L’institut national français de recherches agronomiques a rendu, le 13 juin, sa contribution à l’initiative internationale « 4 pour 1.000 » d’action en faveur du climat. Ce projet, lancé lors de la COP 21 à Paris en 2015, vise à améliorer le potentiel des sols à l’échelle mondiale en matière de stockage de CO2 pour diminuer l’impact des émissions de gaz à effets de serre sur le réchauffement climatique.
Cette contribution, commandée par l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie et le ministère français de l’Agriculture, avait pour objectif à définir la marge de progression des sols agricoles et forestiers français. À l’aide de modèles informatiques, les chercheurs de l’Inra ont analysé les potentiels de stockage additionnels de ces terrains, selon leur occupation et leur nature. Ils ont enfin réalisé une liste de pratiques agricoles à encourager pour exploiter pleinement ce potentiel.
Éviter la destruction des prairies et forêts
Leur conclusion : les sols français (dans l’horizon 0-30 cm) pourraient stocker 5,8 millions de tonnes de CO2 en plus chaque année. Cela représente 1,9/1.000 de tout le CO2 déjà stocké par les surfaces agricoles et forestières, et 3,3/1.000 si l’on prend en compte seulement les terres agricoles.
Mais le potentiel le plus élevé se trouve dans les grandes cultures : ces terrains pourraient stocker 5,2/1.000 de CO2 en plus tous les ans. Les grandes cultures représentent 86 % des gains potentiels en la matière. « Cela s’explique par le fait qu’on part de très bas », explique Sylvain Pellerin, l’un des deux pilotes scientifiques de l’étude.
Les prairies et les forêts atteignent en effet déjà un haut niveau de stockage de carbone, difficile à améliorer, précise le chercheur. « Pour ces sols, le principal défi est de ne pas détériorer le potentiel. Ce n’est pas gagné, avec l’accélération du retournement des prairies », commente le président de l’Inra.
Développement de l’agroforesterie