Alors que se profile déjà dans une semaine la 82e édition de la Foire agricole et forestière de Libramont, la grande fête du monde rural, le lieu où professionnels de l’agriculture et grand public ont l’opportunité de se rencontrer plus directement pendant 4 jours en terre ardennaise, le moral des premiers cités est tout sauf au beau fixe. Certes, ce n’est pas un scoop, dans le métier, on est rarement pleinement satisfait, et disons le franchement, il y a « todi one saqwè qui n’va nin ». Mais, là, il faut vraiment se triturer les méninges pour trouver matière à sourire. Et ce ne sont pas les résultats de la moisson des escourgeons qui viendront mettre du baume au cœur. La météo a fait son œuvre directement et indirectement… et bien présomptueux serait celui qui parierait sur une issue plus favorable lorsque sonnera l’heure des froments. La semaine dernière, une enquête commandée par Fedagrim, la fédération de l’équipement agricole, livrait un tableau très sombre, mais bien réel, du rythme de vie infernal de la profession, et du sentiment de ne pas être reconnus par la société. Las, rendus publics ce mardi, les résultats de la 10e enquête menée par la banque Crelan sur le niveau de confiance du secteur agricole et horticole ne font qu’entériner le ressenti général. En d’autres mots, depuis qu’il a été utilisé pour la première fois, soit en 2007, ce baromètre n’avait encore jamais délivré un indice aussi bas. Sans surprise, l’enquête menée auprès de 1.076 agriculteurs et horticulteurs désigne, côté wallon, le secteur laitier – suivi de près par les secteurs viandeux et grandes cultures –, comme celui qui imprime le plus profondément cette perte de confiance. L’explication première est directe et non moins cruelle : un tiers du panel sondé par l’institution financière répond avoir manqué de liquidités au cours des 12 derniers mois. Et malgré « tout cela », une chose unique unit les gens de la terre : la passion ! Une passion qu’il est urgent de soutenir car elle est source de toute vie.