Un grand classique

qui trouve sa place dans nos potagers

Différentes variétés de pois existent. Tout d’abord, nous retrouvons les pois à rames. Leurs tiges font environ 1 m de longueur (0,7 à 1,8 m). Ils sont semés près d’un support sur lequel ils pourront se fixer grâce à leurs vrilles. Un grillage ou des tuteurs conviennent bien.

Des pois nains sont également cultivés. Leurs tiges mesurent moins de 0,7 m de longueur. En théorie, ils n’ont pas besoin de support, bien que ce soit conseillé de les guider malgré tout, pour qu’ils restent bien droits.

Pois mange-tout ou à écosser ?

Les pois mange-tout sont des variétés (naines ou à rames) qui peuvent être cueillies très jeunes. Les cosses sont presque dépourvues de parchemin, la matière qui les rend coriace, du moins au stade jeune. Elles restent tendres tant que les grains ne sont qu’à peine formés.

Les pois à écosser peuvent être cueillis au stade grain tendre ou laissés en développement jusqu’à ce que les grains soient durs et secs. Avec des exceptions qui confirment la règle, en général les variétés à écosser à grains ronds et lisses sont plus adaptées aux semis précoces, tôt au printemps. Les variétés à grains ridés (ce sont les grains secs qui sont ridés, les grains immatures n’apparaissent pas ridés) supportent mieux la chaleur estivale mais s’adaptent moins bien aux semis précoces ; leurs grains sont souvent plus gros et plus sucrés.

Les variétés afila ont des vrilles à la place des feuilles. Elles sont moins sensibles aux maladies et se fixent très bien sur un support.

Semer les pois

Le sol doit être ameubli en profondeur pour permettre un bon développement des racines. Il doit être bien poreux et bien aéré, pour permettre de fructueux échanges d’air favorables au travail des nodosités.

Le semis se fera entre la fin février et la mi-avril pour les pois à grains lisses. Il faut absolument éviter de semer dans un sol encore mouillé, sa structure risque bien trop d’être instable, avec des résultats décevants à la clé. Pour semer, nous traçons des sillons de 4 ou 5 cm de profondeur et plaçons une graine tous les 2 cm. La densité de semis visera 70 à 80 graines par m². Par exemple, avec des rangées distantes de 60 cm, semer à un écartement entre graines de 2 à 3 cm dans la ligne.

Les pois à grains ridés sont semés un mois plus tard.

Les pois mange-tout peuvent être semés jusque juin, mais ce sont les premières récoltes des premiers semis qui sont les plus attendues.

C’est le moment !

Les semis précoces des pois permettent de récolter avant les grandes attaques de maladies foliaires et d’insectes. Par contre, semer tôt ne signifie pas que l’on puisse se précipiter. Il faut que le sol soit bien ressuyé, qu’il se travaille bien, au moment du semis.

Se passer de fumure grâce au Rhizobium

Nous n’apportons généralement aucune fumure pour le pois. La culture prélève dans le sol ce dont elle a besoin. En fin de culture, les tiges et feuilles retournent au sol. Il en va de même pour les racines enrichies de l’azote capté par les bactéries Rhizobium.

Prenons-en soin !

Les jeunes tiges de pois sont très appétées par les limaces, les escargots, les oiseaux. Les mesures préventives présentées dans Le Sillon Belge du 3 avril 2015 seront utiles contre les limaces et escargots. Pour les oiseaux, une protection par bâchage jusqu’à la taille de 15 cm au moins est recommandée.

Lors des opérations de désherbage, nous en profiterons pour butter les pois, quand ils ont atteint environ 15 cm de hauteur. Cela aidera au maintien droit des tiges.

Pour les pois, comme pour d’autres légumineuses d’ailleurs, il est particulièrement important que le sol soit bien aéré pour favoriser les échanges gazeux et permettre la capture de l’azote de l’air par les nodosités. Il ne faut donc pas hésiter à biner entre les rangs de pois chaque fois que le sol est ressuyé, et surtout pour éviter que ne se maintienne une croûte en surface.

L’oïdium et le mildiou sur les feuilles et les gousses, la tordeuse du pois sur les grains dans les gousses posent des problèmes surtout pour les semis les plus tardifs. La culture des pois demande le respect d’une rotation d’au moins 4 ans.

Quand récolte-t-on ?

Pour les pois à écosser, on cueille les cosses dès que les grains les remplissent. Nous pouvons vérifier leur tendreté en portant ceux-ci en bouche : ils doivent être tendres et légèrement sucrés. La grosseur du grain est liée à la variété, ce n’est pas un critère déterminant pour le stade de cueillette.

La récolte des pois se fait environ 75 à 100 jours après le semis, en fonction de la température, de la variété et du stade souhaité de récolte. Pour connaître l’état de maturité, nous agitons les tiges et entendons « sonner » les pois à l’intérieur des gousses. Nous pouvons aussi récolter quelques gousses, les ouvrir, et constater la grosseur des grains et leur goût sucré. Les cosses se forment au fur et à mesure que la tige s’allonge. Les plus âgées sont à la base des tiges, elles seront cueillies les premières.

Pour obtenir des grains secs, comptons 120 jours de culture environ.

Ne nous fâchons pas

Faut-il ramer les pois ou pas ? Il existe des variétés à ramer et des variétés naines. Ces dernières sont comparables à celles qui sont semées dans les champs à destination des industries agro-alimentaires. Les fermiers ne les rament pas, mais la masse végétale se supporte par elle-même. Les tiges se tiennent les unes les autres et restent globalement dressées. Mais dans un potager, surtout si nous ne semons qu’une ou deux lignes, les tiges vont se coucher. Au contact direct avec le sol et mal ventilées, les feuilles et les cosses pourraient être contaminées par différentes maladies.

Enfin, pour des raisons pratiques, en ramant les pois, nous évitons qu’ils ne recouvrent les cultures voisines de leur feuillage. En buttant et en ramant les pois, nous facilitons la cueillette à plusieurs dates, pour disposer à chaque passage de cosses à la maturité idéale.

F.

Le direct

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