Les JFO au Capriflore à Vinalmont: une première participation pour se faire connaître et surtout échanger

Des chèvres, une étable, un atelier de transformation, un petit magasin et quelques hectares pour le pâturage des animaux et la récolte du foin, il n’en fallait pas plus à Florence Timmermann, jeune agricultrice à Vinalmont (Wanze) pour s’épanouir.

Il y a environ 1 an et demi, après 4 ans de bons et loyaux services dans une fromagerie, Florence saute le pas et revient à ses premières amours, l’agriculture et les animaux : « Les animaux et le travail en extérieur me manquaient vraiment », explique-t-elle. En janvier 2017, le Capriflore naît donc de la contraction de caprin et du prénom de sa propriétaire.

Du Pays de Herve à Wanze

Originaire du Pays de Herve, où ses parents élèvent des bovins et des porcs, elle aurait pu reprendre l’exploitation familiale mais c’était sans compter sa rencontre avec son compagnon. « J’ai fait mon graduat en technique de gestion agricole à la Reid en pensant reprendre la ferme de mes parents mais, ensuite, j’ai rencontré mon compagnon, entrepreneur agricole dans la région de Wanze, et mes projets ont changé. J’ai dû faire un choix, non sans un petit pincement au cœur ».

La jeune femme choisit d’élever des chèvres : « Ce sont des animaux que j’ai toujours appréciés, j’ai d’ailleurs fait la plupart de mes stages dans des exploitations caprines. De plus, leur installation est assez facile ». Elle transforme un bâtiment existant au sein de l’exploitation de ses beaux-parents et y établit son petit élevage. « L’étable a été aménagée de manière à pouvoir accueillir et manipuler facilement les chèvres. J’y ai également installé une fromagerie et un petit magasin avec l’aide de mon papa ».

Un maximum en vente directe

Chaque jour, Florence trait, matin et soir, 32 chèvres Saanen : « C’est une race très laitière mais elle est un peu plus sensible c’est pourquoi, depuis peu, je la croise avec du bouc alpin. J’ai maintenant des petites chèvres tricolores », explique-t-elle. Les chèvres mettent bas en février-mars et produisent du lait pendant 10 mois. Elles se tarissent ensuite naturellement durant deux mois. « En décalant, j’arrive à obtenir de la matière première durant 11 mois. Il n’y a donc que quelques semaines d’inactivité ».

Tout le lait collecté est transformé sur place : « Je transforme le lait en fromages frais et affinés de façon artisanale. Je propose ainsi des yaourts, des maquées, de la tomme, des chèvres frais natures ou épicés et des crottins affinés ». Afin de maximiser son revenu, la jeune entrepreneur préfère vendre l’essentiel de ses produits en vente directe. « J’ouvre mon magasin à la ferme le mercredi et le vendredi après-midi et je participe à des marchés et foires artisanales. Une petite partie part quand même via des intermédiaires, petits magasins ou restaurants mais ce n’est pas là que je gagne le mieux ma vie et puis il n’y a pas le contact avec le consommateur que j’apprécie beaucoup ».

Local et dans le respect des animaux

Les animaux sont nourris à l’herbe et au foin produits sur l’exploitation. « Je fais aussi un échange paille-fumier avec mon beau-frère et j’achète un peu de céréales à l’extérieur ». L’élevage n’est pas bio mais il n’y aurait pas grand-chose à faire pour l’être. « Si je passais au bio, c’est surtout au niveau de la transformation que ça changerait quelque chose. Je devrais employer des épices bio plus chères par exemple. Finalement mes clients cherchent plus du locale et le respect du bien être animal que du bio », explique Florence.

Si la jeune femme participe aux Journées Fermes Ouvertes, c’est pour se faire connaître, bien sûr. C’est dans ce sens qu’elle a d’ailleurs déjà organisé une porte ouverte au mois de mai. « Mais c’est aussi pour échanger. J’aime expliquer mon métier aux gens, leur montrer ce qu’est une chèvre 'd’élevage'. Pour les enfants, c’est aussi très chouette car la chèvre est un animal accessible qui aime se faire caresser. Je reçois régulièrement des classes », explique-t-elle. Lors des JFO, le public pourra aussi découvrir la traite. Le Capriflore accueillera également un marché de producteurs locaux avec, entre autres, des glaces et des pizzas au fromage ou lait de chèvre, des confitures,... On y trouvera aussi une exposition d’anciennes et nouvelles machines agricoles et le match des Diables rouges sera diffusé samedi.

Rendez-vous donc le dernier week-end de juin pour la découverte d’une exploitation toute en fraîcheur.

DJ

L’accès aux aides: pas si facile!

DJ

Depuis 1 an et demi, Florence s’emploie avec ferveur au développement de son projet mais une ombre vient tempérer son enthousiasme : l’accès aux aides à l’installation lui est refusé. La jeune femme multiplie les recours et les contacts afin de débloquer la situation mais jusque-là sans succès. « Lors de l’élaboration de mon dossier, on m’a conseillé dans un sens et on me reproche maintenant de l’avoir fait. J’en viens à me demander si mon projet n’était pas trop petit pour eux. Quelle que soit la somme que l’on investit, on a droit à plus ou moins la même chose, c’est peut-être le problème. Ce n’est pas correct, on fait croire aux jeunes qu’ils pourront compter là-dessus et que tout se passera sans encombre mais ce n’est pas du tout le cas. Il y a beaucoup de refus, je ne suis pas la seule dans cette situation mais on n’en parle pas. On fait des démarches onéreuses pour rentrer notre dossier qui est finalement rejeté, c’est désolant ».

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