À propos des légumineuses en arbres (I)

Les arbres de la famille des fabacées (ex-légumineuses) sont généralement très florifères. Songeons au mimosa (Robinia deabalta), à l’Albizia Julibrissin, dit mimosa de Constantinople, ou encore à l’arbre de Judée (Cercis siliquastrum) aux feuilles cordiformes. Il existe bien d’autres arbres, surtout dans les régions chaudes de notre planète. Certains ont pu s’acclimater sous nos cieux. Ils ont parfois d’autres atouts que leurs fleurs.

Le Gleditsia ou févier

Le Gleditsia tire son nom de celui de Gottlieb Gleditsch, directeur du Jardin botanique de Berlin (1714-1786). Rustique jusqu’à – 25ºC, il développe une cime très aérée. Le bois est lourd, à grain serré, facile à polir ou à ciseler. Aux U.S.A., son bois est utilisé comme piquet de clôture, il est durable dans le sol. En ce sens, il fait penser au robinier faux-acacia.

On ne lui connaît ni nuisibles ni maladies spécifiques. La plupart des espèces sont garnies d’épines, parfois longues de 5 à 7 cm. Comme ils supportent très bien la taille, les jeunes sujets de Gleditsia triacanthos peuvent fournir des haies très défensives.

Ainsi que la plupart des plantes de sa famille, le Gleditsia est héliophile, il aime le plein soleil et résiste aussi à la pollution des villes… où ses petites folioles procurent moins d’ennuis que les grandes feuilles des platanes ou des marronniers. Les feuilles sont pennées, caduques, vertes ou jaunes, selon les variétés. L’origine tropicale, un enracinement profond et ses petites feuilles permettent à cette espèce de résister à la sécheresse, et de s’accommoder à tous les types de sols, même calcaires.

La floraison a lieu sur le bois de l’année précédente. Les fleurs sont odorantes et mellifères. Elles sont petites, verdâtres, peu voyantes dans un feuillage vert, elles éclosent en juin-juillet et donnent naissance à de longues gousses contenant une ou plusieurs graines. C’est d’ailleurs la raison de son nom vernaculaire : le févier.

Les jeunes gousses, encore vertes, servent à confectionner une liqueur (goût inconnu).

Les couronnes aérées des Gleditsia triacanthos autorisent des plantations sous leurs houppiers, par exemple, de rhododendrons ou d’azalées naines, ou de diverses plantes vivaces, voire même certains arbustes comme des cotoneasters rampants, au choix de l’aménageur de l’espace.

– Gleditsia triacanthos : avec ou sans épines

Arrivé des USA chez nous vers 1700, le Gleditsia triacanthos peut atteindre 20 à 30 m de haut en Europe. Le plus gros des Gleditsia triacanthos recensés en Belgique se trouve au Parc Astrid à Anderlecht. Il est venu des U.S.A en 1954.

Les feuilles, particulièrement décoratives, comptent de 14 à 36 folioles. Quant aux épines, ce sont de véritables clous, les épines, longues de 6 à 10 cm, peuvent percer les pneus des tracteurs utilisés pour les travaux et les entretiens du sol dans les pépinières. Les bois de taille sont d’ailleurs ramassés à la fourche, et jamais broyés sur place. Soulignons que toutes les variétés cultivées en Belgique sont issues de cette espèce épineuse, peu à peu abandonnée à cause de ses épines.

 Gleditsia triacanthos Inermis est identique à l’espèce, mais il est sans épines. Les jeunes feuilles, rougeâtres, virent ensuite vers le vert tendre pour devenir jaunes d’or en automne. Les gousses peuvent mesurer jusqu’à 45 cm de long, elles persistent une grande partie de l’hiver.

– Gleditsia triacanthos Ruby lace est un petit arbre arborant une couronne ouverte de 5 à 6 cm de haut. Les jeunes feuilles sont d’une tonalité pourprée au printemps, devenant vert bronze en été, puis jaunes en automne. Le système radiculaire est profond, très ramifié, il tolère le pavage et le sel de déneigement. On peut le proposer comme arbre d’alignement dans des rues assez larges, d’autant plus qu’il est inerme.

 Gleditsia triacanthos Shademaster est une sélection américaine, à la couronne large mais aérée. D’une hauteur atteignant 20 à 25 m, il n’a ni épines ni gousses. Sa feuillaison est tardive.

– Gleditsia triacanthos Skyline possède un tronc avec des branches charpentières jusqu’à la cime, ce qui n’est pas le cas des autres variétés. Il fait peu de gousses. C’est le plus résistant au froid. D’une hauteur de 15 à 20 m, il est peu exigeant à propos de la qualité du sol.

– Gleditsia triacanthos Sunburst n’a ni épines ni gousses. D’une hauteur de 6 à 10 m, il a un feuillage jaune. Sa croissance est moins rapide que celle des autres variétés. Son envergure de 5 à 6 m en fait un arbre de parcs moyens ou de grands jardins. Il supporte le pavage. Un vent violent peut déformer sa couronne.

– Gleditsia triacanthos Elegantissima a été trouvé à Orléans (France), dans un semis, en 1880. Arbuste à croissance lente, il est inerme, son port est colonnaire et sa hauteur maximale est de 4 à 5 m. Il est souvent multicaule. Les feuilles sont petites et fines. Ses longues gousses, jusqu’à 45 cm, persistent sur l’arbre longtemps après la chute des feuilles.

 Gleditsia triacanthos Globosa forme une boule d’un diamètre de 4m au maximum. Il doit être greffé en tête sur un G.T. Inermis, utilisé comme porte-greffe. Il ne développe ni épines ni gousses.

 Gleditsia triacanthos Emerald Cascade est un cultivar aux branches pendantes. Ce clone mâle n’a ni épines, ni fruits. À part cela, il se développe comme G.T. Inermis.

D.B.

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