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Le secteur agricole attend la commission au tournant

Les eurodéputés ont décidé, en juillet, de renouveler leur confiance à la présidente sortante de la commission à une majorité plus importante que celle réunie en 2019 alors que tous les observateurs lui prédisaient une élection difficile. Critiquée pour la mise en œuvre du Pacte Vert et réélue grâce au soutien des écologistes, l’Allemande va devoir plus que jamais composer avec des forces contraires au sein de l’hémicycle européen.

Temps de lecture : 4 min

Elle aura dû faire face à d’importantes défections dans les partis qui forment la coalition centriste, à savoir les sociaux-démocrates et les libéraux de Renew ainsi que le PPE dont de nombreux membres ont critiqué son intransigeance sur le Pacte Vert.

Les eurodéputés francophones en ordre dispersé

Qu’en a-t-il été des votes des eurodéputés belges francophones ?

Les représentants du MRque sont Sophie Wilmès, Olivier Chastel et Benoit Cassart (aile libérale de Renew Europe) ont voté pour la candidate qui a notamment fait de la prospérité et la compétitivité ses priorités. Une orientation qui conforte les réformateurs.

Également chez Renew Europe, mais à l’aile centriste, Yvan Verougstraete a lui aussi voté en faveur de la présidente sortante, contrairement aux socialistes. Elio Di Rupo et Estelle Ceulemans qui se sont tous deux abstenus.

Ils ont l’intention de vérifier en septembre, lors du vote sur le projet global de la commission, si des réponses ont été apportées à des questions auxquelles la candidate n’a, à leurs yeux, pas répondu. Leurs inquiétudes portent sur la politique de cohésion (subventions aux régions), l’ambition en matière de réindustrialisation, mais aussi sur les engagements, jugés faibles et flous, en matière sociale.

Plus à gauche, le représentant du PTB, Marc Botenga, a voté contre Ursula von der Leyen, comme l’ensemble de son groupe.

L’écologiste Saskia Bricmont, qui insiste depuis toujours sur la nécessité d’une transition écologique qui bénéficie à tous et toutes et réclame, en matière de libre-échange, la fin de la concurrence déloyale et de l’importation de produits du bout du monde, s’est quant à elle distinguée de la majorité de son groupe politique en ne soutenant pas la candidate allemande.

Les écologistes remis en selle

Et pourtant, la présidente sortante doit bien son élection aux écologistes qui l’ont massivement soutenue, avec 45 élus en faveur de sa reconduction dans un groupe qui en compte 53.

Cette quarantaine de voix, émanant d’une famille politique défaite aux élections européenne, a fait la différence. Mais surtout, elle replace les Verts au centre du jeu dans un hémicycle en grande partie défavorable aux législations sur le climat telles qu’elles ont été calibrées sous le précédent mandat.

Ursula von der Leyen sait qu’elle devra aussi tenir compte d’un secteur agricole qui a été en ébullition durant de longues semaines en début d’année. Dans son discours présentant ses orientations politiques pour les cinq prochaines années, elle a d’ailleurs bien pris soins d’insister sur la notion de compétitivité dans le secteur agricole. « L’agriculture se trouve au cœur de notre mode de vie européen et doit le rester », a-t-elle assuré.

Elle s’est par ailleurs engagée à présenter une vision pour l’agriculture et l’alimentation dans les 100 premiers jours de son mandat sur la base des résultats du dialogue stratégique lancé en début d’année. Cette vision devra définir les moyens d’assurer à la fois la compétitivité et la durabilité du secteur.

100 jours pour convaincre les agriculteurs ?

Parmi les premières mesures mentionnées, elle souhaite que les agriculteurs puissent bénéficier d’un revenu « équitable et suffisant » et qu’ils ne soient pas contraints de vendre « systématiquement » leurs produits en dessous du coût de production.

Ainsi, conformément aux initiatives en cours d’élaboration, Ursula von der Leyen a rappelé l’engagement envers une amélioration de la position des agriculteurs au sein de la chaîne de valeur agroalimentaire, en « corrigeant les déséquilibres existant » et en « protégeant davantage contre les pratiques commerciales déloyales ».

Au-delà de ces aspects, les orientations politiques mentionnent l’importance de la simplification, autre thème majeur abordé dans son discours (en plus de la compétitivité). «  Nous devons permettre aux agriculteurs de travailler leurs terres sans bureaucratie excessive  », a-t-elle indiqué.

Concernant le volet environnement et climat, elle affirme que « quiconque gère la nature et la biodiversité de manière durable et contribue à équilibrer le budget carbone doit être correctement récompensé », se voulant davantage dans l’incitation que dans la répression.

Ursula bis pour le Pacte Vert

Pour faire face aux conséquences du changement climatique sur les agriculteurs, elle propose un plan pour l’agriculture répondant au besoin d’adaptation au changement climatique et, en parallèle, une stratégie pour la gestion durable de l’eau. Et d’ajouter : « Non seulement notre sécurité alimentaire en dépend, mais aussi notre compétitivité globale.  »

Quant au Pacte Vert, elle souhaite maintenir le cap sur les objectifs fixés pour 2030 et 2050 mais l’action de l’Exécutif devrait davantage se tourner sur le secteur industriel, avec la présentation d’un « Clean Industrial Deal » , toujours dans les 100 premiers jours de son nouveau mandat.

Marie-France Vienne

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