Les stratégies de protection à adapter selon la sensibilité variétale
La septoriose et la rouille brune sont les maladies les plus régulièrement dommageables. De façon moins systématique, la rouille jaune peut occasionner d’importants dégâts par extension de foyers comme observé régulièrement depuis 2014. Ces trois maladies sont prises en compte dans la création des nouvelles variétés de froment dont certaines s’avèrent résistantes.

Vis-à-vis de la septoriose, aucune variété n’est totalement résistante, mais le niveau de sensibilité varie fortement de l’une à l’autre. Certaines sont particulièrement sensibles à la rouille brune tandis que d’autres sont totalement résistantes.
En ce qui concerne la rouille jaune, la résistance variétale peut aussi jouer son rôle de protection de la culture. Toutefois, certaines races contournent cette résistance et provoquent des dégâts importants, ce qui confère à cette maladie un caractère imprévisible.
La synthèse des essais variétaux (Cpl Végémar, Carah, Cepicop, Cra-w) présentée dans l’édition du Livre Blanc de septembre 2024 reprend le potentiel de rendement de chaque variété, évalué après une protection complète contre les maladies, et les niveaux de sensibilité aux maladies, évalués sur les parcelles non traitées. Dans quelques essais variétaux du réseau d’essais, les pertes de rendement causées par le développement des maladies sont également mesurées. Ces pertes de rendement globalisent l’impact des maladies sans les différencier.
La septoriose est la maladie pouvant induire les pertes les plus élevées. Elle peut apparaître tôt en saison et affaiblir fortement les variétés les plus sensibles. La rouille jaune, lorsqu’elle est présente, peut également induire de sérieuses pertes sur les variétés sensibles. La rouille brune, par son développement souvent plus tardif, a généralement un impact moindre sur le rendement.
Le tableau 1 reprend le comportement des variétés face à la septoriose, la rouille brune, la rouille jaune et les fusarioses de l’épi ainsi que les pertes de rendement en absence de protection fongicide par rapport à une protection complète.
Dans le cadre des avis du Cepicop, qui font état de la pression des maladies, ce tableau constitue une aide quant à la stratégie de protection à adopter. En outre, les pertes de rendement constituent un bon indicateur de risques qui peut aider l’agriculteur dans le choix de son niveau de protection. Toutefois, pour les variétés testées depuis 2 ans, la résistance à certaines maladies reste à confirmer, en particulier dans le cas où une grande sensibilité à une maladie a été mise en évidence.
février 2025