Un prix moyen qui augmente
moins vite que les années précédentes
Au 1er semestre 2022, le prix moyen par hectare des terres agricoles a progressé de 0,5 % en Belgique par rapport à la moyenne annuelle de 2021. Au niveau régional, on observe des évolutions divergentes. En Wallonie, le prix moyen a baissé de 1,4 %, alors qu’il a augmenté de 1,5 % en Flandre. C’est ce qui ressort du Baromètre des terres agricoles de la Fédération du Notariat (Fednot).
Suite aux fortes augmentations de ces dernières années, le prix moyen par hectare des terres agricoles a connu en Belgique une légère augmentation au cours des 6 premiers mois de l’année.
Il a augmenté de 0,5 %, sans tenir compte de l’inflation de 7,7 %. Un terrain agricole revient en moyenne à 53.193 €/ha.
« Comme pour d’autres types de biens immobiliers, nous observons une forme de stabilisation qui fait suite à de fortes augmentations. Parmi les facteurs explicatifs, outre la guerre en Ukraine, source d’incertitudes, l’évolution économique au niveau européen et l’augmentation des taux d’intérêt peuvent justifier ce retour au calme. » explique le notaire Renaud Grégoire, porte-parole de Notaire.be.
Baisse en Wallonie et hausse en Flandre
Au cours des 6 premiers mois de l’année, le prix moyen a baissé de 1,4 % en Wallonie pour atteindre 37.011 €/ha.
Situation inverse en Flandre, avec un prix moyen en hausse de 1,5 %, à 63.105 €/ha.
En d’autres termes, au 1er semestre, il fallait débourser en moyenne 26.000 € de moins en Wallonie qu’en Flandre. Cet écart de prix entre les deux régions n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Il était notamment de 20.728 € en 2017.
Il est également intéressant d’effectuer la comparaison avec la moyenne nationale. Il en ressort que les acheteurs ont déboursé en moyenne 16.000 € en moins en Wallonie par rapport à la moyenne nationale. À l’inverse, il fallait débourser en moyenne 10.000 € de plus par hectare en Flandre par rapport à cette moyenne.
+ 23 % en 5 ans
En prenant la période 2017-2022, nous constatons que le prix moyen par hectare d’un terrain agricole a progressé de 23,1 % en Belgique. En termes réels – c’est-à-dire, en tenant compte de l’inflation de 15,6 % – la hausse des prix atteint 7,5 %. Hors inflation, une progression de 23,9 % en Flandre et de 22,5 % en Wallonie est observée.
En Wallonie : Luxembourg, en tête et Liège, en queue de peloton
Au 1er semestre, Liège était la province la moins onéreuse, avec un prix moyen de quasiment 35.000 €/ha (voir figure 1). À l’opposé, le Luxembourg était la province la plus chère, avec un prix moyen de 39.396 €/ha.
Par rapport à 2021, on constate des baisses de prix dans le Brabant wallon (-19,2 %) et à Namur (-2,5 %). En revanche, il y a eu de légères augmentations dans le Hainaut (+1,8 %), à Liège (+1,2 %) et en province de Luxembourg (+1,7 %).
En Flandre : Flandre-Occidentale, en tête et le Limbourg en queue de peloton
Au 1er semestre toujours, les terrains agricoles les plus chers, en moyenne, se situaient dans les provinces de Flandre-Occidentale (77.318 €/ha) et d’Anvers (67.372 €/ha). À noter que la province d’Anvers a connu une baisse de prix de 5,4 %. Celle-ci intervient après une forte hausse en 2021 (+13 %).
À l’inverse, le Limbourg était, au 1er semestre, la province flamande la moins onéreuse. Le prix moyen à l’hectare atteignait 49.176 €, en nette augmentation (+11,8 %).
Nettes variations locales en fonction des spécificités
Le marché des terres agricoles est très spécifique. Il existe en effet des différences de prix marquées au niveau provincial et même au niveau communal. Le prix moyen est une bonne image de la tendance globale, mais il ne dit pas nécessairement tout.
« Il convient de prendre en compte les spécificités des parcelles agricoles. La situation locative des biens constitue un élément déterminant dans le prix pratiqué. À côté des autres facteurs tels que la superficie, la qualité intrinsèque (fertilité) et la localisation des parcelles concernées, les conditions d’occupation seront souvent un point déterminant dans la négociation. Se faire accompagner par un spécialiste se justifie plus que jamais. », explique Renaud Grégoire. En effet, la valeur des terres agricoles est déterminée, entre autres, par l’emplacement, l’environnement, la structure du sol et la qualité des terres.
De plus, il est également important de savoir si le terrain est libre ou loué. Le prix d’un terrain loué dépend des conditions de location. Dans le cadre de ce baromètre, aucune distinction n’est faite et toutes les terres agricoles sont considérées qu’elles soient louées ou non. Selon une analyse publiée par l’Observatoire du foncier agricole wallon dans son rapport 2020, la différence de prix entre une terre agricole louée et non-louée est de 27 %.
Surface des terres en diminution
Au 1er semestre, la surface moyenne d’une terre agricole était de 1,1 ha en Belgique. Ce qui représente une diminution de 1,6 % par rapport à 2021. La Wallonie tire la moyenne nationale vers le haut avec une moyenne de 1,3 ha. Ceci dit, on constate un recul de 8,5 % de cette surface par rapport à 2021. En Flandre, la surface moyenne était de 1 ha, en hausse de 4,2 % par rapport à 2021.
Au niveau provincial, la Flandre-Occidentale se démarque, avec une moyenne de 1,9 ha (voir figure 2). Ce qui place la province en tête de toutes les provinces belges. À l’inverse, le Brabant flamand (0,5 ha) et le Limbourg (0,6 ha) arrivent en bas de classement. En Wallonie, la province du Luxembourg est celle où les terres vendues au 1er semestre étaient les plus petites (1 ha).