Accueil Voix de la terre

Capillotracteurs

« Capillotracté » : il s’agit là du nouveau mot à la mode ! J’adore ce néologisme croustillant, cinq syllabes qui égayent les conversations, et que l’on retrouve à tous les coins de paragraphe dans les articles des journaux ! Il remet au goût du jour la bonne vieille expression « tiré par les cheveux ». Beaucoup de discours, de déclarations, de procédures sont aujourd’hui exagérés, peu naturels, alambiqués, tirés par les cheveux, et donc « capillo-tractés » par des « con-tracteurs » ! La crise du Covid-19, par exemple, nous apparaît excessivement capillotractée, ébouriffée dans tous les sens par les médias, les politiciens et les scientifiques. La capillotraction est même devenue LE sport national politique en Belgique, quand on considère la saga hérissante de la formation du gouvernement fédéral, avec en points d’orgue les propos échevelés de certains présidents de partis.

Notre agriculture n’échappe pas au phénomène : elle est fort capillotractée, à pleines mains et sans retenue ! Les théories et les réglements qui l’encadrent sont tirés par les cheveux, avec tout ce que cela suppose comme aberrations, outrances, débordements, disproportions. Regardons-nous ! Capillotractés sur nos tracteurs depuis des décennies, nos pilosités blanchissent et se raréfient, quand elles n’ont pas disparu au sommet de nos crânes ! Nous travaillons sans entractes, mais nos revenus se contractent ! En toute décontraction, d’innombrables détracteurs nous...

Article réservé aux abonnés

Accédez à l'intégralité du site et recevez Le Sillon Belge toutes les semaines

Abonnez-vous

Déjà abonné au journal ?

Se connecter ou Activez votre accès numérique
L'info en continu Voir toute l’actualité en continu >

A lire aussi en Voix de la terre

Petit prince, revenez mardi

Voix de la terre Il y a trois ans, un homme m’a dit un jour que « les agriculteurs, qu’il fasse beau ou mauvais, n’arrêtaient pas de se plaindre   ». Cette remarque m’avait marquée tant son jugement je le trouvais dur. Peut-être même qu’il n’est pas le seul à le penser ? Trois ans que j’ai cette remarque en tête et trois mois que j’ai envie de lui répondre. Ça fait long, me direz-vous, il y a prescription ! Ce n’est pas grave, laissez-moi vous raconter une histoire.
Voir plus d'articles