À l’échelle de notre potager, les semis peuvent se réaliser de trois manières différentes, au moins.
Nous semons directement en place les légumes que nous ne transplantons pas. Parmi eux, les légumes racines comme les carottes, navets, radis ou panais. Les racines de chicon ne sont habituellement pas transplantées non plus au stade jeune, mais à maturité pour la mise en couche ou en bac de forçage. Les tâches ultérieures consisteront à éclaircir les populations des plantes semées afin de tendre vers le nombre souhaité. Comme ces espèces développent une racine pivotante, une transplantation provoquerait le bris de celle-ci. Ce serait une cause de la formation de racines fourchues.
Nous semons en pots les cucurbitacées (melon, potiron, courges, courgette, concombre, etc.) Ces légumes sont élevés en pots en un endroit chaud. Ils seront transplantés en plein air, sous couche ou sous serre aux beaux jours du milieu ou de la fin du printemps.
Nous semons en caissette ou en terrine les légumes que nous repiquerons ensuite en motte pressée ou en pot. Après l’élevage, ces plantes iront en terre à la densité de peuplement souhaité.
De manière générale, les semences sont recouvertes d’une couche de terreau d’une épaisseur de trois fois leur diamètre.
Semis en place : assurer le contact
Pour réussir un semis en place, il faut que les graines soient en contact franc avec le sol, qu’elles soient bien plombées. Nous pouvons par exemple faire rouler une brouette sur la ligne de semis pour assurer ce contact avec le sol. La terre recouvrant les graines et les protégeant de la déshydratation et de ravageurs est apportée après ce plombage.
Pour maîtriser l’enherbement, le jardinier peut recourir au paillage. Beaucoup de plantes sauvages ne germent pas, en particulier celles aux semences fines. Nous nous doutons bien que les semences fines de légumes auront aussi des difficultés à germer sous un paillage.
Comment semer en terrine ou caissette ?
D’abord, nous apportons au moins 3 cm d’épaisseur de terreau dans le récipient, nous nivelons et tassons en surface. Nous semons, en notant scrupuleusement les espèces et variétés. Plusieurs lots peuvent cohabiter dans la même terrine à condition d’être clairement identifiés.
Ensuite, nous recouvrons les graines d’une épaisseur de terreau de trois fois le diamètre de la graine au moins. Nous tassons à nouveau, puis nous arrosons à l’aide d’une pomme très fine d’arrosoir ou nous brumisons.
Nous maintenons le terreau humide jusqu’à la levée, sans le noyer d’eau.
Fabriquer son terreau ?
Il est très tentant de fabriquer soi-même son terreau de semis. C’est possible, mais il faut connaître au moins deux contraintes.
Premièrement, le terreau est constitué d’un support aéré et hydrophile, si possible bon marché, et qu’on enrichit avec du compost ou d’autres sources de fertilisants.
Deuxièmement, ce n’est pas du compost pur. Beaucoup trop riches en éléments minéraux, ils provoqueraient des brûlures des racines des jeunes plants voire leur mortalité.
Le terreau commercial est en principe indemne de pathogènes pour les plantes et répond aux deux contraintes
Méfions-nous des températures trop élevées !
Dans une serre d’amateur, une belle journée ensoleillée de printemps peut permettre une montée de température bien au-delà des 50ºC. Dans de telles conditions, nous ne sommes pas loin de la pasteurisation et, en tout cas, de grands risques de mortalités de plantules. Pour connaître les variations de températures dans notre serre, plaçons-y un thermomètre mini-maxi, tout en le protégeant de l’ensoleillement direct. Derrière une vitre de la maison directement ensoleillée, les risques de déshydratation de la terrine sont élevés aussi : choisissons une autre orientation.
En pratique, nous pouvons laisser la serre bien aérée presque en permanence. Seules les périodes de grands vents et de gel au sol sont des périodes durant lesquelles les portes sont à refermer.
Place au repiquage
Lorsque les plantules commencent à développer leur première vraie feuille, après l’étalement des deux feuilles cotylédonaires, nous pouvons repiquer les plantules de notre terrine ou de notre caissette. En nous aidant d’un bâtonnet ou d’une fourchette, nous soulevons la plantule délicatement, en la tenant par une feuille et jamais par la tige. En effet, si nous appuyons trop fort, la feuille sera lésée, mais sera remplacée ensuite par d’autres. La tige lésée ne pourrait pas être remplacée.
Nous repiquons en pots, en motte pressée ou en caissette à la densité souhaitée pour permettre l’épanouissement des plantes jusqu’au stade de la transplantation définitive en place.
Pour les semis en pots, la technique est semblable
Une caissette de semis ou une terrine peut très bien être constituée de contenants les plus divers. Des caisses en frigolite, des bacs de crème glacée, des boîtes à œufs ou des pots de yaourt ne sont que quelques exemples. Les pots individuels sont préférés pour les espèces à grosses graines ou celles dont nous ne souhaitons que quelques plants.
Les variétés hybrides sont issues du croisement de deux parents issus de deux lignées différentes de la même espèce. Ces deux lignées sont choisies par le sélectionneur pour leurs qualités complémentaires, par exemple la résistance aux maladies d’une part, la saveur du légume d’autre part. Les variétés hybrides sont vigoureuses, c’est l’effet hétérosis. Les graines produites lors de la génération suivante n’ont plus les mêmes avantages ni la même homogénéité. Toutes les variétés actuelles ne sont pas des hybrides. De nombreuses variétés sont des sélections d’une même population. Les variétés hybrides se reconnaissent par les signes « F1 » qui suivent le nom.
Le plombage est l’opération qui consiste à appuyer la graine contre le sol du lit de semis pour permettre un contact sol-graine franc. Cette opération garantit la continuité d’humectation de la graine pour permettre sa germination.