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SOS Vétérinaires

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La pénurie de vétérinaires fait rage dans le monde rural. Et ce, au détriment des éleveurs, des animaux mais aussi des praticiens, qui voient leur charge de travail atteindre des sommets. Le métier n’est pas aisé lorsqu’il est mené en cabinet, où sont accueillis ceux que l’on appelle parfois les « petits animaux » (chiens, chats…). Mais que dire lorsque l’on dédie sa carrière aux animaux de rente ou encore aux chevaux !

Les vétérinaires ruraux font face à de nombreuses difficultés (horaires, contraintes administratives…) qui, si elles effrayent certains jeunes diplômés, sont fort heureusement remisées aux oubliettes tant la passion de leur métier et de la santé animale les anime. Cependant, cela ne peut tout justifier. L’été dernier, l’Union professionnelle vétérinaire tirait la sonnette d’alarme par rapport au mal-être qui traverse toute une profession. Aux éléments évoqués ci-dessus s’ajoutaient l’« astreinte animale » pesant sur les esprits, à savoir la charge mentale liée au fait que la vie des animaux dépend des praticiens, et les risques élevés de burn-out.

Certaines initiatives sont néanmoins prises afin de venir en aide aux vétérinaires. Entre 2017 et 2019, plusieurs projets ont vu le jour en Wallonie en vue d’accompagner celles et ceux qui souhaitaient constituer des associations de praticiens ruraux. Plus récemment, en mars dernier, la création d’un Observatoire des vétérinaires a été annoncée, afin que la Région wallonne dispose d’un outil permettant de connaître la disponibilité des vétérinaires, leur capacité à répondre à des urgences et la couverture géographique de leurs services. Ladite structure a également pour ambition de s’intéresser au bien-être des vétérinaires eux-mêmes.

Enfin, la Province de Luxembourg monte elle aussi au créneau. Elle vient de débloquer un budget de 145.000 €, dans le but de mettre sur pied cinq actions concrètes (formations, immersion sur le terrain…) destinées à lutter contre la pénurie de praticiens.

La prise de conscience semble donc bien réelle et, pourrait-on se réjouir, se traduit en actions de terrain élaborées en concertation avec les vétérinaires et leurs représentants. On ne peut que le saluer, tant les professionnels de la santé animale jouent un rôle crucial dans le fonctionnement d’une ferme. Prévention, vaccination, administration de médicaments, césarienne, hygiène, alimentation… sont autant de domaines dans lequel les vétérinaires sont en mesure d’accompagner les éleveurs. Leur expertise contribue à la bonne santé et au bien-être des animaux, d’une part, et la rentabilité des exploitations agricoles, d’autre part. Enfin, ces praticiens sont les garants de notre sécurité alimentaire, à tous et toutes.

Leur rôle prépondérant mérite d’être rappelé encore et encore, de même que l’ampleur de leur travail, au quotidien. Les éleveurs ne peuvent que soutenir les initiatives prises pour venir en aide à ceux qui, visite après visite, deviennent leurs partenaires. Celle-ci demeurent cependant trop peu nombreuses que pour apporter une solution durable aux problèmes que rencontre la profession. La mise en place des gouvernements, tant wallon que fédéral, débouchera sur l’installation de nouveaux ministres de l’Agriculture et du Bien-être animal. À eux désormais de se saisir de ce sujet et d’élaborer, de concert, un panel de solutions répondant aux attentes et besoins des hommes et femmes qui soignent nos animaux de rente avec un dévouement sans pareil.

J érémy Vandegoor

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