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Après la sécheresse, les pluies abondantes
L’automne a connu le retour de fréquentes et importantes pluies arrivées trop tardivement pour envisager un semis de colza d’hiver. Les plantes semées à bonne date mais levées tardivement n’ont pas rattrapé leur retard de développement avant l’hiver.

L’hiver a été très pluvieux et sombre. Le colza supporte mal les sols asphyxiés en cette saison. La neige a fait son retour durant cet hiver, nettement moins doux que le précédent. Les températures ont connu des extrêmes importants en février, avec des températures très négatives, sous les -10ºC au 10 février, suivies par des températures printanières une dizaine de jours après la vague de froid, laissant espérer un printemps précoce et chaud. Il n’en a rien été puisqu’il a été froid.
Arrivée très précoce des insectes
Printemps froid et floraison au ralenti
Malgré un ensoleillement important, les températures trop fraîches pour la saison avec du gel nocturne fréquent (causant d’importants dégâts dans les vignes et les vergers) et le vent du nord-nord-est (vortex polaire) ont ralenti le développement de la culture du colza d’hiver qui n’est arrivé que tardivement en floraison vers la mi-avril. De plus, celle-ci a été particulièrement longue, jusque fin mai et même début juin.
Les températures ont été trop fraîches pendant une grande partie de la floraison, laissant les abeilles à l’intérieur des ruches malgré le bon ensoleillement. Ce n’est que vers le 10 mai et en fin de floraison, à la fin du mois, que les températures sont devenues propices à l’activité de pollinisation des abeilles.
Mi-mai, le retour de la pluie tant attendue a boosté le colza toujours en floraison.
En juin, le ressalissement des terres par les coquelicots, les gaillets et les laiterons était bien visible, en conséquence d’une moins bonne maîtrise des mauvaises herbes à l’automne.
Averses orageuses, verse et… récolte perturbée
Les pluies généralement favorables au bon remplissage des siliques après la floraison ont été très nombreuses et surtout très abondantes en juin et en juillet. Ces averses intenses et incessantes, souvent sous forme d’orages, accompagnées de vent violent et localement de grêle ont entraîné la verse en cultures de colza et de céréales, et quelques dégâts d’égrenage. Ces conditions exceptionnelles ont fortement perturbé la récolte qui a démarré en juillet, après l’escourgeon, et s’est terminée avant la mi-août.
De grandes différences de tenue de tige ont été observées en fonction de la maturité/surmaturité du colza, de la présence de galeries d’insectes fragilisant les tiges en fin de cycle et, surtout, en lien avec les conditions climatiques exceptionnellement humides et venteuses.

Les rendements ont également traduit les difficultés rencontrées au champ et peuvent être qualifiés de moyens en 2021. Avec une large fourchette, la moyenne se situera entre 3,5 et 4 t/ha, avec des rendements faibles inférieurs à 3 t et les meilleurs rendements dépassant 4.500 kg/ha. Les premiers résultats de qualité indiquent également une teneur en huile moyenne.
Cette campagne culturale aura connu d’importants contrastes : d’une implantation du colza difficile dans des sols très secs à la fin de l’été 2020, jusqu’à une récolte dans des sols gorgés en eau en juillet et août 2021, rendant l’accès difficile au champ pour le matériel agricole.
Envolée rapide des prix
Au cours de cette année culturale, on observe un élément important au niveau de l’évolution à la hausse des prix du colza, liée notamment à une plus faible production en Europe suite aux problèmes d’implantation (sécheresse en 2020) qui ont entraîné une réduction drastique des surfaces dans des pays tels que la France et l’Allemagne, deux grands pays producteurs de colza. La demande en huiles et en protéines est actuellement très forte par rapport à l’offre, ce qui amène des tensions sur les prix des graines, des huiles et des tourteaux. La pandémie de Covid-19 a entraîné une plus faible production d’huile de palme et une hausse des importations chinoises de matières premières.
Choisir des profils différents


C’est pourquoi, il est important, d’une part, de tester les variétés plusieurs années de suite (
