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En escourgeon : traiter et fertiliser au stade dernière feuille étalée

Le stade de la dernière feuille déployée est bientôt atteint en escourgeon. Un traitement fongicide, la dernière fraction azotée et un régulateur de croissance peuvent donc être envisagés dans les jours qui viennent.

Temps de lecture : 4 min

Les escourgeons ont atteint le stade de la dernière feuille pointante (BBCH 37) ou déployée (BBCH 39) dans les parcelles du réseau d’observation du Cepicop. Sur le terrain, les premières barbes et épis commencent à apparaître dans les champs les plus précoces.

Une pression peu inquiétante

Des pustules de rouille naine sont visibles sur les dernières feuilles (F3 et F4 définitives) dans toutes les parcelles. Toutefois, la pression varie selon les sites et la sensibilité des variétés, mais elle reste globalement très faible cette année (maximum 3 % de surface touchée de la feuille en question).

L’oïdium est également présent dans les parcelles (et plus particulièrement visible cette année), mais il n’affecte pas les feuilles au-delà des F3 ou F4 définitives. L’helminthosporiose et la rhynchosporiose restent discrètes cette année.

Traiter prochainement

Le traitement « dernière feuille déployée » peut être envisagé dans les prochains jours en vérifiant bien que toutes vos feuilles sont bien déployées.

Il consiste en l’application de plusieurs molécules issues de familles chimiques différentes (mélange de produits commerciaux ou de molécules co-formulées dans un unique produit) :

– Un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole ou metconazole), pour contenir la rouille naine (et la rhynchosporiose).

– Un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad ou benzovindiflupyr), recommandé pour sa rémanence d’action, renforçant la protection sur la durée.

– Une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine), utile en complément pour renforcer la lutte contre la rouille naine et l’helminthosporiose.

Nos essais ont également montré l’intérêt d’intégrer des substances à mode d’action multisites, telles que le soufre ou le folpet, notamment dans la gestion de la ramulariose.

Le cas particulier de l’oïdium

Enfin, en cas de forte pression d’oïdium sur votre parcelle, privilégiez l’usage de molécules spécifiques telles que le cyflufenamide, metrafenone, spiroxamineou pyriofenone, reconnues pour leur efficacité ciblée sur cet agent.

Les produits agréés sont disponibles sur Phytoweb (ou dans les pages jaunes du Livre Blanc Céréales ou reprises sur le site du Cepicop).

La dernière fraction à planifier

Pour rappel, la dernière fraction de fertilisation azotée pour les escourgeons doit être appliquée au stade dernière feuille étalée (BBCH39), de préférence sous forme solide afin d’éviter les brûlures sur les dernières feuilles. Certaines parcelles atteignent désormais ce stade.

Dans les autres conditions, il faudra encore attendre quelques jours afin que les plantes puissent déployer leur dernière feuille. Dans le cas d’un schéma de fertilisation en trois fractions, le conseil « Livre Blanc » est d’appliquer, en tenant compte des facteurs correctifs pour votre parcelle, 50 kg N/ha pour les variétés lignées et 75 kg N/ha pour les variétés hybrides.

Le régulateur en mélange avec le traitement fongicide

Concernant les régulateurs de croissance en escourgeon, les produits à base d’éthéphon (SL : 480 g/L éthéphon) appliqués au stade dernière feuille étalée à la dose maximale de 1,25 L/ha sont largement suffisants. Le Terpal (SL : 305 g/L chlorure de mépiquat + 155 g/L éthéphon), applicable du stade dernière feuille au stade premières barbes visibles (BBCH 39-49), à une dose maximale de 3 L/ha, constitue une autre possibilité. Si nécessaire, le régulateur peut être mélangé avec le fongicide appliqué à ce stade. Il est important de bien respecter les stades et de ne pas appliquer trop tard le régulateur afin de ne pas impacter le développement des épis.

Pour assurer à la fois une bonne efficacité et une parfaite sélectivité d’un traitement régulateur de croissance, les conditions climatiques doivent être favorables à la croissance de la culture , tant au moment du traitement que dans les jours qui suivent. La température doit se situer entre 12°C et 20°C, et l’hygrométrie de l’air être supérieure à 50-60 %. Il faut éviter de traiter pendant les coups de chaleur. L’efficacité du traitement diminue en condition de déficit hydrique au moment du traitement.

A. Nysten et G. Wain

Cepicop

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