Nouvelle baisse des résidus de Cipc en Belgique
Les résidus de Cipc détectés dans les hangars belges continuent à diminuer, échantillonnage après échantillonnage. Les quelques cas positifs répertoriés l’an dernier demeurent inférieurs à la nouvelle limite maximale résiduelle mais la vigilance est de mise : un nouveau seuil devrait entrer en vigueur en 2025.

Depuis l’entrée en vigueur du règlement européen 2019/989, l’utilisation du Cipc est définitivement bannie dans les hangars destinés au stockage des pommes de terre. Pour rappel, une interdiction d’utilisation d’un produit phytopharmaceutique pour des raisons de santé est normalement rapidement suivie de la publication d’un règlement européen qui réduit la limite maximale résiduelle (LMR) à 0,01 mg/kg (limite de détection).
Dans le cas présent, en raison de la contamination historique qui a touché les entrepôts où était utilisé ce produit, les États membres et la Commission européenne ont consenti à emprunter, exceptionnellement, la piste d’une LMR temporaire (LMRt). Le 9 février 2021, celle-ci a été fixée à 0,4 kg/mg, pour une application dès le 2 septembre 2021, suite à l’adoption du Règlement 2021/155.
Une nouvelle baisse de la LMRt attendue en 2025
Le principe d’une LMRt décroissante progressivement – en lieu et place d’une LMR de 0,01 mg/kg – ne peut être maintenu que si les États membres européens soumettent des résultats d’analyse annuels démontrant sa nécessité.
À l’initiative de la fédération européenne du secteur de la transformation de la pomme de terre Euppa, et sous la direction scientifique de l’institut français Arvalis, une campagne annuelle de surveillance des résidus est organisée dans plusieurs pays de l’Union européenne, dont la Belgique. Les résultats des saisons précédentes ont montré une diminution des résidus de Cipc dans toute l’Europe, ainsi que le respect de la LMRt.
Sur la base des données collectées au cours des saisons précédentes, la Commission européenne a encore réduit la LMRt dans les pommes de terre à 0,35 mg/kg (Règlement UE 2023/377, applicable depuis le 14 septembre 2023). Il est prévu que celle-ci soit encore réduite à 0,2 mg/kg en 2025.
Lors de la saison 2023-2024, 120 échantillons ont été prélevés en Belgique. La majorité de ces échantillons (92 %) ne contenaient aucun résidu de Cipc. Les échantillons positifs ont montré des niveaux de résidus compris entre 0,01 et 0,18 mg/kg (tous inférieurs à la LMRt de 0,35 mg/kg). Ces résultats montrent que les résidus dans les entrepôts belges de stockage de pommes de terre continuent à diminuer chaque année. « Il faudra cependant rester vigilant, surtout si la LMRt devait encore diminuer à partir de 2025 », insiste Belgapom.
Appel à la coopération
Comme l’année dernière, l’organisation interprofessionnelle constate également qu’obtenir suffisamment d’échantillons représentait un défi majeur. Et d’alerter : « La coopération des producteurs à cette campagne d’échantillonnage est cruciale pour le maintien de la LMRt et est aussi gratuite puisque Belgapom la prend en charge. Sans résultats d’analyse suffisants, l’UE supprimera la LMRt et nous risquons de revenir à une LMR de 0,01 mg/kg ». Concrètement, cela signifie que plusieurs agriculteurs ne seraient pas conformes au Cipc, avec des conséquences majeures tant pour le producteur que pour l’acheteur.