Taxes américaines : le secteur agricole réagit des deux côtés de l’Atlantique
L’annonce de la mise en place par les États-Unis des droits de douane réciproques a suscité des craintes au sein du Copa-Cogeca qui a tiré la sonnette d’alarme et appelé à la « désescalade ».

Il estime que de telles taxes auront « des conséquences économiques importantes pour le secteur agricole » des deux côtés de l’Atlantique. Il souligne notamment les risques de perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, d’inflation et de limitation de l’accès au marché. Le président du Copa estime que « les agriculteurs et les coopératives agricoles européens sont déjà confrontés à des difficultés croissantes, qu’il s’agisse de l’augmentation des coûts de production ou des pressions liées au climat ».
Et d’ajouter : « ces nouveaux droits de douane ne feront qu’accroître l’incertitude et la pression financière qui pèsent sur notre secteur, affectant à la fois les producteurs et les consommateurs ». De son côté, le président de la Cogeca a prévenu que les mesures commerciales de rétorsion ne profiteront ni aux agriculteurs de l’UE ni à ceux des États-Unis.
Les agriculteurs américains divisés
Les annonces tarifaires du président américain ont donné lieu à des réactions contrastées dans le secteur agricole américain. Le vice-président de la National Cattlemen’s Beef Association (éleveurs bovins) soutient cette politique. Reprenant la rhétorique « trumpienne », celui-ci a déclaré : « Pendant trop longtemps, les agriculteurs et les éleveurs américains ont été maltraités par certains partenaires commerciaux dans le monde ». Mais ce n’est pas le cas d’autres organisations.
Le président du Farm Bureau américain, principal syndicat agricole américain, a quant à lui fait remarquer que plus de 20 % du revenu agricole américain provient des exportations. Le Farm Bureau souhaite donc une résolution rapide des désaccords commerciaux « afin d’éviter les tarifs qui placent les agriculteurs et les éleveurs dans la ligne de mire des représailles ».
De son côté, Le président de la NFU (petits agriculteurs), estime que « les décideurs politiques doivent reconnaître que les conséquences de ces décisions vont bien au-delà de l’exploitation agricole : c’est l’ensemble de notre système alimentaire et des communautés qu’il soutient qui est en jeu. »