Nos questions aux politiques : la réciprocité des normes
Les agriculteurs belges réclament que les produits importés respectent les mêmes normes environnementales, sanitaires et sociales que celles qui leur sont imposées… Que propose votre parti pour répondre à leurs attentes ?

MR
Le MR veut poursuivre la négociation et la signature de traités internationaux permettant de baisser les barrières douanières et les obstacles tarifaires. La Belgique doit rester une économie libre et ouverte. Cela ne peut cependant se faire que si ces accords n’ont pas d’impact déstructurant sur nos secteurs stratégiques comme l’agriculture et à la condition que nos standards sanitaires, environnementaux et sociaux soient respectés. C’est un enjeu de santé publique mais également de concurrence loyale pour nos producteurs. Ainsi, en matière d’agriculture, nous plaidons pour l'instauration de clauses-miroirs dans tous les accords de libre-échange. Il n'est pas normal que nos agriculteurs soient soumis à des normes sociales et environnementales très élevées et que les pays qui importent en soient exemptés. A défaut de pouvoir contrôler effectivement la traçabilité et la provenance des produits, il faut s'abstenir d'intégrer l'agriculture dans les accords de libre-échange.
PS
Le PS propose notamment de :
- Revoir les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en matière agricole. Cette réforme doit se baser sur une vision commune qui inclura une véritable solidarité entre les pays en matière d’agriculture. La réforme doit garantir aussi aux pays en développement la souveraineté alimentaire et la sécurisation des revenus des agriculteurs.
- Refuser la ratification des accords commerciaux en cours de négociation au niveau européen encourageant un modèle agricole exportateur, non durable et extensif et une fragilisation du tissu agricole européen.
- Inclure dans les accords commerciaux en cours de négociation une exception agricole afin de lutter à la fois contre le changement climatique et la concurrence déloyale imposée aux producteurs européens.
Engagés
Pour les Engagés, l’agriculture ne peut plus être la variable d’ajustement des traités internationaux de libre-échange. Ces traités doivent impérativement comporter des clauses miroirs qui garantissent que les produits importés devront respecter les mêmes normes que celles qui sont imposées à nos agriculteurs. C’est pour cette raison que nous nous sommes opposés à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande au Parlement européen. Au Parlement de Wallonie, nous avons déposé un texte pour rappeler notre opposition au projet de traité de libre-échange sur le Mercosur malheureusement les partis de la majorité ont rejetés cette proposition. Benoit Lutgen a déposé au Parlement européen un amendement demandant l’instauration de clauses miroir, à l’occasion des débats sur la Loi Restauration de la Nature. Il a été soutenu par la majorité du Parlement.
Au-delà, il est important de soutenir les producteurs avec une loi du type Egalim. Cela permettra de négocier le juste prix, et le faire respecter entre producteurs, transformateurs et distributeurs, avec un accompagnement de l’Etat.
PTB
Dans tous les traités et règlements internationaux, nous ferons valoir l’exception agricole et alimentaire. Nous ferons respecter les mêmes normes environnementales, sanitaires, sociales et de bien-être animal qu’en Belgique et en Europe (clauses miroirs). Il n'est pas question de sacrifier notre agriculture, la qualité de notre alimentation et notre environnement sur l'autel du libre-échange international. Par ailleurs, nous prônons la souveraineté alimentaire, où chaque (sous-)continent et chaque région cherchent à satisfaire leurs propres besoins dans la mesure du possible. Nous voulons une politique agricole commune revue et corrigée allant à contre-courant des accords de libre-échange. En effet, ces accords ouvrent la voie aux importations de produits agricoles en provenance d'une industrie agroalimentaire qui ne respecte pas les normes environnementales, sanitaires et sociales que nous souhaitons.
DéFI
1. Instaurer une taxe écologique portant sur les produits importés au travers d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, incluant les produits agricoles. 2. Garantir une meilleure intégration des produits européens et, surtout, locaux dans l’ensemble des marchés publics opérés en Europe. 3.Veiller au respect des normes européennes pour ceux qui veulent accéder au marché européen. 4. Veiller à ce qu’aucun accord commercial ne soit justifié par du dumping social ai sein de l'UE. 5. Veiller à ce que les accords commerciaux comme les différends qui pourraient en découler soient réglés par des institutions publiques et démocratiques.
Ecolo
Ecolo s’est toujours opposé aux importations du bœuf aux hormones, aux OGM, aux conditions de travail que personne ne voudrait vivre. Il agit à tous les niveaux pour améliorer les pratiques, via les aides au développement, les recommandations de l’OCDE (taxer les produits qui dégradent l’environnement pour rééquilibrer le marché et dissuader le commerce de produits néfastes). Il lutte contre les traités internationaux qui ne respectent pas les normes équivalentes (MERCOSUR) ou qui prévoient des mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États qui dépouillent la souveraineté de ces derniers. L’UE doit renforcer ses contrôles extérieurs et privilégier les produits locaux et durables dans les commandes publiques.