Synthétisés chaque année dans le rapport BelVet-SAC, les chiffres 2016 de l’utilisation d’antibiotiques dans le secteur animal ont été rendus publics le 30 juin.
De ceux-ci, il ressort que l’utilisation totale d’antibiotiques a connu une nouvelle diminution de 4,8 % par rapport à 2015, et de 53 % pour les antibiotiques les plus critiques.
La diminution la plus forte a été observée au niveau des quinolones (-57,5 %), des tétracyclines (-15,2 %), des macrolides (-11,4 %) et des polymyxines (-9,9 %). En ce qui concerne ces dernières, il s’agit de la quatrième diminution consécutive, si bien que l’utilisation de colistine (famille des polymyxines) chez les animaux a baissé de plus de 54 % ces dernières années. Ce dernier chiffre est d’une grande importance car la colistine a récemment été classée par l’Organisation mondiale de la Santé dans le groupe des antibiotiques critiques à priorité la plus élevée pour la santé publique.
Au regard des objectifs (voir tableau ci-dessous) fixés par l’Amcra (Centre de connaissance concernant l’utilisation et les résistances aux antibiotiques chez les animaux), ces chiffres peuvent être considérés comme encourageants.
La baisse observée au niveau de l’utilisation d’antibiotiques s’accompagne d’une baisse de l’antibiorésistance. Depuis 2011, la résistance à l’égard de la plupart des antibiotiques utilisés chez les animaux de rente présente une tendance significative à la baisse chez tous les animaux d’élevage.
Sanitel-Med
« Afin d’atteindre lesdits objectifs, de nouveaux instruments, comme Sanitel-Med, ont été mis en place. Cette application impose l’enregistrement de tous les antibiotiques utilisés en élevage. Elle permet d’intervenir si les éleveurs ou les vétérinaires y ont trop rapidement recours », rappelle Maggie De Block, ministre fédérale de la Santé publique.
La Commission européenne a adopté, le 29 juin, un nouveau plan d’action destiné à lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Succédant au plan 2011-2016, il repose sur le principe « Une seule santé », qui vise à appréhender la problématique de la résistance tant chez l’homme que chez l’animal.
Le plan d’action comporte des lignes directrices pour promouvoir l’utilisation prudente des antimicrobiens en santé humaine. Celles-ci s’adressent à tous les acteurs concernés : médecins, infirmiers, pharmaciens, directions d’hôpitaux et autres qui jouent un rôle dans l’utilisation de tels agents. Elles complètent les lignes directrices pour la prévention des infections aux niveaux européen et, éventuellement, national.
En outre, le plan prévoit plus de 75 actions, qui s’articulent autour des trois grands axes suivants : faire de l’Union une « région de pratique d’excellence », promouvoir la recherche, le développement et l’innovation et donner corps aux objectifs mondiaux. Concernant ce 3e
axe, l’Union renforcera le dialogue et la collaboration avec les organisations multilatérales et intensifiera la coopération avec les pays en développement les plus durement touchés.