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Suivi des maladies en froment: vérifier les variétés sensibles

Les froments du réseau d’observation se situent principalement au stade 1er nœud (BBCH 31, 16 parcelles sur 26). Certaines sont encore au stade épi 1 cm (BBCH 30) et d’autres, vont très prochainement atteindre le stade deuxième nœud (BBCH 32).

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La disparité des stades s’explique principalement par l’étendue des dates de semis mais aussi par les différences de climats entre régions et par les niveaux de précocité des variétés.

Faible pression de rouille jaune

Le Cepicop a observé que quelques pustules de rouille jaune : les pressions observées sont très faibles et aucun foyer actif n’a pour l’instant été notifié. Si vous avez emblavé une variété qui est très sensible à cette maladie, pensez à vérifier si des pustules sont présentes. Afin d’éviter des traitements fongicides injustifiés et inefficaces, soyez néanmoins attentifs à bien distinguer les symptômes de rouille jaune, d’autres taches et altérations physiologiques.

Il vous est donc conseillé de surveiller vos parcelles et d’envisager un traitement fongicide uniquement si vous observez, au stade 1er nœud ou après, des foyers de rouille jaune actifs. La pression observée actuellement dans les parcelles du réseau ne justifie pas de traitement fongicide pour lutter contre cette maladie.

La septoriose se généralise

La septoriose est présente dans toutes les parcelles du réseau à des niveaux d’infection divers mais beaucoup plus faible que l’an dernier, avec un maximum de 3 % de surface touchée sur F4.

Des symptômes sont observés sur les F4 définitives à Ath, Lens et Sommière sur des variétés comme Celebrity ou Positiv qui sont plus sensibles à cette maladie. Pour le reste du réseau, les symptômes atteignent au maximum les F5 définitives.

Visiter les parcelles la semaine prochaine est conseillé afin d’évaluer la pression à la vue d’une possible intervention lorsque le stade clé (2e nœud) sera atteint, surtout en présence de variétés plus sensibles (lire notre édition du 10 avril).

La pression en septoriose étant relativement faible, tout indique qu’un premier traitement fongicide ne sera nécessaire que pour les variétés sensibles à la septoriose lorsque celles-ci auront atteint le stade clé du 2e nœud.

Lorsque votre culture aura atteint le stade 2e nœud et si l’un des seuils indiqués ci-dessous est dépassé, une première application de fongicide (T1) peut être envisagée. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’attendre le stade dernière feuille étalée (BBCH 39) pour réaliser une protection complète des froments.

Seuil indicatif de risque septoriose au stade « 2e  nœud », selon les Bulletins de Santé du Végétal  :

– pour les variétés sensibles (cote < 6.5) : traitement si minimum 20 % des F-2 déployées du moment sont touchées,

– pour les variétés peu sensibles : traitement si minimum 50 % des F-2 déployées du moment sont touchées.

Arrivée de la rouille brune

Des pustules de rouille brune sont déjà observables dans une partie des parcelles du réseau. La sévérité observée est cependant très faible (quelques pustules observées) mais il conviendra de suivre son évolution dans les parcelles emblavées avec des variétés sensibles et vérifier si un premier passage fongicide est nécessaire.

Si un traitement est envisagé contre la septoriose et/ou la rouille jaune, il permettra de juguler aussi l’infection en rouille brune (si celle-ci est présente).

Le choix du traitement fongicide

Afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes, il est conseillé d’alterner les triazoles utilisés entre les applications et de n’appliquer les strobilurine, QiI (fenpicoxamid) et SDHI qu’une seule fois par saison.

Tenant compte de ces règles et seuils, il est maintenant possible de déterminer si votre culture a besoin ou non d’un premier traitement (T1). Celui-ci devra reposer sur une solution à base de triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole) et/ou d’un QiI (fenpicoxamid).

Si par la suite, vous souhaitez protéger vos épis contre la fusariose, il est conseillé de garder les produits à base de prothioconazolepour plus tard et de se diriger vers d’autres produits, ne contenant pas cette substance active.

L’ajout d’une strobilurine est possible si vous observez également une forte pression en rouille jaune ou brune et si votre culture est bien au stade 2e  nœud. Enfin, l’ajout d’un produit multisites, à base de folpet ou de soufre (liquide de préférence) est fortement recommandé.

Veillez à garder les produits à base de SDHI pour une application à la dernière feuille ou à l’épiaison afin de profiter pleinement de leur forte efficacité et de leur longue rémanence.

A. Nysten,

Groupe « maladies »

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