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Balade miroitante entre Warsage et Berneau

Tout au long de la piste pédo-cyclable, j’ai trouvé des canettes de soda, de bière, entières ou déchiquetées par la fauche des abords, du polystyrène (frigolite) en pagaille, des éléments pratiquement éternels, une lavette en intissé, des sacs en plastique dont un PMC bleu tout à fait vide. Ce sac a servi à contenir l’essentiel des déchets ramassés : plus d’une cinquantaine de canettes et bouteilles en plastique...

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Je n’ai pu résister à l’appel de ces déchets sauvages tant ils me provoquaient. Je les ai ramassés. Pourtant, toutes les raisons sont bonnes pour les laisser là où ils gisent : « ils sont sales, ils ne sont pas à moi, personne ne m’oblige à les ramasser… »

Comment éduquer les inéducables ?

Pourtant, je me sens tout à fait concernée selon l’adage que la ville appartient à celui/celle qui la regarde ! Sur ce tronçon, il y a eu dans le temps implantation d’une nasse à canettes rendant assez ludique le jet de canettes dans le filet mais… de tout s’y retrouvait rendant le tri complètement perverti ! La nasse, rendue inutile par le mauvais usage, a alors disparu.

Le geste et la conséquence

Pendant que je déambulais le long des campagnes : betteraves, cultures dérobées, maïs récolté, je pensais à l’abandon du projet de consigner les canettes par le Gouvernement wallon (Pleinchamp du 19 septembre dernier, avec pour titre : « La Wallonie renonce à une consigne sur les canettes »).

L’opposition Ecolo a interpellé le ministre de l’Environnement au Parlement wallon, Yves Coppieters, qui confirme. Pourtant, selon la dernière mesure de l’Ovam, la société publique des déchets de la Région flamande, ces déchets sauvages représentent 22 % de canettes et 12,9 % de bouteilles plastiques.

Tu veux ou tu veux pas ?

L’actuel grand patron de l’Environnement s’était engagé à promouvoir la consigne quand il était dans l’opposition. Étant passé à la majorité suite aux accords après les dernières élections, il a ravalé sa parole, se justifiant ainsi : « il ne figure pas dans la déclaration de politique environnementale ». Choix politique donc qu’il dit assumer même si à titre personnel, il déclare « peut-être aussi regretter cette décision » Chacun appréciera l’attitude de ce Dr Jekyll & Mr Hyde. Il est vrai que les promesses n’ engagent que ceux qui les… entendent !

Ces dépôts sauvages relégués à l’environnement sont à double tranchant, si l’on peut dire : ils sont criminels (surtout lorsqu’ils sont coupants) pour les bovins qui les « broutent » innocemment dans les prairies où ils ont atterri et ils pourrissent l’environnement là où ils se trouvent.

L’insoutenable légèreté de l’être

La consigne/la non-consigne est en fait une affaire de gros sous. Selon Test-achats, l’objectif est de saboter le projet d’une consigne canettes afin de garder le système de récolte sélective actuel. Fost-plus ne serait plus le seul à pouvoir récupérer puis reprendre plastique et alu (23 mio/an). Dans le même ordre d’idée, Dominique Michel, le grand Mufti de Comeos, qui chapeaute le commerce de détail, appréhenderait pour son secteur une organisation compliquée et potentiellement onéreuse d’une filière à mettre en place.

On comprend que la conscience écologique fait défaut dans notre pays. Pourtant, en Allemagne, depuis une loi de 2023, c’est entre 8 et 25 cents que l’on rembourse le retour de la canette ou de la bouteille en plastique ! Mais l’Allemagne est un autre pays, peut-être sur un autre continent ?

Marlène André

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