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La MHE et la FCO8 sont aux portes de la Belgique!

Au vu des différentes maladies, dont la langue bleue, auxquelles les éleveurs ont été récemment confrontés, le Service public de Wallonie doit désormais communiquer sur la situation sanitaire dans le sud de notre pays. Malheureusement, les nouvelles sont loin d’être rassurantes… En effet, le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine ainsi que la maladie hémorragique épizootique semblent dangereusement se rapprocher de nos frontières.

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Alors que certains éleveurs commencent seulement à voir le bout du tunnel concernant la FCO3, dont le pic a été atteint au mois d’août, peut-on enfin dire que la langue bleue est à présent derrière nous ? Malheureusement, la réponse est non… La bluetongue, qui, rappelons-le, est transmise par les culicoïdes, pourrait encore atteindre les animaux. Cela en raison de conditions météorologiques toujours favorables à la dissémination de ces petits moucherons. Des vecteurs que l’on peut aussi retrouver dans les bâtiments, comme les étables ou les bergeries. Bien que les symptômes soient moindres pour les animaux à l’intérieur (ils sont moins piqués), ils ne sont donc pas épargnés pour autant. « Vacciner contre la FCO3 peut encore avoir du sens. Les bêtes qui n’ont pas été piquées peuvent encore être atteintes », a souligné, à ce propos, Denis Procureur du SPW.

Des vaccins disponibles pour les deux maladies

Et si la FCO3 était au cœur de l’actualité cet été, d’autres maladies pourraient malheureusement lui voler la vedette. C’est le cas de la maladie hémorragique épizootique (MHE), mais également du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine, pour laquelle il existe 24 sérotypes différents. « Nous avons déjà été confrontés à ce sérotype en 2006, mais celui de 2024 semble plus virulent ». Mauvaise nouvelle à ce sujet : l’analyse des cartes françaises montre clairement que ces maladies se rapprochent dangereusement de la frontière belge, avec une longueur d’avance pour la FCO8.

Au niveau des animaux touchés, si les ovins étaient particulièrement sensibles à la FCO3, pour la MHE, ce sont les bovins les plus à risque. Quant aux symptômes, ils sont quasiment identiques pour ces deux maladies. Il faut donc procéder à une analyse pour savoir contre laquelle se battre. Des tests à charge de l’éleveur puisque l’Afsca a décidé, pour des raisons budgétaires, de stopper la déclaration obligatoire de la MHE et de la FCO depuis le 16 septembre. « Pour la MHE, on remarque tout de même l’érosion du bourrelet incisif. Elle provoque également des ulcères qui empêchent les animaux de se nourrir correctement », indique Denis Procureur.

Par ailleurs, les animaux sont pleinement sensibles au sérotype 8 et à la MHE puisqu’ils n’y ont jamais été confrontés. Attention également : ce n’est pas parce que les bêtes sont vaccinées contre la FCO3 qu’elles sont protégées. Ce sont chaque fois des vaccins différents. Pour la FCO8, le traitement existe depuis 2006. Au niveau de la MHE, l’agence fédérale des médicaments et des produits de santé vient d’autoriser l’utilisation d’un vaccin sur notre territoire. Ce dernier sera disponible à partir de novembre.

« La question n’est pas de savoir si l’on va être touché, mais plutôt quand : avant la rentrée des troupeaux ou au printemps prochain ? Tout dépendra de la situation météorologique… », a ajouté l’agronome.

Un sérotype 12 aux Pays-Bas…

Malheureusement, une autre actualité tout aussi peu réjouissante a également été annoncée aux éleveurs : aux Pays-Bas, à moins de 90 km de nos frontières, deux foyers de FCO12 ont été confirmés, un chez un ovin et un chez un bovin. Une nouvelle surprenante puisque cette maladie est normalement présente en Afrique du Sud, en Australie et en Israël ! Alors, quel avenir pour ce nouveau sérotype ? Il est impossible de faire des pronostics pour l’instant, néanmoins rappelons que le sérotype 3 avait également émergé aux Pays-Bas, avec les conséquences dramatiques que nous connaissons.

En attendant, comme le souligne Denis Procureur, il est important d’en parler à son vétérinaire et de se tenir informé de la situation notamment par le biais de l’Arsia.

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