Accueil Editos

À chacun son Everest

Sans surprise aucune, mon élément est plutôt la terre (et le feu ajouteront certains). Je ne m’intéresse à l’eau qu’au fond d’un verre ou d’un pluviomètre (un peu trop souvent à mon goût d’ailleurs ces derniers mois) et je n’ai jamais eu l’âme d’un poisson.

Temps de lecture : 3 min

Pourtant, dernièrement, une jeune skippeuse a attiré mon attention sur le Vendée Globe, une course à la voile autour du monde qui a débuté le 10 novembre. Son principe: parcourir en solitaire environ 45.000 km au départ des Sables-d’Olonne, en Vendée, pour y revenir, sans escale ni assistance. Une quarantaine de skippers se sont engagés dans ce périple planétaire surnommé l’Everest des mers dont six femmes. Parmi celles-ci, une Française de 23 ans prénommée Violette Dorange. Au 36e jour de la compétition, la jeune dame occupe la 25e  position et a déjà parcouru 18.696 km.

Pourquoi a-t-elle éveillé mon intérêt pour un sport qui m’est totalement étranger ? Parce qu’en tant que plus jeune navigatrice de l’histoire du Vendée Globe, elle insuffle un vent de fraîcheur et de modernité à la discipline, à tel point qu’elle touche les non initiés. Dans un sport qui est sans doute l’apanage des vieux loups de mers, elle a su se démarquer par son authenticité et ses convictions et a braqué avec intelligence les projecteurs sur un domaine qui, comme le nôtre, mérite l’intérêt au vu des messages qu’il véhicule. En effet, outre la prouesse sportive personnelle, la skippeuse entend également soutenir la fondation «Apprentis à Auteuil» dont l’objectif est de donner espoir aux jeunes qui cherchent à construire leur avenir. Tout est dit, ou presque.

Un parallélisme avec notre agriculture ne serait pas si fortuit que ça. Il n’est pas toujours bien perçu d’être novateur et ambitieux dans notre monde. Pourtant, nous avons besoin de jeunes qui croient en leurs rêves, mettent tout en œuvre pour y arriver sans se soucier des critiques et des conventions telle l’héroïne du conte de Noël proposé en page 25.

J’admire les personnalités qui trouvent la force de s’opposer aux rageux, de bousculer les codes et s’accrocher à leur projet dans le respect de tous, avec pour seul risque finalement d’y arriver. Même si cela demande souvent d’énormes investissements personnels et économiques et que cela suscite doutes et inquiétudes, ils ne souhaitent souvent que proposer quelque chose de mieux. J’applaudis aussi à deux mains ceux qui prennent la peine de les soutenir et d’y croire avec eux. Merci à eux d’oser et, en cette veille de Noël, quelles que soient vos aspirations, toute la rédaction de Le Sillon Belge vous le souhaite aussi.

Joyeuses fêtes de fin d’année à tous !

Delphine Jaunard

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles