Vins: l'Union européenne au chevet d'une filière dans la tempête
Arrachages de vignes et développement du vin sans alcool: la Commission européenne a proposé vendredi une série de mesures pour soutenir la filière viticole confrontée à la baisse de la consommation d'alcool et au changement climatique.

Avec la réduction de la demande, le secteur fait face «à une situation difficile, voire très difficile, particulièrement pour le vin rouge dans certaines régions du Sud de l'Europe», souligne un haut fonctionnaire de la Commission. L'exécutif entend réagir avec ce «paquet vin», dont les mesures vont être soumises aux Etats membres et au Parlement, pour une mise en place fin 2025 ou début 2026.
Pour lutter contre la surproduction, la Commission veut offrir plus de souplesse aux 27 dans les opérations d'arrachages et de replantations. Les autorisations de replantation seront, par exemple, rallongées de 3 à 8 ans, afin de laisser le temps aux viticulteurs d'évaluer si la demande est bien au rendez-vous. Les Etats membres pourront aussi plus facilement financer des arrachages ciblés dans des appellations en crise de surproduction. L'Union européenne souhaite également mieux accompagner la filière face à l'impact croissant du changement climatique: «sécheresse, conditions météorologiques extrêmes et maladies végétales».
La Commission voudrait relever de 50 à 80% le plafond actuel des aides publiques autorisées pour cofinancer des mesures d'adaptation des vignobles au dérèglement du climat. Le commissaire européen à l'Agriculture Christophe Hansen s'est dit «convaincu que ces propositions contribueront à stabiliser le marché».
Du côté de la demande, l'Union européenne veut donner plus de visibilité aux vins sans alcool et aux vins «light», à faible teneur en alcool, avec des définitions harmonisées entre les 27. Jusqu'à 0,5°, la Commission endosse clairement cette dénomination de «vin sans alcool», contestée par une partie de la filière.
«On ne va pas monter les uns contre les autres, on voit ça plutôt comme un complément», souligne-t-on. «On voit bien que chez les jeunes, la consommation de vin diminue fortement et qu'il y a une demande pour le sans alcool ou le +light+. On veut faciliter le développement de ce segment de marché», dit le haut fonctionnaire.
Sans lien direct avec les menaces de guerre commerciale avec les Etats-Unis, ces annonces interviennent dans un moment de profonde inquiétude dans le secteur. Les vignerons redoutent que Donald Trump mette à exécution ses menaces des tarifs douaniers de 200% sur les alcools européens si l'UE ne renonçait pas à taxer le bourbon américain.