Le vaccin, une arme de protection massive

Depuis notre plus jeune âge, nous entendons parler de la vaccination. Rougeole, rubéole, oreillon, polio… ne sont que quelques-unes des pathologies dont ils nous protègent. S’y ajoutent encore le tétanos, qui se rappelle à nous tous les dix ans, la grippe ou, plus récemment, le covid-19.
En agriculture, il est aussi fréquemment question de vaccination. Avec plus ou moins de réussite et, surtout, de disponibilité selon les pathologies rencontrées… Il faut dire que la mise sur le marché d’un nouveau médicament est au moins tout aussi complexe que les recherches visant son développement et sa production à grande échelle. Et si la procédure est si ardue, c’est que les autorités doivent s’assurer que les molécules commercialisées sont à la fois efficaces et exemptes d’effets secondaires.
Récemment, l’industrie pharmaceutique s’est intéressée à plusieurs maladies. Ainsi, un vaccin a vu le jour contre la grippe aviaire hautement pathogène et est déjà autorisé en France. Entre octobre 2023 et août 2024, près de 48 millions de canards ont fait l’objet d’une vaccination. Sans que cela ne dispense les éleveurs de respecter les mesures de prévention en vigueur, malheureusement… Quant à une éventuelle disponibilité de ce vaccin en Belgique, rien ne filtre…
La fièvre catarrhale ovine constitue un autre défi, tant pour l’industrie pharmaceutique que pour les agriculteurs. D’une part, car le vaccin contre le sérotype 8, qui a fait l’objet d’un programme de vaccination obligatoire entre 2008 et 2010, ne protège pas contre le sérotype 3 actuellement rencontré. D’autre part, car des craintes quant à la disponibilité des médicaments ont envahi les fermes. Les trois vaccins, autorisés rapidement par les autorités compétentes belges, ont néanmoins été utilisés dans de nombreux élevages. Avec une immunité acquise au bout de 21 jours, ils rappellent également que la vaccination, si elle constitue une protection efficace, doit être mise en œuvre au plus vite, sans laisser place à la tergiversation, afin d’en tirer un maximum de bénéfices.
Les vaccins constituent un des piliers de la protection sanitaire. Et l’Union professionnelle vétérinaire de le rappeler, face à la propagation de la maladie hémorragique épizootique (MHE) en France, dont le virus est, comme pour la FCO, transmis par des moucherons du genre culicoïdes. Si un vaccin existe, et est disponible depuis peu dans l’Hexagone, celui-ci n’est pas autorisé en Belgique. Les professionnels de la santé animale, redoutant que l’épidémie se propage au-delà des frontières, demandent ardemment au gouvernement fédéral d’autoriser temporairement son utilisation afin « de garantir la protection des troupeaux dès que possible ». Face à une situation sanitaire déjà compliquée pour bon nombre d’éleveurs, il semble inutile d’attendre… Au risque de voir le médicament être disponible après l’installation du virus sur le territoire belge.
Dans l’arsenal des moyens de protection disponibles, le vaccin, malgré ses possibles imperfections, est une arme que les agriculteurs se doivent de considérer face aux menaces sanitaires compromettant la pérennité de leurs activités. De même, nos autorités ne peuvent l’ignorer et doivent se donner les moyens de répondre aux attentes des éleveurs et de leurs vétérinaires, en première ligne pour évaluer, alerter et, si on leur en donne les moyens, soigner.