Le TFA, polluant lié aux PFAS, très présent dans les vins européens, selon une étude
La présence d'acide trifluoroacétique (TFA), un polluant éternel issu de la décomposition d'autres composés PFAS, a augmenté de manière alarmante dans les vins européens, selon le dernier rapport publié par Nature & Progrès et le réseau Pesticide Action Network (PAN) Europe. Des polluants éternels ont été détectés dans l'ensemble des vins récents analysés, avec une hausse considérable des concentrations au cours des dernières années.

Le rapport de PAN Europe porte sur dix vins anciens et 39 vins récents produits dans dix pays européens. «Le TFA a été détecté dans tous les vins récents, avec une concentration environ 100 fois plus élevée que les niveaux moyens mesurés dans nos études sur les eaux de surface et les eaux potables», révèle Virginie Pissoort, responsable du dossier «Pesticides» chez Nature & Progrès. Aucun TFA n'a, en revanche, été détecté dans les vins récoltés avant 1988.
Des analyses parallèles ont également révélé la présence de huit pesticides et de métabolites de pesticides dans 94 % des vins produits issus de l'agriculture conventionnelle. «Ces résultats sont alarmants», selon Helmut Burtscher-Schaden, chimiste de l'environnement et initiateur de cette étude. «Il est probable que nous ingérions beaucoup plus de TFA par le biais de notre alimentation que ce que l'on pensait jusqu'à présent», explique-t-il.
Les données officielles collectées par l'Union européenne en 2017 indiquaient une concentration médiane de 50 µg/l dans les vins européens, avec une valeur maximale de 120 µg/l. Le rapport de PAN Europe mentionne une médiane de 110 µg/l, avec des pics de 320 µg/l. La présence de TFA a donc fortement augmenté depuis les années 2010.
Nature & Progrès appelle les autorités à agir rapidement contre la pollution au TFA, en interdisant tous les pesticides contenant des PFAS. Les Vingt-Sept voteront mi-mai, sur proposition de la Commission, l'interdiction du flutolanil, un pesticide PFAS émetteur de TFA.