C’est en réaction à une campagne de dénigrement de la viande et de l’agriculture opérée dans la classe de son fils que Manu Laruelle a tenu à couper court aux idées reçues véhiculées sur l’élevage wallon. L’idée ? Inviter le citoyen à venir dans son exploitation pour déguster un morceau de viande, découvrir la manière dont il travaille ainsi que les conditions de détention des animaux.
Un rendez-vous qui a connu un joli succès de participation en avec près de 1.500 personnes, d’où l’organisation d’une seconde édition.
Le circuit court depuis trois ans
À la tête d’un cheptel de 400 bovins élevés sur une centaine d’ha, Manu Laruelle s’est lancé dans le circuit court il y a trois ans. « J’avais envie de changement ! J’ai dû prendre mon bâton de pélerin et enfoncer des portes pour m’ouvrir celles de la boucherie Dufrais du Delhaize d’Hannut et de celles du Spar de Petit Waret. »
S’il sert la première enseigne en viande de femelle, il approvisionne la seconde en viande de taurillon abattu généralement vers 22 mois. Sur le côté, il vend aussi des colis de viande de femelle à la ferme six fois par an.
« S’il faut des boucheries à la ferme, tout le monde ne peut pas le faire. Je mets mes animaux dans ces magasins car ils se veulent proches des éleveurs en proposant une viande locale à leurs clients et tout le monde y trouve son compte. Le point positif ? Les retours du consommateur sur le produit qu’il vient d’acheter ! C’est valorisant et nous rappelle pourquoi on fait ce métier ! »
Ce retour des clients, il va aussi le chercher tous les deux mois dans ces points de vente. Il y propose des dégustations, l’occasion pour lui de créer du lien avec le consommateur et de répondre à ses questions. « Je ne voudrais pas arrêter d’y aller. À chaque fois, c’est un succès et ça nous permet de booster nos ventes ! »
Ce fervent défenseur de la viande n’hésite d’ailleurs pas à rappeler aux clients que ses vaches sont en prairie 7 mois par an, reçoivent la même alimentation toute l’année et que celle-ci se constitue exclusivement d’herbe de maïs et de pulpe surpressée. Seul un mélange de produits nobles, naturels et locaux leur est donné pour les trois mois de finition. Celui-ci permet d’avoir une viande plus tendre, rouge et goûteuse. Tous ces éléments participent au respect de l’environnement, au bien-être des animaux, mais également à la qualité de la viande.
Pour une qualité constante
Pour Manu, c’est clair, l’avenir de l’élevage passe par l’herbe tout comme une bonne alimentation passe par une consommation raisonnable d’une viande de bonne qualité, de surcroît locale. « Quand on consomme local, on alimente une économie circulaire bénéfique à tous les maillons de la chaîne. »
« Les grandes surfaces avec lesquelles je travaille l’ont bien compris et le client y est sensible. Travailler avec le même éleveur est gage de constance dans la qualité recherchée.
Éviter le stress des animaux
Si les conditions d’élevage des animaux sont optimales elles doivent l’être également pour l’abattage. Raison pour laquelle il conduit lui-même toutes ses bêtes à l’abattoir la veille pour éviter tout stress chez les animaux.
S’il est de plus en plus question d’abattage à la ferme, l’éleveur n’y croit pas trop. « Une filière d’abattage bien organisée reste pour moi la solution à privilégier. Mieux vaut bien penser l’arrivée des animaux dans les abattoirs pour qu’ils y soient abattus dans les meilleures conditions et que les carcasses puissent ensuite maturer avant commercialisation. C’est tellement plus simple. »
« C’est pour moi le meilleur moyen de leur faire comprendre le bien-fondé de notre travail. Si toutes les classes ne savent pas se rendre en ferme, il est pour moi essentiel d’envoyer des pédagogues démonter les stéréotypes véhiculés sur notre agriculture ! C’est d’une importance capitale quand on voit à quel point s’insinuent insidieusement les contre-vérités dans la vie de tous les jours. »
– de 11h à 14h, démonstration culinaire de Julien Lapraille et dégustation de viande;
– dès 14h30, Frédéric Rollin, docteur en médecine vétérinaire (ULiège), Léonard Théron, vétérinaire, expert en médecine de troupeau et Manon Detry, administratrice boucherie Dufrais aborderont les thématiques: «l’élevage: une opportunité pour notre climat» et «la viande locale: un atout écologique»;
– Toute la journée: découverte de produits locaux, exposition et activités pour toute la famille (château gonflable, promenades en calèche...).
Adresse: 47, rue de Borlez à 4317 Les Waleffes.
Réservations: 0476/33.94.81.