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Précipitations supérieures à la moyenne : des récoltes «catastrophiques» pour la deuxième année consécutive

Les récoltes des agriculteurs vont être «catastrophiques» pour la deuxième année consécutive en raison des conditions pluvieuses, a indiqué mercredi Aurore Degré, professeure en hydrologie et physique des sols à Gembloux Agro-Bio Tech.

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Septembre est le douzième mois consécutif avec des précipitations supérieures à la moyenne, selon l’Institut royal météorologique. Cela n’est pas sans conséquence pour les agriculteurs, qui avaient déjà subi l’année dernière une mauvaise récolte en raison des conditions pluvieuses et du gel.

«Les parcelles sont gorgées d’eau, le sol est donc moins résistant», a expliqué la professeure à l’agence de presse Belga. Cela empêche les agriculteurs d’y accéder avec leurs tracteurs. Ils se voient dès lors contraints d’abandonner leurs cultures de pommes de terre, notamment. Une situation «dramatique», d’autant plus qu’elles rapportent assez bien, a-t-elle souligné.

Les longues périodes de précipitations engendrent d’autres problèmes, a noté Lucie Darms, conseillère Air Climat à la Fédération wallonne de l’Agriculture. Outre l’accès difficile aux terres, les semis et récoltes sont retardés, les maladies sont plus résistantes et les mauvaises herbes poussent, a-t-elle relevé.

Sur le long terme, les pluies fragilisent les sols qui «manquent de matière organique». «On les abîme. Conséquence: au printemps prochain, les pluies s’infiltreront de moins en moins. Et on rentre dans une spirale de dégradation des sols», a déploré Mme Degré.

Pour pallier cette problématique, l’hydrologue préconise une «prise de conscience majeure d’un changement profond de notre climat et de notre cycle hydrologique».

«Il faut une dynamique des territoires qui aille vers une résilience. Il faut revoir complètement la manière dont l’agriculture fonctionne pour que nos sols redeviennent en bonne santé, pour qu’ils puissent stocker de l’eau et être nourriciers. L’ampleur du travail est colossale, mais nous avons la haute main sur notre territoire», a-t-elle estimé, ajoutant qu’il vaut mieux s’adapter rapidement pour que cela coûte moins cher.

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