Vers un BBB

(bovin belge bio) ?

Vers un BBB

(bovin belge bio) ?

Vais-je vous lasser en parlant, cette semaine encore, de notre cher Blanc-Bleu-Belge et de ses problèmes d’instinct maternel, de consanguinité, des tares diverses et coûts d’élevage ? C’est en réfléchissant tous ensemble qu’il sera possible de dégager notre horizon d’avenir trop nébuleux à mon goût.

Je remercie tout d’abord Y-M de J, pour avoir donné son astuce à Marc Assin, cette palpation manuelle du col de l’utérus durant quelques minutes, qui stimule l’instinct maternel des vaches lors du vêlage par césarienne. J’ai essayé trois fois sur des génisses très culardes et peu motivées, filles de Adajio de Bray, et, ô miracle, elles ont démarré au quart de tour ! Un éleveur de moutons m’a dit bien connaître ce système : lorsqu’une brebis a plusieurs agneaux, elle refuse parfois le second ou le troisième, car elle ne l’a pas ’’senti’’ passer. On glisse sa main, son poing, on simule l’agnelage, et cela provoque la reconnaissance du nouveau-né. C’est une question d’hormones, paraît-il…

Merci à Mme Sophie Marchal, pour avoir éclairci certains points en ce qui concerne le CSB. De toute évidence, l’Awé multiplie les initiatives pour améliorer le suivi de notre race, quand on voit par exemple le questionnaire que l’agence propose sur CERISE, après la déclaration de naissance des veaux sur Saniweb. Mais ce questionnaire me fait un peu peur, surtout cette longue liste de défauts potentiels, avec des substantifs barbares qu’il m’est difficile de comprendre. De manière implicite l’Awé reconnaît que nos bovins, surtout les BBB, sont susceptibles de présenter l’une et l’autre parmi ces nombreuses tares. Dans le même ordre d’idée, les taureaux proposés à la vente du CSB sont garantis non-porteurs de 7 tares, et on parle de rechercher d’autres défauts génétiques.

D’où viennent tous ces problèmes potentiels de tares héréditaires, sinon de la consanguinité ? Les pedigrees de tous les taureaux, même ceux dits «hors origines», portent plusieurs fois, dans leur ascendance, des noms connus comme Galopeur, Opticien, Riant, Frérot, Beaujolais, Brulot… Impossible d’y échapper !

Notre BBB est la race bovine la plus analysée au monde, disait le professeur Hanset. Pour des maladies comme l’IBR, le BVD, la brucellose, etc, et pour ses tares héréditaires : veaux électriques, SQT, veaux nains ou géants… Notre race est devenue un fonds de commerce pour les laboratoires d’analyse. Je dis cela sans vouloir polémiquer : je livre mon ressenti, c’est tout.

Je constate aussi, sans critiquer qui que ce soit, combien le BBB est devenu onéreux à élever. Un veau, à la naissance, a déjà coûté environ 40 € pour l’insémination, 100 € pour la césarienne ; s’y ajoutent les boucles d’identification et l’analyse BVD (10 € environ) ; les frais vétérinaires normaux comme : vaccination des mères contre la diarrhée, petites pilules pour le cœur, etc. De surcroît, c’est une race qu’il faut « suivre », bien nourrir, vermifuger, déparasiter, surveiller attentivement, loger confortablement. Elle n’est pas la plus fertile, vu les césariennes, ni la plus maternelle, ni la plus nourricière, il faut souvent complémenter ses veaux, à la poudre en étable, à la trémie en prairie. Tout cela a un coût grandissant et demande pas mal de main-d’œuvre et de savoir-faire, pour un prix de vente qui stagne depuis 1989, soit depuis 26 ans. Surréaliste !

Les fermes s’agrandissent et les jeunes sont tentés d’aller voir ailleurs, du côté de races viandeuses plus rustiques comme les Charolaises et Limousines, les Blondes ou du côté de l’élevage biologique.

On peut les comprendre et se demander si, au train où le Blanc-Bleu-Belge devient dépendant de toutes ces analyses et traitements coûteux et contraignants, si ’’BBB’’ ne sera pas devenu, un jour pas si lointain, l’acronyme du ’’ Bovin Belge Bio’’?

Gabriel

Faut-il laisser

entrer les contrôleurs ?

Le 11/09/14, contrôle inopiné de l’AFSCA. Tout est en ordre, excepté le manque de luminosité dans l’étable des veaux et la présence de pneus sur les caillebotis pour obliger les veaux à se coucher dans les logettes.

Le 20/05/15, je reçois un courrier de la Région wallonne, me précisant la perte de 3 % sur les DPU et les MAE 2014. La pénalité porte sur : 1 % pour le registre d’exploitation ; 1 % pour les documents d’identification ; 1 % pour l’enregistrement dans Sanitrace.

Le 22/10/14 contrôle payant pour la QFL. Le contrôleur du Comité du Lait m’enlève mon agréation pour cause de poussière sur le refroidisseur. Je lui propose de le laver immédiatement, pendant qu’il tape son rapport mais il n’est pas d’accord.

Résultat des courses : 1.684 € de perdus sur le décompte de la laiterie. Pour ces deux visites, le montant perdu s’élève à +/- 2.600 €. En sachant que les 3 premiers mois 2015, le lait payé en ferme est de 10 cents en dessous du prix de revient.

Les motifs de toutes ces punitions ne dégradent pas la qualité de notre production, ni du produit fourni au consommateur. À tous les responsables de l’Agriculture, soyez conscients que ces contrôles détruisent l’agriculture familiale. Donc prenez vos responsabilités.

P.S.: Faut-il décourager mon fils de 23 ans qui voudrait reprendre l’exploitation ?

Un producteur de lait, découragé de faire le plus

beau métier du monde

Consommation

de soja en Europe

Selon le World Wildlife Fund (WWF), l’Européen moyen consommerait 61 kg de soja par an. Évidemment, c’est de manière indirecte. Si c’était une consommation directe, on le saurait… Cette affirmation est basée sur une enquête d’un bureau d’études néerlandais qui a fouillé ailleurs que dans le panier de la ménagère européenne. La consommation la plus élevée se ferait avec la viande de volaille (109 g/100 g de viande), devant l’œuf (35 g pour 1 œuf de 55 g), le filet de saumon (59 g pour 100 g), la viande porcine (51 g pour 100 g de viande), le hamburger (46 g pour 100 g), le fromage (25 g pour 100 g, soit pour 1 l de lait)…

Mais de quoi parle-t-on ? Quelle forme de soja fait-on consommer à la volaille, aux porcs, aux bovins ? Est-ce la graine entière ou une partie de la graine, après passage par l’usine de trituration ? La graine de soja donne lieu, en gros, à deux produits : l’huile et le schroot de soja. L’huile est extraite à l’aide d’essence ou d’hexane (produit pétrolier). L’huile représente ± 18 % de la graine et elle est destinée à la consommation humaine.

La production d’huile est, au départ, l’objectif premier de la culture des oléagineux. Le soja n’est pas la seule espèce, il existe d’autres cultures d’oléagineux comme le colza, le tournesol, le lin…, et dans les pays chauds, le palmier à huile.

Le deuxième produit, le co-produit (appelé jadis le sous-produit), est le tourteau, schilfer ou schroot, selon le mode d’extraction de l’huile. Le co-produit est généralement destiné à l’alimentation animale. Dans le cas du soja, c’est plus de 80 %.

Contrairement aux autres oléagineux (colza, tournesol, lin…), la proportion d’huile est peu élevée dans la graine de soja, au point que l’alimentation animale en est devenue la première destination. Dans le négoce international, la graine de soja vaut 331 euros/tonne, l’huile vaut 641 et le tourteau (en fait, le schroot de soja) vaut 324, au début mai. Un simple calcul nous apprend que la vente du tourteau (324 x 0,8 = 259) rapporte plus que celle de l’huile (641 x 0,18 = 115,38).

Le résidu est donc devenu le principal produit…, d’où la hargne de ceux qui dénoncent l’alimentation animale comme la première raison de la culture du soja, donc la première cause de la déforestation au Brésil, et de la transformation des paysages dans d’autres pays, comme l’Argentine. En réalité, le produit « noble » (l’huile) est sous-payé, le co-produit compense sa dépréciation. Autrement dit, l’agriculture subventionne l’industrie…

La situation actuelle induit diverses conséquences. Pourquoi s’échiner à sélectionner des variétés toujours plus riches en huile, contrairement à la sélection des autres graines oléagineuses ? Autre conséquence : le prix de l’huile de soja déprécie celui des autres huiles, vu que les huiles de soja et de palme dominent le marché mondial de l’huile. La troisième huile est celle de colza, bien loin derrière les deux premières.

Le colza est riche en huile (40 %), le produit de la vente de l’huile dépasse systématiquement la vente du tourteau. Idem pour le tournesol. On n’accusera jamais les tourteaux de colza ou de tournesol d’être à la base de la déforestation.

Papy Joseph

Non à une carrière supplémentaire !

Le CRAC asbl, Comité régional Anti-Carrière s’oppose à l’implantation d’une carrière par la S.A. Carmeuse sur le territoire de Florennes au milieu des zones d’habitat et au détriment de l’agriculture locale. La région de Florennes-Walcourt ne veut pas d’un continuum de carrières. La multinationale Carmeuse demande un permis d’exploiter une carrière de 113 ha en lieu et place de 113 ha de terres agricoles. Cette troisième carrière sur une distance de 7,2 km est une carrière de trop.

15 agriculteurs sont concernés par le projet. Laissez-nous nos campagnes ! Répondez en masse à l’enquête publique jusqu’au 18 juin prochain. Vous souhaitez réagir et soutenir le monde rural ? Comment procéder ? Téléchargez le courrier « Lettre pour tous » sur le site http://www.colin-maillard.be et faites le suivre auprès de l’administration communale concernée.

Le CRAC asbl,

5620 Saint-Aubin Florennes, crac.florennes@hotmail.com

Le direct

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