 49 milliards de dollars » en la matière. « Depuis des générations, les pays profitent des États-Unis en imposant des droits de douane plus élevés », ajoute la Maison Blanche dans un communiqué.
À titre d’exemple, l’exécutif américain met en avant que le fait que « le Brésil (18 %) et l’Indonésie (30 %) imposent des droits de douane plus élevés sur l’éthanol que les États-Unis (2,5 %) ». « Pour le riz en coque, les États-Unis imposent un tarif de 2,7 %, tandis que l’Inde (80 %), la Malaisie (40 %) et la Turquie (31 %) imposent des taux plus élevés » alors que « les pommes entrent aux États-Unis en franchise de droits, mais pas en Turquie (60,3 %) et en Inde (50 %) ».
Au-delà de la rhétorique tarifaire, Trump s’attaque également aux obstacles non tarifaires qu’il considère être destinés à limiter les importations et les exportations et à protéger les industries nationales. « L’action d’aujourd’hui demande simplement aux autres pays de nous traiter comme nous les traitons », estime la Maison Blanche. Et d’ajouter : « C’est la Règle d’or de notre âge d’or ».
La carotte et le bâton