Les chasseurs-cueilleurs en campagne
Cet automne, les champignons sont rares, déplorent les amateurs d’agarics, cèpes et autres girolles. Chouette alors ! Je ne vais pas m’en plaindre, car cette année, peu de visiteurs inopportuns ont arpenté nos prairies à la recherche de petits rosés-des-prés, et c’est tant mieux, car quelquefois, trop c’est trop. Ceci dit, d’autres compagnies investissent nos champs ces jours-ci, beaucoup plus effrayantes celles-là : armées de fusils, accompagnées de chiens et de traqueurs aboyant et trompettant à qui mieux mieux. On n’est plus chez soi : les chasseurs-cueilleurs 2024 nous envahissent !

Les cueilleurs de champignons sont furtifs et silencieux. Ils entrent en catimini dans nos prairies aux premières lueurs du jour, leur seau en plastique de dix ou cinq litres sous le bras. Les cueilleurs-lapins-prudents ne rentrent pas dans les parcelles où mugit un taureau ; les cueilleurs-chevreuils sautent lestement par-dessus la clôture ; les cueilleurs-couleuvres se glissent souplement sous le fil, en évitant de préférence l’éventuelle décharge électrique ; les cueilleurs-écureuils escaladent les barbelés, y déchirent parfois le fond de leur pantalon ou de leur jupe...
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