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Teneurs en humidité du maïs grain: surveiller les parcelles destinées à être conservées en ensilage

La Cellule vulgarisation du Centre pilote maïs livre ses premières observations sur l’évolution des teneurs en humidité du grain à ensiler et à sécher.

Temps de lecture : 5 min

Afin de livrer des données représentatives du terrain, le réseau d’avertissement associant le Carah, le Cpl-Vegemar et le Cipf assure le suivi d’une vingtaine de parcelles réparties dans les régions sablo-limoneuses et limoneuses.

Maïs grain humide ensilé : surveiller l’apparition du point noir

L’humidité de récolte pour une conservation du grain en ensilage se situe entre 32 et 36 %. Une humidité suffisamment élevée permet un tassement plus facile et est favorable au développement des fermentations lactiques. La mouture doit se faire impérativement au fur et à mesure de la récolte afin de réduire le plus possible le contact de l’air pour le maïs en tas.

Cette campagne a été marquée par des dates de semis très étalées et un contexte climatique frais et humide. Au 18 octobre, les teneurs en humidité pour les variétés (demi-précoces) habituellement utilisées en grain humide s’étalent entre 35 et 38 % pour des semis réalisés entre le 8 et le 12 mai. Les quelques rares parcelles semées plus tôt ont donc atteint le stade optimal pour une récolte sous cette forme.

Pour ces dernières, avant d’envisager une récolte, il est vivement conseillé d’envisager une visite afin d’évaluer l’état de maturité de celles-ci.

Lorsque le point noir apparaît à la pointe du grain, celui-ci se trouve aux environs de 36 % d’humidité. À ce moment, c’est la fin des migrations des sucres solubles vers l’épi. Ce point noir est la cicatrice laissée par la rupture des vaisseaux d’alimentation du grain. Lorsque celui-ci est atteint, le rendement du grain n’évolue plus. Mieux vaut alors récolter pour favoriser la meilleure conservation possible.

Concernant les variétés implantées lors de la seconde grosse vague de semis (du 25 mai au 9 juin), les teneurs en humidité sont encore supérieures à 38 %.

En maïs grain à sécher

La rentabilité de la culture du maïs grain à sécher étant entre autres liée au coût du séchage, il est important de limiter au maximum celui-ci.

Après des mois de mars et d’avril très humides, la principale vague de semis des maïs destinés au séchage s’est opérée entre le 8 et le 12 mai. Malgré des températures assez fraîches, mais grâce aux pluies régulières qui ont suivi les emblavements, les levées ont été assez régulières. Par la suite, il aura fallu attendre mi-juin pour que les températures s’élèvent et que la croissance s’accélère. Les floraisons se sont déroulées entre le 20 juillet et le 1er août pour ces semis et, bien souvent, sous des bonnes conditions. Par la suite, le remplissage des épis a été favorisé par les pluies du mois d’août.

Globalement, les épis sont bien remplis et les rendements devraient être satisfaisants sur les parcelles où les levées ont été régulières. Actuellement, les parcelles sont encore saines, la fusariose des tiges est peu présente.

En cas de fusariose, récolter au plus vite

Les parcelles implantées avant le 12 mai avec des variétés précoces atteignent des teneurs en humidité comprises entre 34 et 38 % lorsque les plantes sont parfaitement saines. Pour certaines variétés, la fusariose a fait son apparition, ce qui a entraîné un arrêt précoce de la végétation et une dessication plus rapide des grains. Parmi les sites prélèvements, le Centre pilote maïs dénombre cinq lieux où les teneurs en humidité des grains atteignent des valeurs comprises entre 26 et 29 % en présence de plantes fusariées. Pour ces champs, il est bien évidemment important de récolter le plus rapidement possible car ces plantes affaiblies au bas de la tige risquent de verser et donc de compliquer les travaux.

Pour les semis réalisés entre le 25 mai et le 5 juin avec des variétés précoces, il est illusoire d’espérer pouvoir les récolter en maïs grain à sécher sous 36 à 38 %. En effet, pour atteindre une teneur en humidité du grain à 35 %, un maïs précoce doit pouvoir accumuler environ 1.630 degrés jour depuis les semis. Pour les semis du 10 mai cette somme est atteinte en 2024. Par contre, pour les semis effectués entre le 25 mai et le 5 juin, il manque entre 143 et 233 degrés jours pour atteindre ce même niveau de maturité.

En sachant, qu’il faut environ 22 degrés jour pour perdre 1 % d’humidité entre 40 % et 30 %, cela représente donc un retard de maturité de 6,5 à 10,5 points d’humidité par rapport à un semis du 10 mai. Pour ces semis de fin de mai ou début juin, une récolte en épis broyés peut être une bonne solution pour valoriser ces épis souvent bien développés mais trop peu matures pour une récolte en grain sec (frais de séchage) voire grain humide parfois (difficulté d’égrainage).

Quelle évolution attendre ?

Sur base des données météorologiques relevées au cours des dix dernières années, entre le 20 octobre et le 30 novembre, nous pouvons espérer une offre climatique moyenne de 134 degrés jours, soit de quoi pouvoir réduire les teneurs en humidité de 6 points.

Pour les parcelles de maïs destinées au séchage, il est donc bien évident qu’il est nécessaire d’attendre afin de réduire au maximum les frais de séchage.

Pour la détermination des teneurs en humidité, des prélèvements de grain sont effectués sur 3 x 5 épis consécutifs par variété et par champ. Dans la plupart des champs suivis, une variété destinée au séchage et une autre destinée au grain humide sont présentes. Les résultats des premiers prélèvements effectués dans une vingtaine de champs sont repris dans le tableau ci-joint.

D’après le Centre pilote maïs,

le 22 octobre

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