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«Une fierté d’avoir fait naître et élevé le meilleur taureau de Libramont!»

5049 de Halma était sans conteste l’une des vedettes de la dernière Foire de Libramont. Sacré meilleur taureau, ce Blanc Bleu-Belge de bientôt 5 ans, pesant 1.280 kg, a fait la fierté de toute la famille Dambly. Cette véritable équipe composée de Pierre, le père, Valérie, la mère, ainsi que de leurs cinq enfants, a réussi à faire de cet animal né et élevé chez eux un grand champion. Dans leur ferme située à Halma (Wellin), ils ont accepté de revenir sur cette belle aventure.

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C’est dans leur salon que trône la plaque du concours de Libramont, un titre national jamais remporté auparavant par ces éleveurs. En effet, le 27 juillet dernier, sous une pluie battante, 5049 de Halma a réussi à recueillir les suffrages des juges lors du concours national Blanc Bleu-Belge. Une journée de compétition inoubliable pour toute la famille, dont l’histoire débute il y a presque cinq ans. Né dans leur ferme, d’un père Kubitus et d’un grand-père maternel Attribut, ce taureau a montré les premiers signes d’un futur champion dès 2022.

« Cela remonte à deux ans, lors du marché-concours de Libramont. Il avait remporté sa série et avait été à deux doigts d’être titré champion. Par la suite, j’ai souhaité mettre fin aux compétitions pour le laisser grandir. Je me disais que lorsqu’il serait adulte, on pourrait éventuellement tenter un concours national ».

Au marché-concours de Libramont en 2022 où la famille avait remporté le 1 er  prix au concours de raceuses avec  la mère de ce taureau (Attribut X Lennie),  et le 1 er  prix des taureaux avec 5049.
Au marché-concours de Libramont en 2022 où la famille avait remporté le 1 er prix au concours de raceuses avec la mère de ce taureau (Attribut X Lennie), et le 1 er prix des taureaux avec 5049.

Et finalement… « Au printemps, je l’ai trouvé très beau en prairie, alors qu’il n’était nourri qu’à l’herbe. Nous nous sommes donc dit que cela valait la peine d’aller jusqu’à Libramont… »

Bien entendu, pas question de se présenter sur le ring sans une bonne préparation. Comme le dit si bien Pierre Dambly : « Il n’y a pas que la bête qui compte. Il faut aussi la préparer correctement pour qu’elle soit présentée sous son meilleur jour ! » Ainsi, avant le jour J, cette dernière a été soignée comme il se doit par Pierre et toute sa famille. Tout d’abord, l’animal a été retiré de sa prairie deux mois avant la Foire, afin qu’il soit au calme, loin des vaches, et puisse valoriser correctement sa nourriture. En charge de cette tâche ? Les filles de l’exploitation, Laure (16 ans) et Louise (14 ans), elles aussi passionnées de concours. Ensemble, elles ont soigné le taureau plusieurs fois par jour, avec un complément bien spécifique.

« Nous avions rencontré l’entreprise Sefab lors de sa précédente compétition. Nous l’avons recontactée et nous lui avons fait confiance pour l’alimentation du bovin ».

Trop large pour être pesé…

Cependant, il a été impossible de quantifier le poids pris par l’animal grâce à cet apport nutritionnel durant cette période. Pour l’anecdote, il était trop large pour passer dans la bascule. Un problème de taille qui s’est également posé lorsqu’il a fallu le faire entrer dans la cage de parage… « Nous l’avions déjà paré en mars, et il passait encore dedans. Lorsqu’on a voulu recommencer, ce n’était plus possible. Nous avons dû trouver une autre manière de procéder ».

Outre l’alimentation et le parage, comme tous les participants, le taureau a dû passer par des phases de tonte et de lavage pour soigner son apparence.

Les éleveurs l’ont aussi habitué à marcher correctement. « C’est un taureau de saillie, il est souvent manipulé. Mais pour le ring, il est important qu’il avance de lui-même, sans qu’on ait à trop le pousser. À la fin, il répondait juste à ma voix ».

De 5049 à Lamine Yamal un changement de nom pour une nouvelle vie

Si aujourd’hui, 5049 de Halma pâture tranquillement dans sa prairie, une nouvelle vie l’attend bientôt. Le jour du concours, la famille a reçu une offre du centre d’insémination Belgian Blue Group à Ciney. Une opportunité pour les éleveurs, qui devront bientôt se séparer de Lamine Yamal, son nouveau nom, trouvé par les filles en l’honneur d’un joueur de football. « Au sein de l’exploitation, nous les appelons par leur numéro de boucle. Pour le centre, il fallait le rebaptiser ».

En attendant son départ, le bovin est en quarantaine à la ferme. Une autre quarantaine suivra au centre, accompagnée de plusieurs prises de sang pour éviter tout risque sanitaire. L’animal devra aussi prouver ses capacités reproductives pour pouvoir s’y installer durablement.

Une relève déjà assurée ?

 

La génisse de 14 mois prendra peut-être bientôt place dans les rings de concours.
La génisse de 14 mois prendra peut-être bientôt place dans les rings de concours. - D.T.

Avec le départ de leur plus bel atout, la famille devra compter sur une autre bête si elle veut poursuivre sur cette lancée. Dès lors, la relève est-elle d’ores et déjà assurée au sein de l’exploitation ?

« Nous possédons une belle génisse de 14 mois. Elle nous semble vraiment prometteuse. Cependant, elle est encore jeune. Plus tard, il faudra voir si ses aplombs vont tenir et si elle va continuer à grandir en conservant son épaisseur. Aujourd’hui, elle est impressionnante. Néanmoins, elle doit encore évoluer ».

De plus, comme beaucoup d’éleveurs, l’avenir des concours est incertain pour les prochains mois en raison de l’épidémie de la langue bleue. « Les compétitions requièrent du travail. Il faudra voir si le jeu en vaut la chandelle et si elles ne seront pas annulées à cause de la FCO3… »

Cette génisse, tout comme le taureau, est un pur produit de leur ferme puisque Pierre Dambly peut se targuer de ne pas acheter de bêtes à l’extérieur, à l’exception de Flamme. Acquise à Agribex, cette génisse pourrait apporter du sang neuf à l’exploitation. « Nous ne l’avons pas achetée pour participer à des concours. L’objectif est plutôt de miser sur sa descendance. Si un jour, elle nous donne un bon taureau, nous pourrons diversifier la génétique tout en restant avec des taureaux de notre ferme », conclut Pierre Dambly dont l’avenir est désormais tourné vers de nouvelles ambitions tout en conservant l’excellence de son élevage reconnue à présent aux quatre coins de notre pays.

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