Filière ovine : une production wallonne sous tension dans un secteur toujours porteur
Cette année encore, les fêtes de Pâques marquent un moment fort pour la consommation de viande d’agneau. Mais en 2025, la filière ovine wallonne fait face à un contexte exceptionnellement tendu.

Évidemment, 2024 a été marquée par l’impact sévère de la fièvre catarrhale ovine qui a entraîné la mort de 17 % des brebis dans les troupeaux wallons. Dans ce contexte, il n’a pas été possible d’augmenter l’offre locale pour répondre à la demande saisonnière : une partie de la viande d’agneau disponible dans les étals proviendra donc d’importations. Toutefois, certaines boucheries et circuits courts seront tout de même approvisionnés, grâce aux efforts des producteurs qui réussissent à désaisonnaliser partiellement leur production ou à valoriser les ventes directes à la ferme.
Rappelons, en effet, que le cycle de reproduction naturel des brebis favorise des naissances en hiver et par conséquent une commercialisation des agneaux plus tard dans l’année. La meilleure période pour en consommer reste, dès lors, l’automne, à partir de septembre, quand l’offre est naturellement plus abondante.
La filière se projette déjà vers la relance
Malgré cette situation, les éleveurs ont fait preuve de résilience. Le nombre de brebis de reproduction n’a diminué que de 8 %, signe que les professionnels ont gardé un maximum de femelles pour le renouvellement.
Une décision stratégique porteuse d’espoir puisqu’elle permettra un redémarrage rapide de la production lorsque les conditions sanitaires le permettront.
Par ailleurs, le Collège des producteurs indique que la filière ovine reste prometteuse en Wallonie. Ces dernières années, les prix ont progressé plus vite que l’inflation, offrant une meilleure rémunération aux éleveurs. Et en dehors des épisodes sanitaires, comme la FCO, les perspectives sont encourageantes pour les candidats à l’installation et le développement des élevages.
Ainsi, si le recul du nombre de troupeaux professionnels (-8 %) doit être analysé à la lumière de ce contexte difficile, ce dernier est moins marqué que les pertes en cheptel. Cela prouve que certains projets d’agrandissement ou de remplacement ont pu être maintenus malgré tout.
25 nouveaux éleveurs professionnels chaque année
Notons que la Wallonie compte aujourd’hui 579 élevages professionnels, c’est-à-dire des exploitations qui recensent au moins 30 brebis.
En outre, la filière se renforce avec plus de 25 nouveaux éleveurs professionnels par an, et ce depuis 2015.
On dénombre également 2.550 brebis supplémentaires détenues par ces professionnels chaque année. Quant à la moyenne, elle était de 90 brebis par troupeau en 2024
« Pour un atelier de production de viande ovine comme activité principale, il faut compter environ 500 à 700 brebis. Du côté des brebis laitières, un troupeau plus réduit, dès 50 brebis, permet déjà de générer un emploi à temps plein avec de la transformation fromagère », conclut le Collège des producteurs.