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Sur ou sous-estimer la menace?

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Au sein de notre rédaction, pas une semaine ne se passe sans que l’on reçoive des dépêches, ces textes plus ou moins détaillés, concernant la propagation du virus de la grippe aviaire. Face à cette pléthore d’informations provenant du monde entier, difficile de faire le tri… Que faire ? Partager toutes ces données directement sur notre site internet, de manière brute, sans aucune contextualisation, au risque de participer à une panique générale ? Ou bien passer sous silence certains de ces textes et, dès lors, ne pas suffisamment s’inscrire dans une démarche de prévention ?

En novembre, Le Soir partageait les propos de l’infectiologue Yves Van Laethem. Ce professeur, devenu une figure médiatique bien connue depuis la crise sanitaire, estimait alors que le virus H5N1 pourrait être pire que le Covid-19, un « petit joueur » par rapport à lui. De quoi en faire trembler plus d’un…

Toutes les semaines, c’est donc la même rengaine : les nouvelles affluent sur le sujet. Ainsi, en décembre, un premier cas grave de grippe aviaire chez l’homme a été détecté aux États-Unis. Un patient âgé, souffrant d’autres pathologies, n’y a pas survécu. Début janvier, c’est un Cambodgien de 28 ans qui succombe après avoir consommé du poulet contaminé. Le même mois, un Anglais tombe malade. Lui s’en est sorti. Le point commun de ces patients ? Avoir été exposés à des animaux à risque. Puisqu’heureusement, comme l’a justement rappelé l’agence UKHSA (United Kingdom Health Security Agency), aucune transmission d’humain à humain du virus n’a, jusqu’à présent, été démontrée. Néanmoins, le risque est que la grippe aviaire, couplée à une grippe saisonnière, puisse muter en une forme contagieuse entre individus.

Autant dire que la menace d’une nouvelle pandémie est bel et bien présente, et surtout croissante. D’autant plus que ce virus a déjà réussi à s’adapter aux mammifères. Rappelons que, depuis le printemps 2024, ce sont les États-Unis qui en paient les frais, puisque les éleveurs laitiers doivent se battre contre la maladie. « Les analyses génétiques des virus isolés montrent clairement qu’ils sont tous issus d’une même transmission à partir d’un oiseau. La présence de cette épidémie dans plusieurs élevages et plusieurs États est due à des transferts de vaches entre ces élevages », indique le gouvernement français.

Une propagation d’autant plus inquiétante dans le contexte de la nouvelle présidence américaine. En effet, Donald Trump a signé un décret visant à retirer son pays de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un retrait qui rendrait plus compliqué l’échange d’informations nécessaire au bon suivi de la pandémie…

Et tandis que cinq ans plus tard, les mauvais souvenirs sont encore vifs dans nos mémoires, comment appréhender le scénario d’une éventuelle crise ? Doit-on d’ores et déjà craindre un « nouveau Covid » ? Ce risque déjà bien réel aux États-Unis pourrait-il s’abattre sur le Vieux Continent ? Ou bien s’agit-il plutôt d’un emballement médiatique qui retombera comme un soufflé lorsqu’une autre maladie fera les gros titres ? Espérons qu’il s’agisse de la dernière option…

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