C’est le moment de semer les haricots

Dans nos conditions belges, il est risqué de semer avant 10 mai, la température du sol étant souvent trop basse. Par ailleurs, si l’on attend au-delà du 21 juillet, la récolte risque d’être perturbée par les conditions météo automnales.

Les types de haricots, les variétés, leurs usages

Nous pouvons répartir les variétés de haricots en deux catégories : les haricots à rames qui grimpent sur un support de plus ou moins 2 m de hauteur et les haricots nains de 35 ou 50 cm de hauteur. Notons que les haricots à rames sont dits à port indéterminé tandis que les haricots nains sont à port déterminé. Dans chacune de ces deux catégories, nous disposons de variétés destinées à la production de gousses à manger avant maturité et de variétés destinées à la production des graines à manger encore immatures ou sèches.

Les variétés dont nous mangeons les gousses sont de deux types :

– les variétés à fils, très savoureux mais qui doivent être cueillis très jeunes, avant que le fil ne soit formé le long de la gousse ;

– les variétés mangetout, « sans » fils. Les premières de celles-ci étaient appelées Princess. Ce nom est resté dans le vocabulaire quotidien, même si les variétés modernes ont considérablement évolué.

D’une manière générale, les variétés modernes font moins de fils et sont savoureuses.

Le haricot gousse comprend des variétés beurre qui donnent des gousses jaunes, des haricots verts, mais aussi d’autres variétés donnent des gousses aux couleurs allant du vert au rouge parcheminé et même au pourpre. Excellent aliment, il est très intéressant d’en produire dans son potager, en étalant les semis pour une récolte fraîcheur durant tout l’été et le début de l’automne.

La France et les pays voisins apprécient les haricots mangetout très fins, le haricot filet. Mais à travers le monde, les haricots mangetout de plus gros calibres sont restés très utilisés et les plus populaires.

Les variétés de haricot sont très nombreuses. Les variétés anciennes gardent un intérêt auprès des jardiniers amateurs. Elles permettent une récolte étalée dans le temps. Les variétés modernes sont dérivées de la sélection à destination de l’industrie. Les gousses sont fines, nous pouvons facilement les récolter toutes en même temps (maturation lente), il n’y a guère de fil.

Le haricot grain est consommé frais, et il est possible d’en faire sécher également pour la conservation hivernale.

Le flageolet est aussi appelé chevrier vert. La variété Verdelys est relancée comme production traditionnelle du Nord-Pas-de-Calais et revient en Belgique aussi.

Itinéraires culturaux

Vu les dates de semis et le court cycle de culture, le haricot peut facilement être semé après une première culture printanière (pomme de terre primeur, jeunes carottes, laitue, épinard, par exemple) ou être suivi d’une culture de fin d’été et d’automne (chou-fleur, épinard d’automne, carottes…).

La densité de semis visera l’obtention de 40 plantes/m² pour les haricots fins, 35 plantes/m² pour les haricots moyens et 30 plantes /m² pour les variétés à plus gros grains. Pour hâter la levée, faire tremper les graines 24 heures dans de l’eau à température ambiante juste avant de les semer.

Le sol sera affiné en surface et ensuite légèrement affermi après le semis pour permettre un bon contact entre le sol et la graine. Le semis est réalisé pour recouvrir les graines de 1,5 à 3 cm de terre, proportionnellement à la grosseur des semences.

Les haricots mange-tout (nous mangeons la gousse dont les grains sont immatures) ont besoin d’environ 10 semaines de culture.

Le flageolet est un type de haricot plutôt rustique, mais à cycle de végétation un peu plus long (12 à 15 semaines). Sa période de semis est donc plus courte.

Les semis en serre de mi-avril démarrent bien, avec un très beau développement de la plante mais la température au moment de la floraison devrait ne pas dépasser 32 ou 33ºC. La qualité de l’aération sera déterminante.

Délicate levée !

La réussite de la levée conditionne le résultat de la culture entière par la régularité de la population. La température du sol est le facteur limitant.

Le zéro de végétation des variétés de haricots disponibles chez nous est de 10 à 12ºC. Il représente la température à partir de laquelle la culture se développe. Lorsqu’il fait plus froid, elle ne se développe guère.

Lorsque la température du sol s’élève à 8ºC, la graine s’hydrate, ne germe pas, et pourrit rapidement.

À 15ºC, les graines germent et donnent une plantule en une dizaine de jours.

La germination est optimale entre 20 et 25ºC. La croissance aussi, pour autant que les apports d’eau suivent.

En saison

Le fil est constitué de fibres se formant au niveau de la suture des gousses. Il apparaît plus ou moins tôt selon les variétés. Les fortes chaleurs et le déficit hydrique peuvent provoquer la formation du fil en quelques jours seulement.

Les haricots produits pour la gousse ont un stade optimal de maturité, avant que la chair ne palisse et ne se creuse entre les grains. Le signal apparaît sur les plus anciennes gousses d’abord.

Les nodosités qui se développent sur les racines du haricot pourront capter l’azote de l’air. Elles rendront cet azote ultérieurement, en fin de cycle de la plante et lors de sa décomposition. Le sol sera enrichi. Mais pour un bon développement de la plante elle-même, nous devons compter sur la richesse initiale du sol.

Le haricot peut être cultivé dans pratiquement tous nos types de sol, pour autant que le drainage de la parcelle permette d’éviter que la plante ait les pieds dans l’eau et pour autant que l’approvisionnement en eau entre la floraison et la récolte soit assuré.

Le buttage du haricot permet d’améliorer le drainage en conditions limites d’humidité.

Les apports d’eau entre la floraison et la récolte déterminent le rendement et la qualité des gousses. En cas de sécheresse, l’arrosage est requis durant cette période de la végétation. Les besoins sont de 250 litres d’eau/m², concentrés pour les 2/3 entre la floraison et la récolte.

Après la récolte des gousses, elles sont éboutées (éboutage) et c’est lors de ce travail que les fils sont enlevés avec les bouts des gousses..

Production de grains secs…

Produire du grain sec de haricot en Belgique demande quelques attentions. D’abord, il ne faut semer que lorsque la température du sol est proche ou supérieure à 15ºC, ou mieux, de 20ºC. Ensuite, semons aux densités faibles, une trentaine de graines par m² tout au plus, pour permettre une bonne aération des plantes et limiter l’extension des maladies foliaires. Ensuite, arracher les plantes entières lorsque les gousses sont déjà en pleine maturation, lorsque les gousses se sèchent et que la forme des graines apparaît nettement au travers des parois de la gousse. Les plantes seront alors mises à sécher dans un endroit protégé de la pluie, mais très aéré. L’écossage sera réalisé ultérieurement, lorsque les graines seront très sèches.

… et semences

Le haricot s’autoféconde. Il est possible de produire soi-même des semences de haricot. Il faut alors sélectionner les pieds mûris naturellement jusqu’à un stade avancé et ne garder que les semences issues de ces pieds-là. Les graines mises à sécher alors qu’elles étaient récoltées encore immatures germeront difficilement l’année suivante.

Principales maladies

Une rotation de six années avec le haricot et les autres légumineuses est un minimum, sous peine de favoriser les problèmes parasitaires causés par les champignons du sol. Les températures faibles du sol favorisent la fonte des semis (rhizoctone, fusariose, pythium…) qui font pourrir la graine avant qu’elle ne lève. Les sols refermés ou gorgés d’eau favorisent les Fusarium, avec à la clé des pourritures des jeunes plantes.

Sur les gousses, plusieurs maladies peuvent provoquer des pertes, toutes favorisées par l’humidité persistante au niveau du feuillage (Botrytis, Sclérotinioses…).

La bruche du haricot (Canthoscelides obtectus) est un insecte qui s’attaque aux grains. La femelle pond sur les gousses en formation – maturation. Les larves perforent l’enveloppe et pénètrent dans les graines pour s’y développer. Les adultes passent l’hiver dans la graine et se réactivent au printemps. Le séjour des graines bien sèches quelques jours au congélateur permet d’éliminer les parasites présents.

F.

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