Feuilles mortes au vent mauvais
Dans le Sillon Belge du 7 septembre dernier, il a été question de feuillages-fourrages destinés aux animaux en temps de disette. Une amie aux origines vietnamiennes m’a raconté une autre histoire de feuilles, beaucoup moins sympathique et vieille de cinquante ans, lorsque son pays s’est vu aspergé pendant dix ans par un défoliant célèbre, l’Agent Orange. Le grand frère malpropre du Roundup-glyphosate est revenu au-devant de l’actualité ces jours-ci et nous rappelle à quel point les pesticides peuvent constituer la face sombre et négative de notre profession d’agriculteurs.

Rappelons-nous. La guerre du Vietnam a opposé durant vingt ans l’armée américaine (nos libérateurs de 1945) aux rebelles communistes du Vietcong, dans une sale guerre avec pour théâtre des opérations un pays de rizières, et de jungles propices à la guérilla. Nos amis Yankee, jamais à court d’idées, se sont dit qu’il suffisait de déshabiller les forêts vietnamiennes pour débusquer les snipers qui décimaient leurs boys. Ils ont donc commandé un super-herbicide à Monsanto. En 1940, les chercheurs avaient mis au point le 2, 4, 5-T, une saleté qui contient des dioxines, un défoliant très...
Article réservé aux abonnés
Accédez à l'intégralité du site et recevez Le Sillon Belge toutes les semaines
Déjà abonné au journal ?
Se connecter ou Activez votre accès numérique