La croissance de l’offre dépassera celle de la demande au cours des dix prochaines années, en vertu de quoi les prix réels de la plupart des produits resteront à leur niveau actuel ou baisseront, prévoient l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao).
Mais la pandémie de Covid-19 est une source d’incertitudes très importante, soulignent les deux organisations. Elle sera à l’origine d’une baisse du revenu disponible dans les pays et les ménages à faible revenu ce qui devrait « peser sur la demande dans les premières années de cette décennie, et pourrait porter un nouveau coup à la sécurité alimentaire ».
L’augmentation de la population mondiale restera au cours de la prochaine décennie le principal facteur de croissance de la demande alimentaire avec une consommation de produits d’origine animal et de matières grasses qui continue de progresser au détriment des aliments de base (céréales).
Grandes cultures : ralentissement de la croissance
« Ces gains, préviennent la Fao et l’Ocde, pourraient cependant être restreints par l’impact du changement climatique et les contraintes de production qui en résulteront tels le manque d’investissement ou les problèmes fonciers dans les pays en développement. »
La hausse de production la plus forte devrait être enregistrée par le maïs (+193 Mt), suivi du blé (+86 Mt), du riz (+67 Mt) et des céréales secondaires (+29 Mt). L’usage industriel des céréales – surtout de l’amidon et des biocarburants – enregistrera sans doute une hausse plus modérée que lors de la précédente décennie.
La production mondiale de soja devrait, elle aussi, continuer de progresser au rythme de 1,3 % par an, l’extension des superficies exploitées représentant environ un tiers de cette croissance. Au Brésil, la production devrait atteindre 140 Mt en 2029, ce qui en fera le premier producteur à l’échelle mondiale, devant les États-Unis dont la production devrait s’établir autour de 120 Mt. Ensemble, ces pays produiront près de deux tiers du soja mondial. La production des autres oléagineux devrait augmenter de 1,2 % par an au cours de la prochaine décennie, à un rythme là encore plus lent que celui des dix dernières années.
Forte hausse de la production laitière
Covid-19 : des pénuries alimentaires potentielles
Les impacts de la Covid-19 pourraient porter un nouveau coup à la sécurité alimentaire, préviennent encore l’Ocde et la Fao. La pression à la baisse sur les taux de change de nombreux pays exportateurs de produits alimentaires de base rend les approvisionnements alimentaires plus concurrentiels au niveau international, au moins à court terme, faisant monter l’inquiétude dans certains pays concernant des pénuries potentielles pour leur marché intérieur. Mais les effets de cette crise seront ressentis différemment selon le type d’industrie et le stade de développement des pays, précisent-elles.
Concernant les moyens de production, « le manque d’intrants affecte un nombre croissant d’agriculteurs dans le monde », « les faibles approvisionnements en pesticides, par exemple, affectent déjà la protection des cultures dans les pays touchés à un stade précoce et risquent de réduire les rendements plus tard dans l’année », indique le rapport. De plus la disponibilité de main-d’œuvre « est devenue un problème quasi mondial », pénalisant particulièrement les pays en voie de développement.