FCO : des eurodéputés interpellent la commission
À l’initiative de Benoît Cassart, quarante eurodéputés issus de groupes formant la majorité au sein du parlement ont signé une question écrite à la commission européenne afin d’exprimer l’inquiétude des éleveurs, de plus en plus frappés par la diffusion de la maladie.
Les conséquences économiques pour les éleveurs sont importantes – la mortalité augmente, la fécondité diminue et la production laitière baisse. Les mesures sanitaires ont également un coût non négligeable.
Une situation tendue dans plusieurs États membres
En Belgique, ont insisté les signataires, une large majorité des élevages est touchée causant déjà la perte de 11.000 ovins et 6.000 bovins ainsi qu’une réduction de la production de lait. La situation est similaire aux Pays-Bas. Le nombre de foyers augmente également au Luxembourg, en France, en Italie, en Allemagne et en République tchèque.
Les mesures de protection adoptées pour les bovins et ovins varient selon les États membres conduisant à une plus grande charge administrative et des coûts supplémentaires pour les éleveurs. Par exemple, certains États membres remboursent partiellement ou totalement le vaccin alors que dans d’autres États membres, les éleveurs doivent prendre à leur charge l’intégralité du prix du vaccin.
Manque de coordination et protectionnisme
Ce qui inquiète en particulier Benoît Cassart, c’est bien le manque de coordination au niveau européen dans la gestion de la crise. Il s’est ému qu’aucune stratégie vaccinale centralisée ne semble envisagée par la commission européenne, alors que l’Afsca a clairement déclaré que « la vaccination reste la meilleure manière de protéger les élevages ».
« Sous prétexte d’adopter des mesures sanitaires pour contenir la maladie, certains États, eux aussi touchés par la maladie de la langue bleue, se ferment à l’importation d’animaux en provenance de la Belgique alors qu’ils exportent vers d’autres pays européens leurs propres animaux. Ça s’appelle du protectionnisme » dénonce le parlementaire.
« Utiliser les mesures sanitaires comme alibi est franchement à déplorer et la commission devrait davantage être vigilante » a-t-il pointé avant d’ajouter que « la libre circulation des marchandises est l’un des piliers fondamentaux de l’UE, la commission a le rôle d’en garantir l’application. Par conséquent, les animaux testés indemnes et désinsectisés devraient pouvoir circuler librement à l’échelle de l’UE et non seulement à l’intérieur de chaque État membre ».
Un triple questionnement
Dans leur courrier adressé à la commissaire à la Santé Stella Kyriakides, les signataires demandent à la commission si elle compte lancer une campagne de vaccination européenne et de recommander le remboursement du vaccin. Ils la questionnent sur la façon d’organiser la coordination des mesures de prévention et de contrôle entre les États membres.
Enfin, le groupe d’eurodéputés interroge l’Exécutif sur la façon dont il envisage d’éviter que les mesures de protection adoptées par les États membres pour lutter contre la fièvre catarrhale n’entravent pas le commerce intra-européen.