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FCO - MHE : optimiser la vaccination avant la mise au pré!

Dans les étables, la campagne de vaccination contre la FCO3, 8, et MHE est bel et bien lancée avant la mise au pré des animaux. Toutefois, plusieurs questions subsistent… Elles touchent notamment aux modalités pratiques, aux effets secondaires ou encore à la disponibilité des traitements qui pose souci à de nombreux éleveurs. L’Arsia a donc tenu à faire le point afin d’y voir plus clair et être ainsi d’attaque avant le retour des redoutés culicoïdes.

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La MHE et les FCO3 et 8 risquent de faire couler encore beaucoup d’encre durant ces prochains mois… Et les éleveurs connaissent déjà (trop) bien les conséquences du sérotype 3 de la langue bleue. Dans de nombreuses étables, ils en paient d’ailleurs encore durement les conséquences. En effet, nombreux sont les agriculteurs à avoir dû faire face à des avortements ou à soigner des veaux et des agneaux malformés ou bien plus faibles que les années précédentes.

Malheureusement, les mois à venir ne s’annoncent pas de tout repos puisqu’à cette crise s’ajoutent les autres maladies, synonymes de danger imminent pour les animaux. Ainsi, la MHE, d’abord présente en Espagne, a traversé les Pyrénées pour remonter vers la Bretagne à la fin de la période d’activité des culicoïdes, ces petits moustiques porteurs de virus. Le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine est également à nos portes… En quelques jours, avec des vents dominants durant leur période d’activité, ces moustiques pourraient donc arriver chez nous. « Cela peut aller très vite, et c’est difficilement contenable », a rappelé à ce propos le vétérinaire François Claine, lors des Rendez-vous de l’Arsia. D’autant plus qu’avec les changements climatiques, la période d’activité des vecteurs s’est allongée : ils pourraient arriver plus tôt… et repartir plus tard !

Rappelons également que la fièvre catarrhale ovine et la maladie hémorragique épizootique sont similaires à de nombreux égards. Tout d’abord, elles se transmettent de la même manière, via les culicoïdes. Puis, les symptômes se ressemblent. « L’œil ne fera jamais la différence entre elles », a ajouté le vétérinaire. D’où l’importance de réaliser des diagnostics en cas de suspicion.

Protéger tous les types de troupeaux…

Face à ces virus, que faire ? Comme l’ont déjà souligné l’ensemble des experts, la vaccination de masse est la seule solution pour limiter l’impact des maladies.

D’autant plus que celles-ci vont se retrouver face à des bêtes pleinement sensibles, n’ayant jamais rencontré le virus. C’est, bien entendu, le cas des veaux et agneaux. Néanmoins, une étude néerlandaise de 2024 indique que 2 animaux sur 3 n’ont pas développé les anticorps nécessaires pour se défendre face à elles. Dès lors, même s’ils ont eu des symptômes, il n’est pas certain qu’ils possèdent les armes nécessaires pour combattre ces virus. D’où l’intérêt de les traiter, eux aussi. De plus, si pour la FCO8, l’immunité serait de plus de 18 mois, bien que le rappel annuel soit fortement recommandé, pour les autres, le vétérinaire indique que la durée de protection doit encore être déterminée…

Concernant les modalités, on le sait, la vaccination concerne les bêtes nées avant 2025. Elles doivent être vaccinées pour le 1er juin au plus tard. La mesure concerne l’ensemble des troupeaux, conventionnels, bios, et ce sans considération de taille. Cela impacte dès lors aussi les éleveurs hobbyistes.

Toujours en piqûre de rappel, il n’existe pas à l’heure actuelle un vaccin combinant une résistance pour l’ensemble des maladies. Chacun possède sa spécificité. Néanmoins, on peut réaliser les trois traitements le même jour. Regrouper les chantiers vaccinaux est d’ailleurs recommandé par de nombreux vétérinaires. Au niveau des recommandations, toujours, il vaut mieux changer d’aiguille d’un animal à l’autre. Enfin, il ne faut pas mélanger les trois vaccins dans une seule et même seringue.

L’une des questions qui est sur les lèvres de tous les éleveurs concerne, évidemment, les effets indésirables. Selon les firmes pharmaceutiques, il s’agit d’éventuelles réactions inflammatoires locales et d’une montée de fièvre. Il n’y a pas, non plus, de contre-indication à vacciner les animaux gestants.

Enfin, il s’agit de vaccins inactivés. Cela signifie qu’ils ne contiennent pas le pathogène et ne peuvent pas provoquer la maladie chez les bêtes.

Un réapprovisionnement entre la fin mars et le début avril

Si la plupart des éleveurs sont convaincus par la nécessité de vacciner, encore faut-il disposer de ces vaccins ! Et ce point pose problème pour beaucoup d’entre eux. Ce n’est pas nouveau puisque, début d’année déjà, le SPF Santé publique nous expliquait qu’a priori, ils devraient être tous disponibles prochainement. Finalement, d’après les dernières informations communiquées par le biais de l’Arsia, une partie des livraisons arrivera tardivement, soit entre fin mars et début avril. « Compte tenu du danger représenté par la FCO8 et de l’assurance d’une disponibilité suffisante des vaccins, les autorités maintiennent l’obligation vaccinale pour toutes les espèces concernées, sans distinction entre troupeaux ou catégories d’animaux », indique l’association.

Face à cette situation compliquée, elle recommande d’anticiper et d’optimiser l’utilisation des premières doses disponibles, par rapport au calendrier de mise en pâture. Ainsi, elle conseille de prioriser la vaccination des animaux destinés à sortir en prairie dès le début avril, notamment les bovins allaitants et le jeune bétail laitier. Mais également de reporter les vaccinations des bêtes élevées ou engraissées en stabulation, comme une étable ou une bergerie, ou des vaches laitières jusqu’à l’arrivée des dernières livraisons des traitements.

De plus, elle souligne que la vaccination des animaux déjà sortis est une option envisageable si nécessaire, compte tenu des bénéfices de la protection contre le séréotype 8.

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