L’époxiconazole, qui sert à prévenir et traiter les parties aériennes des végétaux contre les champignons, est utilisé en France sur environ 50% des surfaces céréalières (blé, orge, seigle, avoine), et 70% des surfaces de betteraves, selon l’agence. La substance est déjà considérée comme un «cancérogène suspecté» et est «présumée toxique» pour la reproduction humaine. Mais après l’adoption fin 2017 d’une nouvelle règlementation européenne sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses s’est «autosaisie sans délai» pour l’évaluer sur cet aspect. «Un guide publié en juin 2018 au niveau européen établit les critères scientifiques pour dire si une substance active est perturbateur endocrinien ou non (...) Sur la base du nouveau guide, on peut établir et confirmer que l’époxiconazole est perturbateur endocrinien», a expliqué à l’AFP Caroline Semaille, directrice générale déléguée de l’Anses. L’Anses va notifier sa décision aux autorités européennes, qui sont en cours de réévaluation de cette substance, pour laquelle l’autorisation ou non de renouvellement doit être prise d’ici avril 2020.
Ces retraits d’autorisations de mises sur le marché français concernent 76 produits commercialisés sous divers noms principalement par le géant allemand de la chimie BASF. Ces mêmes produits sont en grande partie autorisés en Belgique. Les produits devront avoir disparu du marché français d’ici 12 mois, a précisé Caroline Semaille, assurant qu’il existait d’autres solutions. «Il y a des alternatives de la même famille, les triazoles, et de nouvelles substances en cours d’évaluation au niveau européen», a-t-elle indiqué.