Accueil Echo des entreprises

Panorama, une nouveauté agréée en céréales, betteraves et colza

L’entreprise trudonnaire Globachem, spécialisée dans le développement de produits de protection des plantes, vient de dévoiler Panorama. Ce nouveau fongicide, à base de metconazole et prothioconazole, permet notamment de lutter contre le sclérotina en colza, la cercosporiose en betteraves et diverses maladies en céréales.

Temps de lecture : 4 min

Globachem est un acteur relativement jeune dans le paysage agricole. L’entreprise a vu le jour en 2000, à l’initiative de Koen Quaghebeur et Els Paesmans, dont les parents étaient agriculteurs. « Nous avons débuté nos activités à l’échelle locale, avec des ambitions mondiales, tout en conservant une vision 100 % familiale », explique Mme. Paesmans.

En 2012, la société a pris place dans le parc industriel de Brustem (Saint-Trond). Six ans plus tard, une serre dédiée à la recherche et aux essais de nouveaux produits est venue s’ajouter aux installations existantes (bureaux, entrepôt d’une capacité de 14.000 palettes et ligne d’étiquetage automatique). Enfin, une seconde serre est sortie de terre en 2022.

Parallèlement à ces développements en Belgique, l’entreprise a fait l’acquisition d’une unité de recherche et développement à Manchester, en Grande-Bretagne. Celle-ci a été baptisée Globachem Discovery. Des recherches au sujet de nouvelles molécules y sont menées.

L’objectif du phytopharmacien est de développer, faire homologuer et commercialiser à l’échelle internationale une large gamme de produits phytosanitaires existants et innovants. À ce titre, un tiers des 140 employés travaille hors de Belgique. La moitié du personnel est active dans l’innovation.

Les efforts menés se traduisent par une hausse du chiffre d’affaires. Celui-ci a bondi de 3 millions d’euros en 2001 à près de 290 millions d’euros en 2022. L’objectif de la société, auréolée l’an dernier des titres « Exportateur de l’année » et « Entrepreneur limbourgeois de l’année », est de doubler ce chiffre dans les cinq ans à venir.

Trois types de produits

« Notre portefeuille se compose de trois types de produits : les produits matures (déjà connu du marché), les spécialités (nouvelles combinaisons) et les innovations (produits inédits, avec de nouvelles matières actives chimiques ou biologiques) », détaille Koen Quaghebeur. Et d’ajouter : « À l’avenir, nous souhaitons miser sur une combinaison de produits chimiques et biologiques, afin de devenir un partenaire innovant dans le monde de la protection des cultures ».

Les innovations voient le jour grâce à l’équipe R&D. L’entreprise glane également des informations auprès d’universités, d’instituts et de start-ups dans lesquelles elle investit. L’enregistrement des produits est, lui, entièrement réalisé en interne.

Dans ses serres, Globachem mène des essais de lutte contre divers pathogènes et insectes.
Dans ses serres, Globachem mène des essais de lutte contre divers pathogènes et insectes. - JVB

Globachem est un « fabricant sans usine » : les matières actives sont achetées et ensuite combinées avec leurs solvants et adjuvants par un formulateur afin de composer des produits de protection des plantes prêts à l’emploi. Les ventes se font par l’intermédiaire de distributeurs.

Panorama allie metconazole et prothioconazole

Cet été, la firme trudonnaire dévoile Panorama, dont l’agréation sur le territoire belge a été obtenue fin mai pour une application en céréales, betteraves sucrières et fourragères et colza. « Il s’agit d’un fongicide systémique à large spectre, combinant metconazole (90 g/l) et prothioconazole (250 g/l), ce qui est inédit en betteraves. Cela lui confère une bonne efficacité en présence de rouille, cercosporiose, ramulariose et oïdium », détaille Wouter Keppens, product manager Crop Protection.

« En Allemagne, nous avons obtenu une autorisation d’urgence pour Panorama durant deux ans, tant les problèmes de cercosporiose résistante aux fongicides y sont prépondérants. Cela fait donc deux ans que nous avons une expérience pratique avec ce produit », ajoute-t-il. Et de clarifier : « Il s’agit d’un agent préventif et curatif qu’il est préférable de positionner tôt, idéalement fin juillet, à une dose de 0,6 l/ha pour une bonne efficacité ».

En céréales, notre hôte indique qu’il s’agit d’un agent idéal pour lutter contre les maladies foliaires, mais aussi des tiges et épis, comme la fusariose, les rouilles, la septoriose, l’helmintosporiose ou encore la rynchosporiose. Il s’utilise alors à la dose de 0,5 l/ha. « Panorama peut être appliqué à la fois tôt, lors du deuxième traitement (T2) en combinaison avec une SDHI, ou encore plus tardivement contre la fusariose. » Côté positionnement, il est agréé de la germination à la fin de la floraison, sauf pour l’orge (de la germination au début de la floraison) et l’avoine (du début à la fin de la floraison).

En colza, cette nouveauté permettrait de lutter efficacement contre le sclérotinia et, secondairement, d’autres maladies. Elle est agréée du stade « 10 % des fleurs de la grappe principale sont ouvertes, élongation de la grappe principale » jusqu’à la fin de la floraison.

Enfin, qu’importe la culture, une zone tampon de 1 m doit être respectée, de même qu’une technique réduisant la dérive de minimum 50 %.

D’après Jan Van Bavel

A lire aussi en Echo des entreprises

Voir plus d'articles